Toutes ces batailles menées à Paris contre les gros poissons ou contre le menu fretin, de même que celles conduites en Suisse, donnent à Paul l'impression d'agir après ces longues années d'attente. Une façon de se faire justice soi-même. Il est évidemment conscient que ces bagarres sont dérisoires par rapport au désastre de la Shoah dont on découvre les atrocités. En avril 1945, il écrit : "Nous avons récupéré quelques tableaux pillés par les Allemands ou par des Français malhonnêtes. Mais je ne vais pas me plaindre, ce n'est rien quand on voit les horreurs que les nazis ont infligé aux être humains de toutes races, croyances et couleurs.
Les autres peintres de l'"écurie Rosenberg" entrèrent à la suite de Picasso. Braque en 1924, auquel Paul consacra trois grandes expositions en 1936, 1937, 1938, dont l'ultime, du 4 au 29 avril 1939, fut sans doute une des dernières de la galerie Rosenberg à Paris, à la veille de la guerre. Leger, lui, s'intégra en 1926 à l'équipe du 21 rue La Boétie et vint compléter le trio.
Quant à son "quatrième mousquetaire", Matisse, il le connaissait aussi depuis très longtemps.