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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Dans le cadre du Mois Anglais, j'ai eu le plaisir de découvrir cette oeuvre méconnue de la littérature britannique : Les Trois soeurs, de May Sinclair, souvent considérée comme « la quatrième soeur Brontë ». Si l'intrigue de ce roman se déroule dans le si sauvage Yorkshire, la comparaison s'arrête là. Les Trois soeurs est un beau roman, mais lisse, sage, sans passion, à l'inverse des oeuvres des Brontë !

Mary, Gwenda et Alice Carterer, trois soeurs, habitent avec leur père, pasteur, dans un village reculé, entouré de landes à perte de vue, où les moindres faits et gestes des habitants de la paroisse sont épiés… Etouffées par la rigidité de leur père, les trois jeunes femmes aux personnalités différentes, s'éprennent du même homme : le Dr Steven Rowcliffe. Cependant, le coeur a ses raisons que la raison ignore et Rowcliffe ne pourra en choisir qu'une seule !

J'ai rarement rencontré au cours de mes lectures trois soeurs autant aux antipodes les unes des autres (même les soeurs Bennet le sont moins !) et j'ai été surprise de la définition de l'amour fraternel proposée ici… Si Alice m'a plutôt laissée indifférente, je me suis en revanche tout de suite attachée à Gwenda, la soeur la plus libre, la plus effrontée, la plus intelligente aussi. Mary, quant à elle, a été une totale déception que tout lecteur pourra comprendre au fil de sa lecture… Rowcliffe, de son côté, me laisse un souvenir teinté d'amertume.

Ce qui m'a particulièrement frappé dans ce roman est le pessimisme des destinées humaines, personne n'étant pleinement heureux ; la conclusion en offre un parfait exemple, empli de regrets, de désillusions, de malentendus, de non-dits, jusqu'à une fin abrupte et amère…

En résumé, May Sinclair, auteure méconnue de la littérature anglaise, livre ici une vision intéressante des désirs humains, jusque dans ses limites les plus sombres, mais ce roman manque du piquant qui en aurait fait un coup de coeur.
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C'est dans le cadre d'une lecture commune proposée par Automnalys que j'ai pu découvrir ce classique et son auteure semblant assez méconnus. Pourtant à la mention des soeurs Brontë, je n'ai pas hésité un seul instant à découvrir cette oeuvre qui semblait aussi sombre que séduisante selon son résumé. Malheureusement et même si j'ai apprécié ma découverte, tout le monde n'est pas Emily, Charlotte ou Anne et je ne ressors pas totalement convaincu par cette dernière malgré une bonne impression générale.

La faute à de nombreux non-dits au cours de récit qui aurait gagné à être davantage développés. de nombreuses fois, May Sinclair se contente de faire murmurer ses personnages, laissant ainsi au lecteur le soin d'interpréter les secrets et autres révélations dont il est question. J'ai trouvé ce choix assez regrettable tant il freine la riche psychanalyse offerte par cette dernière dans cette courte oeuvre. Celle-ci aurait davantage gagné en profondeur tant le reste de l'ouvrage ne n'en manque pas. J'ai été saisi par la finesse de l'analyse poussée dépeinte par l'auteure et j'ai été séduit par l'ambiance assez froide et austère de la société dévoilée. le tableau de nos trois charmantes soeurs Marie, Gwenda et Alice, très largement et librement inspiré des talentueuses Brontë, évolue dans un environnement des plus sévère et puritain. Isolées de tous suite à un scandale provoqué par l'une d'elle, Alice ces dernières sont élevées par un père vicaire, tyrannique et autoritaire. Ce dernier ne laisse aucun répit à ses filles et ce, malgré l'arrivée plus qu'enthousiasmante et salvatrice du docteur Steven Rowcliff au sein de cette campagne profonde dont j'ai apprécié les quelques descriptions ponctuant ce récit. Son apparition signera l'arrivée de la lumière dans leur triste et sombre vie et chacune d'elle tombera à son tour sous le charme de ce jeune savant permettant la découverte d'une véritable tragédie. S'en suivra alors une merveilleuse et pointilleuse satire sociale dont je me suis délecté malgré quelques manques. Je me suis amusé de toute l'hypocrisie et la perfidie dépeintes avec rythme par May Sinclair dont le style tranche fortement des autres plumes de l'époque. La sienne se dévoile incisive, directe et pleine de dynamisme. Ainsi, j'ai été étonné de la courte durée des chapitres offrant un rythme de lecture constant et ne laissant aucune place à l'ennui ni au désintérêt. C'est donc avec rapidité que j'ai suivi la violente et brutale déchéance de cette fresque sociale dont la sensibilité m'a plus que séduit et régalé.

Sans pour autant parler d'attache tant le caractère des soeurs se dessine finalement loin d'être irréprochable, j'ai été plus que sensible à cette immoralité présente dans chaque portrait dépeint avec justesse et réalisme. May Sinclair n'épargne aucune des soeurs et j'ai adoré ce délicieux et audacieux choix. D'autant plus que chacune de ces dernières se dévoile minutieusement construite et leurs caractères, bien qu'opposés dans la forme, se dévoilent finalement assez identiques au sujet de l'amour et de ses conséquences. Ainsi, à leur tour et qu'il s'agisse de Mary, Gwenda ou d'Alice, chacune des soeurs est parvenue à un moment de l'intrigue à me toucher et à m'émouvoir tout en me révoltant à d'autres moments. J'ai apprécié ce saisissant contraste dans mes émotions qui permet à l'auteure d'apporter un véritable réalisme et une dimension humaine à laquelle j'ai été plus que sensible et réceptif. D'autant plus que les autres personnages de Les trois soeurs ne sont pas sans reste et permettent à celle-ci de dévoiler une étude des moeurs plus que saisissante et percutante. Que j'ai adoré détester le vindicatif père et vicaire de cette ville ainsi que certains autres protagonistes masculins de cette composition qui ne sont pas sans rappeler l'excès de pouvoir dont ils jouissaient à l'époque. J'ai aussi fortement apprécie le choix de May Sinclair de ne présenter aucun de ces savoureux personnages comme personnage principal. Finalement, la véritable héroïne de son oeuvre se devine être la vaste fresque sociale dépeinte par cette dernière et composée des différents personnage la constituant.

Ainsi et sans avoir été totalement saisi par cette lecture, je l'ai néanmoins fortement appréciée. May Sinclair dépeint avec rythme une riche et réaliste peinture de la société de l'époque qui aurait gagné en finesse et en profondeur si cette dernière se voulait davantage développée par moments. Fort heureusement, j'ai été plus que sensible à l'ambiance sombre et froide de son oeuvre ainsi qu'à ses personnages immoraux et satiriques à souhait.
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Et me voilà du retour du côté historique avec une auteure quasi-inconnue par chez nous et que je viens de découvrir avec l'un de ses derniers textes avant que la maladie de Parkinson ne l'empêche de continuer. Je peux vous dire que je suis assise entre deux chaises.

D'un côté, j'ai beaucoup aimé le réalisme de la vie des personnages dans cette campagne reculée où tout ce sait rapidement. Mais je suis également frustrée et triste de la façon donc ce récit se fini même si cela se rapproche plus de la vérité que de celle raconté dans les romances.

Premièrement, prenez ce livre comme un documentaire sur la vie du début du XXème siècle, sur la culture et les événements que peut vivre un village de campagne. J'avoue qu'aucun personnage n'a vraiment eu ma sympathie entière. Gwenda et Essy ont réussi à avoir ma compassion mais pas plus. Leurs choix, leurs décisions font que l'on sait ce qui va arriver et j'ai eu l'impression que l'auteure nous faisait passer un message à travers les actions de ses personnages, de ce qui se déroule si l'on hésite trop, si l'on pense faire le mieux pour autrui au lieu de penser à soi-même, d'être un peu égoïste. le vicaire et Mary méritent la palme de mon indifférence surtout cette dernière quand elle est en présence de sa soeur Gwenda. Pour Alice, c'est plus compliqué. Au départ, je ne pouvais pas la voir en peinture, mais dans la deuxième partie du livre cela s'améliore un peu.

Quant à l'histoire, elle vous serre le coeur. J'avoue que j'ai failli pleurer devant le dénouement. J'ai trouvé dans un sens le récit cruel mais tellement criant de vérité qu'au final, je retourne toutes les situations dans ma tête pour mieux comprendre cette histoire, comprendre pourquoi cela se finit ainsi. Bref, ce livre est à prendre comme un livre d'apprentissage de soi. Un livre qui vous donne à réfléchir aussi bien sur les choix et la vie des personnages et de leur époque que de la notre et de nous.

Pour conclure, cela a été une lecture singulière et enrichissante où l'on se pose beaucoup de questions qui ne trouvent pas forcément de réponses dans l'immédiat. Ce fut une bonne découverte et mon petit coeur en tout cas va devoir s'en remettre.
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Au fin fond de la campagne anglaise, au village de Garth qui « se tapit dans le mystère et la terreur de sa solitude, comme un être battu » … le ton est donné : les trois soeurs qui vivent là s'ennuient à mourir !
Mary (ou Molly), Gwendolen (ou Gwenda) et Alice (ou Ally) sont les filles du vicaire James Carteret. Elles sont là depuis cinq mois, enterrées dans cet endroit horrible, punies collectivement pour la conduite amorale de la plus jeune Alice qui s'était amourachée d'un jeune homme, se rendant ridicule aux yeux des habitants de leur ancienne paroisse dans le sud de l'Angleterre.
Le vicaire est un homme dur et autoritaire : sa première femme est morte car il a insisté pour avoir un troisième enfant, la seconde est décédée également, la troisième s'est enfuit car elle avait peur de lui. Condamné à un célibat insupportable, il est totalement hostile à l'idée d'un mariage éventuel pour ses filles et n'hésite pas à les monter les unes contre les autres afin d'imposer son opinion.
Le jeune docteur Stephen Rowcliffe est une bouffée d'oxygène pour les filles … mais hélas il est la cible des trois !
Je ne dévoilerai rien de plus sur l'intrigue car ce serait vous gâcher la découverte de ce roman : sachez simplement qu'il ne se résume pas à une simple romance avec obstacles entre les filles et le docteur. le dénouement est pour moi plutôt tragique.
J'ai beaucoup apprécié le style de cette autrice même si le début avec la description de la lande m'a fait très peur : une copie des Hauts de Hurlevent ? Heureusement non, un très bon moment de lecture et un style bien personnel.
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Comment un homme fait son malheur et celui des siens.

Le pasteur Garth est un homme austère et intransigeant. Cette inflexibilité a coûté la vie à sa première épouse, qui est morte en donnant naissance à sa troisième fille, alors qu'on lui avait signifié le danger que sa femme encourait à enfanter de nouveau. L'homme est désormais célibataire - après avoir éreinter sa troisième épouse, qui, de guerre lasse, a quitté le domicile familial, à sa grande honte, et habite le modeste presbytère de Garth dans le Yorkshire, chassé par la rumeur publique de l'inconduite très relative de sa puînée Alice, qui suffocant sous la férule paternelle se serait laissée conter fleurette dans leur ville d'origine. L'homme est donc un despote domestique, d'un rigorisme qui n'est que la manifestation de son égoïsme, qui l'aveugle singulièrement, et dont il est finalement, par un juste retour des choses, l'une des victimes. Ses filles, les trois soeurs, au sein de cette atmosphère pesante, par leur comportement et en adoptant des politiques différentes, composent à leur manière avec leur sort guère enviable. Mary l'aînée et la mieux aimée, toujours sage et douce, s'adonne aux travaux d'aiguille et supervise les activité domestiques ; l'indomptable et opiniâtre Gwendolen, que le pasteur redoute secrètement, sillonne la lande vallonée à marche forcée ; Alice, objet de l'ire paternelle pour la disgrâce dont il se sent l'objet, se laisse gagnée par l'hystérie, passant ses journées allongée sur le canapé, quand elle ne martèle pas avec rage les touches d'un piano qui ne lui a rien demandé. Rentre en scène le médecin de campagne, chéri de ces dames, qui se voit l'objet des manoeuvres des trois soeurs. La cadette fidèle à son tempérament, se fait porter pâle et refuse toute nourriture, approche la plus à même, de prime abord, à attirer les soins de l'homme de l'art. Tactique beaucoup plus éprouvée et diamétralement opposée de la part de Gwenda qui ignore et évite à toute force le serviteur d'Esculape, en faisant feu des deux fuseaux à son approche, ce qui semble porter ses fruits. Tranquille et inexorable comme une Parque, Molly, en retrait, tricote et prend son mal en patience...

On a qualifié May Sinclair, dont les Trois soeurs est paru en 1914, de "Victorienne moderne". C'est fort justement dit, tant l'univers de la romancière tient des grandes oeuvres de ses devancières : des personnages vivant sous le fardeau des conventions d'une société puritaine, une forme maîtrisée recouvrant de clair-obscur la vérité des passions humaines. Mais c'est surtout un formidable roman d'analyse psychologique, pénétrant la vertigineuse psyché féminine, exsudant un freudisme torride, qui est proposé à la curiosité du lecteur aux excellentes éditions Archipoche.
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Mary, Gwenda et Alice vivent sous le joug d'un père autoritaire, puritain et frustré dans un village anglais où rien ne se passe. Alors lorsque le docteur Rowcliffe fait son apparition, chaque soeur jusque-là en sommeil, dévoile son vrai visage car cet homme est leur seule échappatoire. Un homme pour trois âmes à sauver...

Selon moi tout l'intérêt de ce roman réside dans la psychologie des personnages. L'innocence et la faiblesse de Mary et d'Alice qui semblent les desservir face à la force de caractère de Gwenda s'avèrent finalement être les meilleures armes. J'ai été tellement peinée par le sort réservé à Gwenda, la meilleure des trois. Ces trois soeurs vont se déchirer, révéler des caractères tout à fait aptes à la trahison et à la mesquinerie pour parvenir à leurs fins. Tous les aspects néfastes de leur éducation ressortent et les rendent détestables.
Dans ce roman sombre, le sort n'est pas favorable aux belles âmes, condamnées à la souffrance.

L'ambiance est lourde, de plus en plus révoltante, mais j'ai aimé cette lecture. Je me suis attachée à Gwenda et jusqu'au bout j'ai espéré pour elle.
Un roman sur les conséquences d'une éducation trop rigide dans un cadre digne de celui des soeurs Brontë.
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Dans ce roman écrit en 1904 et réédité chez Archipoche, nous suivons le quotidien de 3 soeurs, Mary, Gwenda et Alice. Elles sont les filles du vicaire de la bourgade. La vie bien trop calme, régit par leur stricte père va se trouver perturbée par le docteur Rowcliffe, qui vient de s'installer et ne laisse pas indifférent les trois soeurs.
Cette histoire m'a beaucoup fait penser aux romans des soeurs Brontë. C'est lent, brumeux, sentimental mais pas mièvre et il y a ce côté psychologique qui plane.
Ce qui pourrait passer pour une romance est en fait un récit sur la famille, le désir et l'abnégation. Les soeurs à chacune leurs manières vont attirer l'attention du docteur. Chacune vont avoir un destin différent et pas forcément celui que l'on pourrait croire au départ.
Alors ça ne vaut pas Jane Eyre ou les Brontë mais j'ai aimé retrouver l'ambiance des anciens romans anglais, les histoires de coeurs et de soeurs ainsi que les convenances.
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Le pasteur Carteret vient de s'installer à Garth, dans le Yorkshire, avec ses trois filles : Mary, Gwendolen et Alice. Ce déménagement est dû aux élans amoureux d'Alice qui causèrent un scandale dans la paroisse où la famille résidait précédemment. L'impétueuse et amoureuse Alice est donc surveillée de très près par son père autoritaire et austère. Gwenda apprécie cette nouvelle ville où elle passe des heures à marcher dans la lande. Son père a peur d'elle car il la pense capable de tout. Il a en revanche toute confiance en son aînée, disciplinée et obéissante. Les trois soeurs étouffent sous le joug de leur tyran de père. Leur respiration viendra de la présence du jeune docteur du village Steven Rowcliffe. Chacune des soeurs sera attirée par le physique et la personnalité du jeune homme.

« Les trois soeurs » a été publié en 1914 en Angleterre. May Sinclair, qui était écrivaine, critique littéraire et engagée auprès des suffragettes, est malheureusement aujourd'hui méconnue. Son roman est pourtant très plaisant et laisse la part belle aux destinées des trois jeunes femmes. May Sinclair a écrit une biographie des soeurs Brontë en 1912 et le cadre de son roman est imprégné de leur univers. Je n'ai pu m'empêcher de penser à Emily en découvrant le personnage de Gwendolen et sa passion pour la lande. L'autrice nous livre une analyse psychologique poussée des caractères de ses héroïnes. Chacune a sa manière va conquérir son indépendance vis-à-vis de l'imposante figure de leur père. L'autrice traite dans son roman du désir féminin, ce qui est moderne, et la manière dont il est réprimé, honni par la société. Un bon exemple de la modernité du roman est le personnage de la servante Essy qui devient fille-mère et se fiche du qu'en-dira-t-on et de la proposition de mariage de son amant. La place de la femme est sans cesse questionner dans « Les trois soeurs », ce qui le rend particulièrement intéressant.

De facture classique, « Les trois soeurs » nous offre de sensibles et détaillés portraits de femmes qui permettent à May Sinclair des questionnements modernes. J'ai maintenant hâte de découvrir « Vie et mort de Harriett Frean », publié prochainement par les éditions Cambourakis et que le préfacier de ce roman rapproche de « Mrs Dalloway ».
Lien : https://plaisirsacultiver.com/
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May Sinclair (1863-1946): Auteure britannique du début du XXème siècle. Elle fut très célèbre et reconnue à son époque et est une des premières romancières anglaises à s'intéresser aux recherches de la psychanalyse et à militer pour le droit des femmes.
May Sinclair a publié son premier roman en 1896, puis en 1904, elle édite le Feu Divin, un roman philosophique qui l'a rendue célèbre. Elle s'est tournée ensuite vers le réalisme social avec des oeuvres comme le Helpmate (1907) et Kitty Tailleur (1908). En 1914, May Sinclair rejoint la Société pour la Recherche Psychique, elle avait commencé à lire Freud et Jung, devenant particulièrement fascinée par les idées de la sublimation et de la répression sexuelle. En 1919, elle écrivit son roman le plus audacieux, Mary Olivier. Elle a été l'une des premières femmes à écrire selon le courant de flux de conscience. En effet, c'est elle qui introduit la psychologie du flux de conscience dans un contexte littéraire.
Les textes de May Sinclair sont souvent qualifiés de textes hybrides qui se tiendraient à mi-chemin entre les écritures victoriennes et modernistes. Ses livres suivent le destin de femmes qu'elle dépeint en leur donnant une résonance psychologique. Elle est également une essayiste prolifique, avec de nombreuses publications sur le vote féminin et la condition des femmes…
Dans son roman Les Trois soeurs, l'auteure décrit l'ennui patent de jeunes femmes soumises au joug masculin, mais dont l'esprit brûle de désirs et de rêves. J'ai été particulièrement emballée par ce livre, même si j'ai trouvé qu'il fallait un certain temps pour se mettre dans l'histoire. On y découvre la vie de renonciation de jeunes filles qui ont été emmenées de force par leur père à la campagne, suite à la faute d'une des soeurs. May Sinclair est très douée pour nous dépeindre les portraits de femme et les conflits intérieurs qui les animent.
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'ai découvert ce livre pendant le mois anglais. Dans la postface, il y est indiqué que certains critiques se sont amusés du nombre de cup of tea servi par les personnages. Perso, c'est un bon critère :D
Résumé sans spoiler:

Les trois soeurs, c'est Mary ( 27 ans), Gwenda (25 ans) & Alice (23 ans) Cartaret.
Dans une Angleterre victorienne, la vie est plutôt dure et austère pour ces 3 filles de pasteur. Condamné au célibat, depuis la fuite de sa 3 e épouse, sa colère et sa haine de la femme rejaillissent sur ses filles. Seul maître à bord pour leur éducation, il se révèle tyrannique, despote et obscurantiste.
Alors que la jeune Alice a écouté les élans de son coeur, le pasteur décide pour se simplifier la tâche de "contenir" ses filles en déménageant à Garth, un village excentré.
Mais même dans ce Yorkshire rural, Alice a dû mal à réfréner la fougue et l'enthousiasme de sa jeunesse. Et le jeune et beau Dr Rowcliffe va cristalliser malgré lui, les différents désirs des soeurs.
Cette vie sans joie sera le terreau de nombreuses frustrations. Tour à tour solidaires, solitaires ou concurrentes, la rigueur morale et l'isolement feront bien des dégâts dans la sororité....

Mon avis:
Avec un regard très moderne, May Sinclair parle de la condition féminine, des attentes de la société VS les aspirations des jeunes femmes.
Gwenda est LE personnage: indépendante, curieuse, intellectuellement plus forte que les hommes de son entourage, amoureuse de la nature.Elle est la seule a apprécié ce nouveau cadre de vie et a penser au bien être des autres. Un roman doux- amer, bien écrit et questionnant.
Lien : https://lesvoyagesinterieurs..
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