Brusquement, sous une averse de points d'or, à la douceur qui venait de l'envahir, elle sut que quelque chose d'ancien et de connu recommençait et qu'elle était morte.
Quand le jour apparut, ce fut Vlasta qui plaça dans l’urne les cendres et quelques fragments d’os ; elle y joignit trois mesures d’orge, le ceinturon ciselé où deux faucons entrecroisaient leur bec, et, sorti du fourreau, le glaive. Selon la loi, c’était à celui ou celle qui avait tué (et non, comme pour les trépas ordinaires, à l’époux ou l’épouse) de rendre à sa victime les derniers honneurs, – comme si, entre deux êtres, la mort donnée et la mort reçue créaient in extremis l’intimité suprême.
La volupté que l’été finissant éprouvait à laisser les rafales de vent effeuiller ses couronnes, arracher ses feuillages et les marteler de pluie, son entier abandon au désastre intime que lui infligeait l’automne remuaient au cœur des humains de troubles envies de reddition. p.191