Sarah Evans a 26 ans. Après des études option cinéma en Californie, elle est embauchée en 1976 en tant qu' attachée de production sur le prochain long métrage de
Francis Ford Coppola: Apocalypse now. C'est par ses yeux que l'on découvre le tournage du film.
Un tournage démesuré, qui dépasse de loin les prévisions financières, qui rend Coppola fou, paranoïaque et intransigeant... de la crise cardiaque de
Martin Sheen à l'arrivée de Brando, des explosions au typhon, des alertes des producteurs aux nuits blanches de Coppola qui réécrit constamment le scénario...
Florent Silloray, que j'avais découvert avec l'excellent "
Le carnet de Roger", nous plonge en immersion dans le tournage d'un film à part. Avec Sarah comme témoin, il parvient à rendre vivant cette succession de moments plus dingues les uns que les autres entre drogue, alcool et ballet d'hélicoptères philippins.
18 mois de tournage, 300 km de pellicule contés avec des flash-backs, jusqu'au montage complexe et la palme d'or à Cannes avant la sortie officielle. le récit est prenant et le dessin très beau, aux couleurs directes en techniques variées dans des ambiances entre jungle et hallu.
Au prix d'une sacrée enquête et d'un travail de 4 ans,
Florent Silloray nous livre un album documentaire passionnant. C'est aussi le récit d'un tournant dans le 7ème art, la fin d'un certain cinéma et le passage aux popcorns movies.