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Citations sur Stabat mater furiosa - Soliloques (14)

place au doute au chagrin aux sueurs de la honte
place partout aux âmes des victimes
à leur foi navrante
à leur pardon crédule
à la tristesse sans fin
place aux bons sentiments
place à la faiblesse du sentiment
place à ceux-là qui continuent d'aimer
sous la torture
place à l'émotion inguérissable d'aimer
et haro sur la force
et sa grandeur
homme de la guerre
mon petit salaud
depuis sept mille ans au bas mot
depuis sept éternités
tu travailles
depuis sept éternités
tu travailles à saigner la chair des hommes
ta main cherche la vie entre nos cuisses blanches
et tu la jettes comme un jeune chat contre le mur
allons c'est assez
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ma prière …


Extrait 2

et voilà comment continue ma prière
êtes-vous là encore êtes-vous là mangeurs d’ombres
je crache
je crache sur l’homme de
l’homme de guerre
je crache sur le guerrier de la prochaine
de la prochaine guerre
qui joue aujourd’hui avec son ours en peluche les ailes
 des mouches et
la poudre rouge et bleue des papillons
je crache sur l’esprit de guerre qui pense et prévoit la
 douleur
je crache sur celui qui pétrit la pâte de la guerre
et embrasse son sommeil quand on cuit la mort au four
 de la guerre
je crache sur le ruisseau de sang qui tombe des doigts
 du vainqueur
comme un mouchoir par mégarde tombe au caniveau
je crache sur celui qui fait d’un corps de femme une
 chair ouverte
une chair bleue qui était blanche
couverte de guêpes qui était faite pour le baiser
déchirée qui était comme une soie pour le soleil
je crache sur la haine et la nécessité de cracher
  sur la haine
homme de guerre je te regarde
regarde-moi
je te dis regarde-moi...
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Je suis celle qui refuse de comprendre
je suis celle qui ne veut pas comprendre et
qui implore
et si j'implore ne riez pas
pas de haussements d'épaule pas
de murmures
et pas de prétextes les yeux baissés
pour éviter ma voix
mon émotion n'est pas un chien que je promène
un petit chien-chien que je cajole et promène
mon émotion est noire et lourde
elle a le poids de la hache et
le tranchant du silex
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[ Incipit ]

Je suis celle qui refuse de comprendre
je suis celle qui ne veut pas comprendre et
qui implore
et si j'implore ne riez pas
pas de haussements d'épaule pas
de murmures
et pas de prétextes les yeux baissés
pour éviter ma voix
mon émotion n'est pas un chien que je promène
un petit chien-chien que je cajole et promène
mon émotion est noire et lourde
elle a le poids de la hache et
le tranchant du silex
et si je prie c'est sans dieux
si je prie c'est comme quand on dit : je vous en prie
c'est la vie que je prie
je vous en prie la vie et
je ne sais pas de quoi je la prie mais
je sais que la prière est lourde et noire
qu'elle n'appelle pas ne commente pas n'apure pas les comptes
elle viendra
ma prière un moment seulement s'il vous plaît
toi mon garçon écoute laisse laisse
jeux leçons et chansons
si tu en as le privilège
écoute reste ici debout
dans le pré carré d'ombre et de silence qui peut nous tenir lieu de parloir
tant pis pour toi tu es né tu es de ce monde
tu sauras
tu ne peux échapper à ma prière noire
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C'est l'obstination du cerisier qui fait déborder la lumière
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ma prière …


Extrait 1

ma prière voilà comment commence ma prière
j’aime que le matin blanc pèse à la vitre et l’on tue ici
j’aime qu’un enfant courant dans l’herbe haute vienne
 à cogner sa joue à mes paumes et l’on tue ici
j’aime qu’un homme se plaise à mes seins et que sa
 poitrine soit un bateau qui porte dans la nuit et l’on tue ici
j’aime qu’on bavarde à la porte du boulanger quand il n’y
 a d’autre souci que le bleu du ciel étendu sous la théorie
 des nuages et l’on tue ici
j’aime qu’à quelques-uns on s’ennuie paisiblement à observer
 le vent dormir sur les toits de la ville et l’on tue ici
j’aime qu’on bâtisse une fleur pour la fleur dans le loisir insipide
 du jardin et l’on tue ici
j’aime que la pierre roule dans la rivière et que cela fasse un
 bruit de clarinette et l’on tue ici
j’aime que les heures ne soient que le temps qui passe pour
  faire les heures et l’on tue encore ici encore
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Nous élèverons nos enfants sans vous malgré vous
contre vous
leur vice sera la douceur
ils seront plus bêtes que les fleurs je vos jure
quand ils trouveront une pierre
ils iront chercher des couleurs pour la peindre
quand ils trouveront un bâton
ils le planteront pour qu'il donne des oranges
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si nous oublions un instant
la tête du nouveau-né écarté par la hache
l'enfant caché das la fosse des chiottes
la femme au vagin déchiré par le canon d'un fusil
le père émasculé devant ses fils et ses filles
le vieillard rompu comme un bois sec
malheur sur nous malédiction
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je croyais à la rumeur des jours
à la lenteur des nuits
au tendre divorce des heures
à la nostalgie gentiment amère des soirs je croyais
à l’ombre rousse dans le chemin
au silence dans le rire
à la force bruissante des légendes
au chaud au froid à la faim à la soif au vent au chagrin
à la branche
à l’ennui au parfum à l’orage à ce qui paraît et disparaît
bref à toutes ces petites choses humaines
qui sont humaines et
inutiles bien sûr mais qui ne demandent à l’homme
que d’être à son métier de vivre

[p44-45]
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tu ne peux échapper à ma prière noire
[...]
je crache sur celui qui pétrit la pâte de la guerre
[...]
homme de guerre je te regarde
regarde-moi
je te dis regarde-moi
[...]
je suis la mère furieuse et
je me tiens debout parmi la foule harde nue des camps
la foule de chair d'os de sang de cheveux et de dents
qui n'est plus par ton oeuvre
qu'une forme abstraite sans odeur et sans voix
[...] Que je me calme !
Je m'arracherai l'âme plutôt
et la jetterai à tes pieds comme une viande saignante
je hurlerai comme la folle
[...] nous élèverons nos enfants dans les ruines car
c'en est fini des mille et un contes qui cousent le
sommeil
[...]
pas de pitié pour les futurs assassins
[...] allons debout maintenant [...]
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