Cet homme avait le génie de sublimer la plus simple des caresses.
Avec les autres, j'ai un peu tout mélangé, parlé d'amour ou de tendresse, de passion et de jeu.
J'ai parlé de moi et ils m'ont parlé d'eux, nous avons cru être intimes, mais la nuit venue, aucun n'a été capable de m'accompagner jusqu'au bout du bout de moi, jusqu'à l'abandon impudique et total que je pressens possible et chercherai toujours.
Pendant que vous êtes sous la douche, j'écoute le bruit mouillé de vos mains savonnées glissant sur votre corps.
J'imagine la mousse plus abondante sous les bras, sur le torse, partout où il y a des poils et bien sûr le sexe moussu que votre main doit empaumer, manipuler, rincer.
J'imagine l'eau coulant sur votre peau et la déshabillant peu à peu des bulles blanches de savon.......
Passé quarante ans, le corps des hommes raconte leur histoire, leurs bonheurs et leurs blessures. Je passerais des heures à le décoder, le séquencer, Champollion du désir face à d'intimes hiéroglyphes si brûlants, si forts que je les garde en mémoire pour toujours dès que j'y pose le bout des doigts.
Elsa déteste les baisers trop mouillés, les langues visqueuses et molles qui lui donnent l'impression d'être débarbouillée comme un jeune chiot par une mère bouledogue, ou pire, celles qui s'insinuent dans le creux de son oreille, parce que ces messieurs ont lu quelque part qu'il s'agit d'une zone érogène.
Un film pornographique devient rapidement indigeste, il faut le déguster à petites doses pour ne pas être écoeurée, comme on sirote un doigt de Marie Brizard.
J'aime m'aventurer sur cette frontière ténue entre le jeu et le vertige, comme un funambule qui marcherait très haut sur un fil de sucre candi et s'apercevrait qu'il pleut.
- Tu ne veux pas que je te caresse ?
- Non, dit-il. Je veux que tu t'abandonnes.
Vous êtes un homme rare. Stupidement rare lorsque vos longues absences me donnent à penser que vous devenez un être virtuel, une illusion ou pire : un souvenir. Voluptueusement rare lorsque des traces de vous sur moi réveillent mon désir en des lieux incongrus.
Ce soir, nous nous voyons. Vous me l'avez dit ce matin, et depuis lors chaque cellule de mon corps s'habille de désir. Je pense à vous et suis aussitôt traversée d'un sourire intérieur...... Je sais que, vous aussi, songez à ce que nous ferons ensemble et j'aime imaginer les pensées qui vous traversent en plein milieu d'une conversation sérieuse.