AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,96

sur 61 notes
5
10 avis
4
7 avis
3
2 avis
2
0 avis
1
0 avis
Aline Sitoe Diatta est née en 1920 au Sénégal, elle est membre de l'ethnie diola.
La colonisation portugaise est repoussée mais les français s'installent au Sénégal qui fait désormais parti de l'empire colonial français.
Les colons ont commencé par faire de la traite négrière depuis Dakar et ont ensuite décidé de changer les cultures et de déboiser.
La population s'est sentie de plus en plus flouée par ces colons qui les traitaient en sauvages et en inférieurs et qui ne comprenaient pas leur culture.
Aline qui a dû partir à Dakar pour trouver du travail et ainsi payer les impôts que l'état demandait à son oncle, entend un jour un appel, qu'elle associe à un appel de dieu pour retourner dans son village et aider son peuple à se libérer du colonialisme.
Surnommée la Jeanne d'Arc sénégalaise, elle va prôner la non violence au quotidien et la désobéissance civile.
Karine Simla nous livre un récit passionnant et envoûtant du Sénégal et de sa culture.
Ce roman dénonce également les méfaits du colonialisme dans ce pays.
A lire absolument.
Commenter  J’apprécie          20
Mais quel livre !
À la fois légende universelle , histoire et musique d'un pays , résistance aux colonisateurs, cadre historique , au coeur de la deuxième guerre mondiale qui met en lumière les rituels , coutumes , offrandes , sorciers, bénédiction des ancêtres mais aussi et surtout le destin de cette femme née en 1920, morte en 1944 , dans les geôles des colonisateurs français , Aline , courageuse et déterminée…

Elle quitte son village de Cabroussa pour travailler comme docker à Zinguichor puis comme gouvernante chez une famille de colons à Dakar .

Puis elle rentre chez elle pour libérer son peuple .

Pendant deux ans , elle sillonne le Sénégal , appelant les Diolas à la résistance contre le colonisateur, les sommant de ne pas payer l'impôt qui les aliène ….
C'est une histoire de résistance aux références historiques et sociologiques parfaitement étayées avec la figure de la France Libre et du général De Gaulle.
Un livre passionnant , cela ressemble aussi à une légende ensorcelante tel le titre et la photo de couverture qui sonnent comme autant de références mythiques et universelles : Aline devient Reine …
«  Les gars de son village la reconnaissent à peine , son nouveau visage se dessine en celui d'une femme volontaire et déterminée qu'on regarde et qu'on dévisage .Qui est cette enfant touchée par la main de Dieu ?
La chrysalide est devenue papillon …. »

Le récit donne aussi la parole aux amis tel Diacomoune , à Jean, anti colonialiste et bienveillant , ouvert , et aux colonisateurs.

Je n'ai pas de mots assez forts pour décrire les émotions qui m'ont envahies à la lecture de ce chant à la terre , aux hommes, aux ancêtres , à la nature ,à la pluie , aux offrandes, aux rituels , aux combattants et à leur courage ,à la force singulière de cette guerrière pacifique qui croyait aveuglément à la victoire de son peuple , à la résolution de cette adolescente au combat !

La plume est infiniment belle, l'écriture est dense , riche, chaque mot , chaque phrase sont bien travaillés .
Un ouvrage fort , marquant ! À relire plus tard , d'ailleurs …
Un récit biographique magistral, envoûtant et touffu , inspirant , dont on sort ébloui !
Merci à Marie - Laure !
Commenter  J’apprécie          436
L'auteure, qui a une connaissance de l'histoire du Sénégal, de l'Afrique en général et de la période coloniale, nous offre un récit dense et condensé à travers le personnage d'Aline mais pas que. Comme un devoir de mémoire pour l'auteure, il est impressionnant de se plonger dans ce roman dont les évènements conditionneront les relations entre nos pays et nos peuples et qui, pour ma part, a éclairé ma pensée.
Commenter  J’apprécie          30
C'est la triste hisoire d'Aline, la 'Jeanne d'Arc' sénégalaise, source du légitime rébellion contre les exactions des colons français, le travail forcé pour payer le trop lourd impôt, le bétail et les champs confisqués, les villages brûlés.

Karine Silla y interpose intelligemment le colon Martin, sa désillusion et quelques faits historiques tels que l'assaut franco-français de De Gaulle.

J'ai malheureusement difficilement accroché à cette histoire romancée.

Commenter  J’apprécie          310
Petite déception pour moi....
Mon mari a choisi ce livre en lisant le 4e de couverture. Pour le coup si le livre avait été en adéquation avec ce 4e, il aurait été parfait !

Aline Diatta née en Casamance (française) en 1920, morte dans une prison des colonies en 1944. Inconnue en France. Une courte vie qui l'associe à Jeanne d'Arc (pour les voix, la féminité, la mort trop tôt sous torture...) et Gandhi. Gandhi ? Oui oui.... de façon incroyable cette jeune femme va mettre en place une lutte pacifique, une désobéissance civile contre les colons français. Elle va encourager le refus de la conscription des hommes (on est pendant la 2e Guerre Mondiale), le refus de la culture de l'arachide (pour la France) au profit au retour des cultures vivrières, le refus du paiement de l'impôt, du travail forcé.... Un destin bref, incroyable qui mériterait d'être aussi connu que le Mahatma ! Et pourtant son nom n'a pas franchi les frontières de son Sénégal natal....

Ce livre aurait pu corriger cette erreur.
Mais voilà.... C'est un peu raté.
On commence par la colonisation. Certes une piqûre de rappel c'est pas mal.
Naissance d'Aline, ça y est on est dans le sujet ! Tout ça pour partir à Bordeaux rencontrer Martin, petit garçon enthousiasmé par les récits d'Afrique de son grand père. Et Aline dans tout ça ? Rien.... Ensuite Martin rencontre Marguerite, ils s'aiment se marient... Quid d'Aline ? Toujours rien.... Puis c'est l'installation de Martin en Casamance, ses lettres énamourées à sa bien aimée restée en France.... Mince alors et Aline ? Je vous passe le récit de la Débâcle, de l'arrivée de Pétain, de de Gaulle à Londres... Bref un peu hors sujet à mon goût.....

En fait son histoire commence vraiment vers la page 200 (sur 300). le rythme est enfin le bon à la fin, lors du procès. Là on touche enfin l'épique, l'incroyable d'une telle destinée. Mais à ce moment il ne reste qu'une poignée de pages.
Je pense qu'il aurait fallu plus de souffle dans l'écriture et se centrer sur cette jeune fille, sa vision des choses, sa philosophie, trop légèrement abordées pour moi. Elle a qd mm réussi l'exploit d'accorder musulmans, catholiques et animistes !!! Elle a été la première étape qui a rendu envisageable l'indépendance du Sénégal !
Un "dommage" pour moi.......
Commenter  J’apprécie          300
Aline Sitoé Diatta naît en 1920 en Casamance, cette région du sud du Sénégal majoritairement peuplée par les Diolas, de tout temps réputés pour leur attachement à la liberté et pour leur refus de toute domination étrangère. Menée par des voix intérieures lui intimant de libérer son pays de la colonisation, prônant la désobéissance civile non violente, Aline est consacrée reine par son peuple et devient l'icône d'une résistance que l'administration française de 1942, affaiblie par la seconde guerre mondiale, décide aussitôt de mater. Arrêtée et déportée, la jeune femme meurt à vingt-quatre ans, devenant à jamais l'héroïne de la résistance sénégalaise à la colonisation.


Franco-sénégalaise, Karine Silla rend un splendide hommage à cette femme d'exception, sorte de version africaine de Jeanne d'Arc et de Gandhi, qui reste totalement méconnue en dehors du Sénégal. Ce roman biographique nous fait découvrir son étonnant portrait, en même temps qu'un grand pan d'histoire du Sénégal, depuis l'arrivée des premiers Portugais puis le début de la colonisation française entre les 15ème et 17ème siècles, jusqu'à la seconde guerre mondiale. On y assiste à la bataille de Dakar, qui oppose De Gaulle aux Alliés et à la France de Vichy en 1940. On y voit partir pour la France des dizaines de milliers d'engagés, pendant que la discrimination raciale du régime pétainiste, les confiscations et l'arrêt des importations françaises ne cessent de dégrader les conditions de vie des autochtones.


Au travers de personnages travaillés en profondeur, notamment l'ambivalent Martin, amené peu à peu à reconsidérer les convictions héritées de son éducation occidentale, s'expriment tour à tour les points de vue des Sénégalais, de plus en plus pressurés et réduits à la famine alors que l'arachide est venue remplacer le riz des cultures vivrières, et celui des colons qui, majoritairement abrités derrière leurs préjugés de supériorité blanche, convaincus d'apporter la « civilisation » aux « sauvages », mettent tout en place pour asseoir leur pouvoir sur ce territoire et en exploiter les ressources au seul bénéfice de la métropole.


Un puissant souffle romanesque traverse cette fresque aussi vivante que passionnante qui, en ressuscitant une figure historique injustement oubliée hors de son pays, nous rappelle avec réalisme les méfaits de la colonisation en Afrique. Coup de coeur.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
Commenter  J’apprécie          736
Je vais vous parler d'un livre.
Je vous entends ricaner, mais là, c'est sérieux, ce roman, j'aimerais vraiment vous le faire découvrir, parce que celui-là, vous n'en avez peut-être jamais entendu parler, il ne fait pas le buzz chez les lecteurs, on n'en voit pas de la pub partout et son auteure n'alimente pas les têtes de gondoles de nos libraires préférés.
Moi, je vous le dis, peut-être pas bankable Karine Silla, mais là elle saura toucher son lectorat.
Ça pourrait commencer par : Il était une fois...
Parce que les histoires de reine c'est comme ça que ça commence, mais Aline, n'est pas une reine comme les autres.
D'abord, elle est née en Casamance, en 1920, elle deviendra reine de son peuple vingt ans plus tard, sans trône, sans diadème, sans carrosse et surtout sans richesse.
Reine du peuple Diola, qui vit dans cette partie du Sénégal.
La Casamance a été une colonie portugaise avant de devenir française.
La France qui est venue y chercher l'arachide, le riz et... des tirailleurs pour l'aider dans ses guerres.
D'ailleurs, quand Aline vient au monde, les survivants des tranchées viennent à peine de rentrer dans leurs villages africains.
Ce que Karine Silla nous décrit dans son livre, c'est la colonisation à la française. L'esclavage est aboli définitivement depuis 1848, pourtant à lire cet ouvrage on s'aperçoit qu'on est bien loin de la liberté des peuples, on continue leur exploitation, on pille leurs ressources, on contrôle leurs faits et gestes, on les affame,  on les maltraite, on les emprisonne, on met le feu à leur village, on les tue...
Devant la souffrance d'une population accablée par la famine, la sécheresse, les impôts et l'enrôlement contraint dans l'armée française, Aline Siloe Diatta deviendra donc Reine. Mi Jeanne d'arc, mi Gandhi, elle pousse les diolas, peuple non violent, à l'insoumission et à une révolte pacifique.
Elle sera malheureusement une reine éphémère.
La France, qui a pourtant d'autres chats à fouetter, l'Allemagne ayant pris possession du pays, veut mater la rébellion. On enferme donc Aline.
On cherche à la faire oublier.
Torturée, privée de soins, mal nourrie, malade, déplacée régulièrement, elle finira sa vie au fond d'une geôle.
Karine Silla a choisi de réhabiliter ce personnage méconnu de notre histoire au travers d'un roman.
Si nous devions raconter l'histoire de nos ancêtres, sans doute cacherions-nous certains faits dont il est peu de fierté à tirer. La romancière nous fait revivre ici l'un de ces épisodes peu glorieux.
Quand une auteure allie, avec talent, réalité et fiction et redonne vie à un personnage au destin hors du commun, ça donne Aline et les hommes de guerre et c'est bouleversant...


Commenter  J’apprécie          252
C'est d'abord la couverture qui interpelle. La photographie magnifique, sans fioritures, m'a sautée aux yeux.
Aline Sitoé Diatta, ce nom, je ne l'avais jamais entendu. Femme forte, résistante non-violente, elle a su ouvrir la voie aux peuples colonisés et humiliés du Sénégal.

A travers elle, Karine Silla nous raconte le peuple Diola, son histoire, ses croyances, son mode de fonctionnement. La colonisation est au centre de tout. Elle transforme, elle brutalise, elle tente d'effacer et de modeler à son image, niant l'humanité et l'histoire d'autres peuples. Ce livre amène à réfléchir sur le sujet.

En parallèle des colonisés, on suit les colonisateurs. Et ça, c'est la vraie force du roman. Ces différents points de vue qui évoluent au fil des pages. L'auteure a su le faire avec maîtrise et intelligence. Je lui reprocherai seulement de placer son contexte un peu trop lentement. J'ai attendu avec impatience de rencontrer Aline mais elle a tarder à arriver...
Commenter  J’apprécie          60
Le voyageur qui effectue en bateau le trajet entre Dakar et Ziguinchor a toutes les chances d'embarquer sur l'Aline Sitoé Diatta, patronyme d'une héroïne et martyr casamançaise. C 'est le destin de cette femme née en 1920 et morte en 1944 dans les geôles des colonisateurs français que retrace Karine Silla qui s'appuie sur les références historiques et les recherches sociologiques de son père universitaire Ousmane Diallo. Aline est une enfant curieuse, à l'écoute des histoires et légendes des peuples d'Afrique que lui conte son vieil ami Diamacoune, tirailleur de la première guerre mondiale, qui lui apprend aussi le français. Une adolescente et femme courageuse, déterminée, qui quitte son village de Cabrousse pour travailler d'abord comme docker à Ziguinchor, puis comme aide-ménagère chez une famille française à la Médina, quartier dakarois. Lorsque la 2ème guerre mondiale s'attaque à Dakar dans un bombadement qui oppose De Gaulle à Brisson, gouverneur vichiste de la capitale sénégalaise, Aline retourne en Casamance, obéissant aux voix qui lui intiment de sauver son peuple. Pendant deux ans, elle sillonne le sud du Sénégal, appelant les Diolas à la résistance contre le colonisateur, les sommant de ne pas payer l'impôt qui les aliène, et de refuser d'envoyer les hommes dans une guerre qui ne les concerne pas.
La présence même pacifiste d'une telle "agitatrice" ne saurait être tolérée par les colons. Aline se rend pour éviter que d'autres souffrent de la répression violente que met en place le commandement français.
Maltraitée, torturée, affamée, dans les prisons françaises au Mali et en Gambie, Aline meurt à l'âge de 24 ans.
Karine Silla choisit d'entrecouper le récit de vie d'Aline Sitoé Diatta, par la destinée de Martin, Français qui s'installe au Sénégal, et qui y fera venir sa femme. Ils seront les employeurs d'Aline qui aura la charge de s'occuper de leurs enfants.
Si c'est avant tout Aline la protagoniste de ce roman, il n'est pas inintéressant de partager le devenir d'un couple de colons, leur état d'esprit, attitude. Mais comme déjà indiqué, l'héroïne est Aline Sitoé Diatta, et c'est avec finesse que l'autrice nous fait partager ce parcours de vie hors du commun, d'une prophétesse, résistante, qui redonnera confiance aux Diolas, leurs rappelant qu'ils sont des hommes et femmes libres, dont les croyances et traditions ne peuvent être piétinées par un pouvoir qui ne les respecte pas.
Une dernière petite observation quant au choix de la photo de couverture. C'est une belle photo, vue en contreplongée d'une femme, qui la pipe à la bouche semble au-dessus de la mêlée, calme, en attente, observatrice. C'est une photo prise en 1910 d'une femme wolof, il ne s'agit donc pas d'Aline Sitoé Diatta.
Commenter  J’apprécie          72

J'ai lu « Aline et les hommes de guerre » de Karine Silla pour la masse critique Babelio. Mon choix a été motivé par ma grande tendresse pour le Sénégal. J'avais neuf ans, la première fois que j'ai posé le pied sur cette terre d'accueil. Comment aurais-je pu me douter que mes souvenirs de vacances me ramèneraient toujours là-bas ?
 
Je trouve que la couverture de ce titre de la rentrée littéraire illustre idéalement son contenu. Il se dégage de cette photographie d'Aline Sitoé Diatta, une indiscutable force de caractère. Dès les premiers mots, j'ai su que ce bouquin allait me plaire. J'ai prestement éprouvé de l'empathie pour cette messagère de Dieu qui résiste à la colonisation, de manière pacifique.
 
Dans ce quatrième roman, l'auteure dakaroise fait aussi état de l'opinion des colons. Comme ça, le lecteur à une vue d'ensemble sur l'histoire coloniale sénégalaise. L'écriture lyrique de Karine Silla convient bien à ce texte qui fait connaître sa grande estime pour Aline en même temps que son refus que la guerrière devenue reine des diolas, tombe dans l'oubli. 
 
Je remercie Babelio et les éditions de l'Observatoire de m'avoir confié cette lecture édifiante. Je vais garder précieusement ce livre. 
 
Commenter  J’apprécie          20




Lecteurs (156) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3203 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}