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Critique de bdelhausse


La deuxième enquête de Martin Beck envoie le policier en Hongrie, dans une Europe encore scindée en deux. Sans mission officielle, il marche sur des oeufs et finit par trouver son alter ego hongrois, avec lequel la collaboration fonctionne, en toute cordialité, et avec une belle pointe d'humour.

Comme pour Roseanna, le tempo est lent, mesuré. On progresse peu à peu et les auteurs donnent progressivement toutes les clés au lecteur pour qu'il débrouille l'écheveau.

Martin Beck réussit à y voir clair, grâce à son flegme et à son pragmatisme. Tenace, il ne lâche pas sa proie. La scène où il fait "craquer" son agresseur à Budapest, ou la confrontation finale, sont deux moments forts, démontrant l'âpreté de Beck lorsqu'il s'agit de découvrir la vérité. Comme dans le premier tome de la série, les dialogues sentent le quotidien et l'interrogatoire détonne tout à fait. Un grand moment.

Davantage qu'à Ed McBain, j'ai pensé à Simenon, car j'ai vu un parallèle avec la progression des enquêtes du commissaire Maigret. Ici, Martin Beck commence à prendre de l'épaisseur, sa famille, ses collègues aussi. On a un microcosme complet qui prend vie. Pas de super héros. Des hommes, des maris, des gens assez simples, presque banals. C'est cela qui fait la force du livre.

Ce roman illustre un excellent aphorisme de Didier Daeninckx, "le personnage le plus important dans un roman policier, c'est le disparu".

Enfin, lire ces romans 40 ans plus tard, cela permet de se figurer la vie d'alors. Les vols fumeurs, les formalités d'aéroport, d'hôtel, etc. le livre prend alors la forme d'un témoignage, social, culturel, sociétal. Pour cela, déjà, il vaut la peine d'être lu.
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