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EAN : 9782072845994
128 pages
Gallimard (07/03/2019)
4.3/5   15 notes
Résumé :
Les poèmes de ce "livre" sont à l'image de son titre : enthousiastes, volontaires, énergiques et entraînants. Croyant la poésie capable de sauver le monde, l'auteur exhorte le lecteur à se soulever dans la joie au-dessus de ses fragilités et de ses craintes, en manifestant sa foi en une poésie qui "réconcilie le rêve et l'action, le rêve et la réalité", comme l'écrivait Aimé Césaire à qui un vibrant hommage est rendu en épilogue. Qu'il passe de la célébration à l'ex... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique

Malgré l'injonction du début, on pourrait penser que ce recueil est un peu sombre, presque gothique. Il n'en est rien, bien sûr, quand on connait le regard solaire, généreux, que Jean-Pierre Siméon porte sur le monde et ses semblables. J'ai déjà écrit ailleurs combien j'aimais ce passeur de mots, ce défenseur ardent de la poésie.

Et ici, comme il illumine nos jours , comme il nous incite à vivre pleinement!

" allons enfin du feu!
de la poigne
du désir qui court sous la peau (...)

oser trouver en soi
l'idée le sentiment la saveur
d'un ciel immense
sur une mer déployée
un rythme d'ailes dans le coeur
qui allège l'espace"

Toujours cet élan altruiste, qui transparait dans plusieurs poèmes adressés à des amis, ou établissant un dialogue avec le lecteur. " On ne nait pour la vie que de l'autre" , écrit-il. Et ces mots superbes et justes:

" la plus utile vibration de la vie
c'est toujours
sous le soleil de l'autre"

Jean-Pierre, restez ce soleil pour nous, à travers la" rose-flamme du poème ", faites- nous chanter, " tenir le mot comme un pas de danse"! Continuez à nous faire rêver , agir et aimer...





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L'ancien directeur du printemps des poètes signe un recueil placé sous le signe d'un hymne à la poésie en elle-même, à la vie et à la nature.

Il faut vivre sa vie et ne pas être passif tout en attendant sa mort sagement.
On doit se lever du tombeau avant d'être enseveli pour de bon.
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J'ai ouvert ce livre après voir vu l'auteur à la Grande Librairie, il m'avait paru plus authentique et attirant que les autres poètes présents. Je ne le connaissais pas, et j'ai ensuite découvert que c'est un grand monsieur de la poésie française, tant pour ses écrits que pour ses multiples actions.

J'ai été totalement séduit par ce recueil de poèmes, de la première à la dernière ligne des trois ensembles assez différents qui le constituent. J'ai eu cette délicieuse impression que chaque parole était dite pour moi, m'ouvrant de nouvelles découvertes à laquelle ma sensibilité était prête, dont elle était peut-être même en attente.

Je me suis senti touché personnellement un peu comme quand j'ai découvert Andrée Chedid il y a de nombreuses années. Tout me parle en profondeur. Magnifique expérience de poésie.
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critiques presse (1)
LaCroix
23 avril 2019
L’ancien directeur du Printemps des poètes signe un ouvrage bouleversant, aux résonances pascales, Levez-vous du tombeau.
Lire la critique sur le site : LaCroix
Citations et extraits (27) Voir plus Ajouter une citation
Nous nous plaindrons de nos fatigues une autre fois
nous pleurerons de nos larmes
plus tard
ou que d'autres pour nous le fassent
après notre mort

en attendant
la clarté nous demande
habitons notre veille
comme un voilier le vent
et refusons de marcher
à côté de nos rêves

dans la foison des gestes
il y a la main qui tombe
et la main qui décide
de ramener à soi dans la nuit
les restes d'un soleil épars
pour en couvrir le froid

la mort est notre pain:
qu'elle donne soif des rivières
et du chant
qui en est le souvenir dans la parole

ne mendions rien prenons voraces
ce qui ne se possède pas
tous les élans du cœur
toutes les étreintes
les rires qui montent dans la gorge
comme ces silences dans la brume
qui dorment sur l'étang
comme aussi bien ces fruits dormants
dans la bouche des amants

et comme la main tendue
par l'inconnu qui nous relève

l'inconnu à face d'homme

ou l'inconnu sans visage
qui paraît dans les couleurs du jardin
ou le galop d'un cheval sous le vent
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Mourir ou ne pas mourir
telle est à chaque instant la question
puisqu'à mourir vivants nous sommes très habiles

n'est-ce pas par un vain regret du ciel
que nos villes se haussent dans leurs tours?
si l'on y plante des arbres
n'est-ce pas un aveu?
et n'est-ce pas perdre la vie
que de n'avoir pas de temps à perdre?

l'heure ne brûle que si elle est d'amour
qui ne le sait
qui a franchi une fois
la lisière de feu entre deux corps
et rejoint ainsi dans un souffle partagé
le grand respir commun
qui fait l'essor dans la branche
et le soulèvement du jour dans la poitrine?

tout mur sépare de la vie
on peut mourir très longtemps bien au chaud
rangeant dans le tiroir
la poussière des routes
les aubes froides
la liberté qui courait dans le sang
et en lisant des livres

on peut mourir debout ennemi de sa vie
quand l'âme et le coeur ne demandent
pour s'éprouver vivants
comme les simples au jardin
que l'élan d'un ciel nouveau
chaque matin
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Préceptes:
reculer en soi tous les horizons
chercher le bleu dans le bleu
comme Klein
mais aussi
la pensée dans la pensée
une clarté sous la lumière

plus encore:
trouver la joie où elle n'est pas
non pas la joie
qui tombe des yeux et de la bouche
celle-là plutôt
qui est comme sous les doigts
un galet longuement usé par la mer
galet qu'on a ramassé à genoux
et qui contient la mer

et puis:
ouvrir le pas
vers des beautés très hautes
et cependant très proches
sommets levés en soi
intérieurement aimés
à chaque instant possibles
car tout regard tout geste toute fraîcheur
en sont soudain la cause
pourvu qu'on aille audacieux
sur les routes
dans l'abondance de l'air
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quoi alors nous rendra à la vie?
à ce petit peu d'éternité
qui met dans l'âme sa rivière
et sa foison de feuilles
la clarté soeur du soir sur la colline

quoi donc pour renaître
à l'instant d'amour qui a couleur de lilas?

un rien pourtant
la pensée que quelque part
un arbre le seul au monde
attend que nous l'embrassions
l'idée que des lèvres
dans leur dernier souffle
attendent notre joue
pour l'embrasser
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Parcourir parcourir ô traverser
de la bouche de toute la peau
et d'un pied agile
rues foules vents et soleils
nuits d'été en fête dans un festin d'étoiles
jours de sommeil sous la neige
toutes les profusions
les clameurs les émeutes
mais aussi les solitudes
l'instant fragile et pur
d'une fleur
d'un baiser sur la paupière
d'une main vide
qui donne joie

l'espace en nous
profond
et sans loi

plus libres
et plus sauvés de nous-mêmes
dans l'ouvert
que nous marchions dans la lumière déliée
des paysages
ou dans l'exil intérieur
des songes
outre-monde dans le monde !

ô nous soyons amants
de bouche et de peau
de l'immense qui vient dormir dans nos bras
avec tout le visible et l'invisble
quand nous sommes non en face
mais au plein centre de ce désir
sans ruses ni prétextes
qui est l'origine et la fin
la respiration de toutes choses


p. 69-70
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