Nos 14 novembre

Un beau et poignant témoignage comme celui d'Antoine Leiris. Leur rencontre est évoqué par Aurélie Silvestre. A lire comme celui d'Antoine Leiris.

Aurélie Sylvestre voit sa vie basculer le 13 novembre dans la soirée. Son compagnon Matthieu, fou de musique est parti assister à un concert au Bataclan. Confiante, elle se dit qu'elle va s'accorder une soirée tranquille, une fois leur fils couché. Mais cette soirée qui s'annonçait banale bascule dans l'horreur. Sa famille débarque à la maison, Aurélie scrute les images diffusées en direct et pense reconnaître parmi les évadés du Bataclan, Matthieu grâce à un vêtement.
Tous les appels téléphoniques et messages restent sans réponse. l'angoisse monte…Au petit matin, elle reçoit un appel lui certifiant qu'il est en vie, indemne. L'espoir ! Famille, amis passent des coups de fil et courent les hôpitaux de Paris. En vain, de Matthieu, aucune trace…
Le 14 novembre au soir, la nouvelle tombe. Matthieu est mort.
Comment continuer à vivre après un tel choc, une telle tragédie ? Comment gérer un tel traumatisme ? Aurélie et son enfant doivent se battre pour avancer en mémoire de Matthieu, mais aussi pour l'enfant qu'elle porte et qui ne connaîtra jamais son père. Touchée par ce drame, elle fait preuve d'une force de caractère inouïe et mettra plus tard les mots sur cet état qui lui a permis de tenir : la dissociation émotionnelle comme moyen de survie, pour ne pas sombrer et porter la responsabilité du survivant.
Le parcours de cette mère courage, de cette mère combattive est un bel exemple de résilience.
Ce livre m'a secoué, m'a fait pleurer. Nous ne pouvons avoir que de la compassion pour cette jeune femme, victime collatérale de ces attentats, comme toutes les familles de victimes.
Cet événement a laissé des traces en chacun de nous, de près ou de loin. On se souvient tous de ce que l'on faisait à ce moment-là et de l'angoisse qui a pu nous saisir en pensant à des amis ou de la famille, susceptible de se trouver dans ce quartier de Paris…
Un témoignage sincère et fort sur les attentats du Bataclan.

Il s'agit d'un récit de vie dont tout le monde est aujourd'hui traumatisé. Pas facile de dire si on a aimé ou pas ce genre de livre. Je crois même qu'il n'y a pas aimer ou pas aimer. C'est le récit d'un soir tragique et d'une femme qui va devoir expliquer à son enfant de 3 ans que son papa est mort, le récit d'une femme qui va accoucher seule mais très entourée par sa famille. Aurélie Silvestre n'est pas une victime, elle a choisi la vie. Elle décrit l'avant/l'après et tout cela est divinement bien écrit. Jamais aucune plainte ou apitoiement, c'est juste son vécu face à ce drame. Jamais aucune colère ou haine, c'est juste la vie qui a été plus forte. Se lit très bien.

L'appel à la non-haine d'Antoine Leiris m'avait profondément touchée. Il en a été de même avec le témoignage d'Aurélie Silvestre.
Matthieu, son homme, le père de ses enfants, a été tué un soir de novembre au Bataclan. A travers ses mots si justes elle nous transmet sa douleur, sa tristesse. Tant d'émotions qui se bousculent et l'accablent mais qui ne lui otent par l'envie de continuer et de vivre.

Sa force, son courage, c'est l'amour de ses proches qui lui insuffle. Son "keep walking crew", sa famille et ses enfants, tant de raison de continuer et d'affronter l'absence.
Tout le monde peut se retrouver à sa place et devoir survivre à son conjoint un jour. C'est difficile d'y penser mais c'est une réalité et je trouve Aurélie Silvestre tellement digne dans cette épreuve. Elle est sincère, pugnace, lumineuse.
Elle nous présente l'homme de sa vie, nous raconte leurs petits bonheurs et nous livre un peu de leur "Nous".

Dans la lignée malheureusement qu'Antoine Leiris.

Aurélie Silvestre écrit un hommage vibrant à son compagnon, décédé dans l'attentat du Bataclan. Au fil des pages, se dessine le portrait d'un homme aimé et aimant, d'un cocon familial qui vole en éclat dans la nuit du 13 novembre 2015. Une nouvelle vie commence, où il faut apprendre à apprivoiser l'absence de l'être aimé, où le bonheur doit malgré tout trouver une place.