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Citations sur Le souffle de la pierre d'Irlande, Tome 3 : La terre (18)

La peur est un glaçon qui fond au contact de la sagesse (…).
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Les humains, eux, pleurent leurs morts. Ils doutent de tout et ont oublié leurs véritables forces. C'est ce qui les rend finalement si touchants. (…) Ils se débattent dans leur ignorance, s'emballent à la première occasion, rient et pleurent de tout, pareils à des enfants.
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La peur est un glaçon qui fond au contact de la sagesse.
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NOUS, DÉ DANANN RETENUS À TIR NA N’OG, avons appris qu’un des nôtres était revenu du monde des humains où il avait chuté. Tremblez, frères et sœurs, car voici qu’approche le malheur de la guerre.

Nous entendons déjà les tambours battre au cœur des profondes vallées. Nos guerriers peignent sur leur corps l’âme des rivières et l’esprit du vent. Ils dénudent leur glaive et réveillent leur bouclier. Les mères vont pleurer leurs enfants. Les femmes vont pleurer leurs époux. Tremblez, frères et sœurs Dé Danann, car le feu de la guerre va embraser l’Irlande.
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IRLANDE, LE 10 MAI 2000

Sur une montagne du Connemara, accroupis au creux d’un dolmen, Anga et moi discutions depuis des heures. Nous ne partagions pas le même avis sur nos Lois :

— Je suis un guerrier Dé Danann, insistai-je. Quand mon corps se transforme, des ailes poussent sur mes flancs et je m’élance vers le ciel aux reflets azurés. Je peux devenir aigle quand je le désire. Telle est ma force. Un pouvoir qui prend racine dans mon cœur. Mais je ne peux pas oublier le monde des hommes.

Anga répliqua avec toute sa vigueur :

— Tu dois quitter tes parents humains, William.

— Je refuse de les laisser sans leur révéler qui je suis.

— Les Lois de notre peuple te l’interdisent.

— On m’a appris que mes pouvoirs dépendaient de mon cœur. Or tu me demandes de quitter des humains que j’aime sans leur donner d’explication. Je leur dois la vérité. Ils doivent savoir qui je suis et pourquoi je pars.

— Si tu révèles à tes parents humains qui tu es, notre peuple risque de te bannir.

— Ce que je veux, c’est ne pas trahir ce que je ressens au plus profond de moi. C’est ainsi que j’ai pu te retrouver. Aujourd’hui, mon cœur me demande de révéler la vérité à mes parents humains : John et Élisabeth. Si je ne lui obéis pas, ils me chercheront partout. Élisabeth mourra peut-être de chagrin. John remuera terre et ciel sans relâche. Crois-tu que je pourrai continuer à vivre en sachant que je suis à l’origine de leur malheur ?

— D’autres avant toi ont affronté cette épreuve. Et tous ont obéi à nos Lois.

— Je regrette Anga. J’agirai selon mon cœur, fidèle à ce que Crom Dubh*(2) m’a enseigné. Je vais rejoindre John et Élisabeth et tout leur révéler. Je veux qu’ils sachent que je ne les renie pas, mais que je dois les quitter pour accomplir mon destin. Je veux leur témoigner ma reconnaissance pour m’avoir mis au monde, pour m’avoir accompagné en Irlande et permis de retrouver mon peuple.
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Mes bras se muèrent en deux grandes ailes, ma bouche en un bec acéré, mes jambes en deux serres puissantes. Qu’il me semblait loin le temps où il me fallait vivre mille souffrances pour changer d’apparence. Au moment où mon corps décolla, je ressentis une déchirure dans mon cœur, comme si je quittais Anga pour toujours. Je voulus faire demi-tour, mais le vent m’entraîna vers l’océan. La silhouette du dolmen devint une ombre fragile perdue au milieu des rochers abrupts.
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JE SORTIS DE L’ANTRE DE CROM DUBH et fis face aux vallées blanches parsemées de cotons sauvages. Les paroles du géant résonnaient toujours dans ma tête : Eriu t’a laissé entrevoir la fin de notre monde. Les Fomoire reviennent pour nous anéantir. Je frémis de tout mon être. Le paysage était sombre. Le vent hurleur malmenait les animaux et les plantes. Je dégageai les idées noires qui hantaient mon esprit et aperçus soudain des lueurs dansantes sur les collines. Elles étaient de la taille de Dynn*, l’esprit qui m’avait aidé aux côtés du brave Crom Dubh. Les créatures virevoltaient, insouciantes, au-dessus de la tourbe, jouant et batifolant tels de grands oiseaux ivres. Elles semblaient habituées à croiser un Dé Danann car elles ne prêtèrent pas attention à ma présence. Un Dé Danann… Comment avais-je pu rester si longtemps dans l’ignorance de mes origines ? J’avais été William O’Sullivan, simple garçon dont aucun signe extérieur n’avait laissé entrevoir les racines magiques. Enfant, je me souvenais tout au plus de moments fugaces de solitude et d’une étrange mélancolie. Je rejoignais parfois le dolmen, près de mon village breton, et je m’allongeais sous le feuillage d’un chêne à l’ombre dense, la tête près du tronc. Je respirais la lumière qui ruisselait des branches et saupoudrait mon visage de pépites d’or. J’ouvrais la bouche et aspirais ces gerbes d’étincelles sans savoir que je jouais avec des esprits bienveillants. L’aurais-je cru si on me l’avait dit ? Non. Les brumes de l’ignorance étaient trop épaisses. J’aurais haussé les épaules et serais retourné dans mes livres. En ces instants, mon peuple m’avait peut-être tendu les bras et je l’avais ignoré… Anga était-elle à mes côtés ? Avait-elle osé quitter les rivages d’Irlande, traverser la mer pour me glisser à l’oreille quelques paroles d’amour ?
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Les Fomoire déferleront bientôt sur toutes les parcelles d’Irlande. Ils égorgeront ceux qui leur résisteront. Les oiseaux éteindront leurs mélodies. Les cerfs brameront au soleil noir. Les rivières charrieront tant de cadavres que la rougeur des eaux teintera les prairies. Les terres seront couvertes de cris et de pleurs. Nos magiciens seront impuissants à étouffer les sortilèges. Leurs incantations s’enrouleront autour d’eux et les étrangleront comme de longs serpents. Nos guerriers bondiront dans la bataille tels des lions désespérés, offrant leur vie pour protéger leurs femmes et leurs enfants. Et nous autres, Dé Danann de Tir na n’Og, assisterons impuissants à la perte de notre race.
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Je me souviens de Caer la première fois que nos âmes se sont liées. Elle s’était présentée dans un songe et ce rêve m’avait guidé. Longs furent les jours qui s’écoulèrent avant que je la trouve. Ni les vents contraires, ni les jalousies, ni l’insidieuse lassitude, ni les blessures ennemies n’auraient pu arrêter ma quête. J’ai découvert Caer aux abords d’un lac alors qu’elle nageait sous l’apparence d’un cygne. Une chaînette en or ornait son cou. Comment oublier sa grâce ? Et ces attraits n’étaient rien au regard de sa beauté Dé Danann. Immense fut mon bonheur quand elle accepta de devenir ma femme. Nous nous unîmes au milieu des landes sauvages et la vie nous accorda une enfant. Telle est la force de l’amour. Anga connaît l’orgueil et la pureté du cygne. Tu devras la mériter, l’Audacieux. Que votre union ne soit pas un reflet fugace sur les eaux d’un lac. Quand nos deux mondes seront à nouveau réunis, je retrouverai Caer et nous pourrons nous aimer comme avant. Je sécherai ses larmes. Je soufflerai sur son visage le vent de la passion. S’éteindront alors les morsures de sa folie.
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— Que cherches-tu, Gradal ? Tu veux me renvoyer dans le monde des humains pour conquérir Anga ? Tu as eu deux cent trente-huit ans pour y parvenir, mais tu as échoué. Anga m’a attendu parce qu’elle m’aime.

— Anga t’aime ? ricana-t-il. Si c’était le cas, elle serait à tes côtés. Non… elle s’est plutôt servie de toi pour retrouver l’épée de Lumière.
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