AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,73

sur 140 notes
5
2 avis
4
13 avis
3
4 avis
2
0 avis
1
0 avis
Des vacances interrompues dès le premier jour pour l'enquêteur Martin Beck. Une enquête qui débute à Budapest à la recherche d'un journaliste disparu. C'est le Ministère des Affaires étrangères, de façon officieuse, qui mandate Martin Beck pour cette disparition inquiétante.
Ce deuxième opus d'une série de dix est préfacée par Val McDermid.
C'est avec plaisir que j'ai retrouvé Martin Beck dont la troisième aventure m'attend dans ma PAL.
Commenter  J’apprécie          390
Derrière l‘opulence d'un pays de cocagne régit par cet état-providence qui fait l'admiration de tous, la Suède devient le théâtre d'une série policière composée de dix romans mettant en scène Martin Beck, un policier placide dont les enquêtes mettent à mal ce fameux modèle suédois qui serait dépourvu d'inégalité sociale. Grattant la surface de ce tableau idyllique, l'ensemble des romans, rédigés entre 1965 et 1975 par Maj Sjöwall et Per Wahlöö, restent étonnamment modernes en dépit de l'absence de téléphones portables, d'ordinateurs et de prélèvements scientifiques. Il faut dire que sur la base de récits de procédural police assez lents, les deux auteurs abordent des thématiques sociales fondamentales qui restent toujours d'actualité à l'instar de Roseanna, premier roman de la série qui, au-delà de l'enquête sur sa disparition, évoquait la place de cette jeune femme émancipée et indépendante évoluant dans un monde machiste (on est en 1965) ne pouvant tolérer une certaine décomplexion qu'elle affiche notamment pour tout ce qui a trait à la sexualité. On découvre ainsi une enquête évoluant de manière incertaine sur plusieurs mois tant les indices sont peu nombreux alors que l'on fait la connaissance de policiers aux profils ordinaires dont fait partie Martin Beck. Second épisode de la série, L'Homme Qui Partit En Fumée a la particularité de se dérouler en grande partie au-delà du Rideau de fer, en Hongrie où le policier va parcourir les rues de Budapest à la recherche d'un journaliste disparu.

Alors que la chaleur du mois d'août déferle sur Stockholm, Martin Beck rejoint sa famille sur une île de l'archipel en comptant bien profiter de ses vacances. Mais dès le lendemain, l'inspecteur doit retourner à la capitale pour une affaire urgente qui implique le ministère des affaires étrangères. En effet, le reporter suédois Alf Matsson a disparu en Hongrie alors qu'il effectuait un reportage pour le compte d'un magazine suédois qui a bien l'intention d'exploiter cette disparition en flairant un scoop. Mais pour les autorités, il n'est pas question d'avoir un incident avec un pays du bloc de l'est. Martin Beck doit donc se rendre à Budapest pour faire la lumière sur cette étrange disparition. Mais l'enquête s'avère difficile et à chaque nouvelle avancée, un obstacle infranchissable se dresse devant lui alors qu'il doit composer avec la police locale qui semble suivre chacun de ses pas. Qu'est-il advenu de ce journaliste dont on reste sans nouvelle ?

L'homme Qui Partit En Fumée débute sur une scène de crime décrite par le menu détail avant de se rendre compte qu'il s'agit d'une photo que Martin Beck examine dans son bureau tandis que l'auteur du meurtre passe aux aveux dans une salle d'interrogatoire voisine. Un prologue d'autant plus surprenant qu'il s'enchaine sur quelques scènes estivales ordinaires où l'on suit le policier dans son quotidien tandis qu'il rejoint femme et enfants qui séjournent sur une île de l'archipel, dans une villa qu'il a louée pour les vacances. C'est une des particularités du cycle des romans de Maj Sjöwall et Per Wahlöö où le couple s'ingénie à mettre en exergue cette dichotomie entre la vie quotidienne et le déroulement du crime qui perturbe ce déroulement ordinaire. Bien loin d'être un prétexte, ledit crime s'inscrit dans le dysfonctionnement d'un modèle social-démocrate qui s'effrite en laissant entrevoir les carences des différentes strates sociales qui composent le pays. Avec L'Homme Qui Partit En Fumée, un titre qui n'aura jamais aussi bien convenu à l'intrigue que ce soit au propre tout comme au figuré, les deux auteurs se focalisent sur le milieu journalistique et sur les relations qu'entretiennent la Suède et la Hongrie se situant à l'époque derrière le Rideau de fer qui apparaît comme bien moins hermétique qu'il n'y paraît avec tout de même une police omniprésente s'employant à surveiller la diaspora des touristes qui se rendent notamment à Budapest. C'est d'ailleurs tout autour de cette surveillance que l'enjeu de l'intrigue fonctionne en se demandant ce qu'il a pu advenir d'Alf Matsson, un journaliste qui se révèle assez détestable avec cette propension à consommer de l'alcool plus que de raison et qui devient au fil de l'intrigue une victime pour laquelle on éprouve assez peu d'empathie. Comme pour Roseanna, Martin Beck se heurte aux aléas d'une enquête incertaine dont nous ne sommes pas sûr qu'elle puisse aboutir. A nouveau plongé dans le quotidien banal mais cette fois-ci d'une capitale d'un pays du bloc de l'est, on suit donc les pérégrinations d'un policier isolé qui goûte tout de même aux plaisirs touristiques que peut lui offrir la ville et notamment les bords du Danube jusqu'à une agression qui va faire basculer le déroulement de l'enquête. Des investigations d'autant plus incertaines qu'elles s'effectuent dans un climat de paranoïa assez inquiétant avec cette sensation permanente qu'a le policier d'être pris en filature sans savoir s'il s'agit de la police ou d'autres individus aux intentions hostiles. En ce qui concerne le milieu journalistique, il faut bien avouer que la profession est dépeinte sous un jour peu flatteur avec des journalistes qui s'adonnent davantage à la boisson qu'à leur métier et une rédaction qui semble plus soucieuse de réaliser un scoop que de savoir ce qu'il est advenu de son collaborateur. Un portrait de la corporation peu élogieux donc, ceci d'autant plus si l'on prend en considération le fait que Per Wahlöö a exercé le métier durant plusieurs années avant d'entamer sa carrière d'écrivain.

Second volume du cycle du "Roman d'un crime", L'Homme Qui Partit En Fumée révèle toute la virtuosité d'un couple d'auteurs qui parvient à diffuser un climat de tension à partir d'une banale enquête de disparition dans le cadre d'une ville de Budapest dont le contexte se situe à l'époque pas si lointaine où le Rideau de fer divisait le monde en deux blocs.


Maj Sjöwall & Per Wahlöö : L'Homme Qui Partit En Fumée (Mannen Some Gick Upp I Rök). Editions Rivages/Noir 2008. Traduit de l'anglais par Michel Deutsch.


A lire en écoutant : Time And Again de Oscar Peterson Trio. Album : We Get Reguests. 2015 The Verve Music Group.
Lien : https://monromannoiretbiense..
Commenter  J’apprécie          130
Alf Matsson journaliste dans un journal pas vraiment recommandable a disparu à Budapest, Martin Beck y est envoyé pour enquêter discrètement, cette disparition inquiétant les Affaires étrangères. Qui est ce journaliste?, de réputation il est très professionnel, mais il peut être très violent avec ses amis et ordurier avec les femmes quand il est ivre. Que faisait-il à Budapest ? de l'espionnage ?, trempait-il dans un trafic quelconque ?, une liaison ?

Avec cette deuxième enquête - L'Homme qui partit en fumée - , le couple Sjöwall - Wahlöö nous emmène au delà du rideau de fer..en 1966 le monde est toujours bipolaire entre Est et Ouest, les nombreux allers et retours du journaliste en zone Est sont peut-être politiques....et c'est à Budapest que l'on s'immerge pour découvrir pas à pas la progression de l'enquête pas toujours facile, peu d'indices, l'impression d'être suivi, les renseignements de la police locale sont parcimonieux, mais c'est sans compter sur la patience du flic qui se frotte à la fois au milieu politique et également au milieu journalistique pas toujours reluisant.
Un deuxième épisode qui tient toutes ses promesses et qui laisse une grande part au temps, celui de la réflexion, celui de l'attente d'un appel de l'étranger transmis par une opératrice, les telex et les temps morts et ce temps installe un rythme qui permet le recul et l'introspection de Martin Beck.
Un deuxième essai réussi....
Commenter  J’apprécie          130
L'heure des vacances est arrivée pour l'inspecteur Martin Beck, il rejoint sa femme et ses enfants déjà installés. Mais dès le lendemain, il est rappelé par sa hiérarchie, un reporter a disparu lors de son séjour en Hongrie, derrière le rideau de fer. Une enquête doit être menée en toute discrétion.
D'abord peu enthousiaste, l'inspecteur débute ses recherches. Les difficultés qu'il recontre sont liées à la barrière de la langue et à l'etrangeté de l'enquête. le journaliste a disparu le lendemain de son arrivée, sans avoir rencontré les personnes qu'il devait voir.
Une intrigue qui s'installe assez lentement, mais qui crée une ambiance d'un autre temps, le danger est bien présent. Un polar réussi.
Commenter  J’apprécie          60
Deuxième ouvrage que je lis de ce couple d'auteurs. Je pense ne pas en rester là..à suivre.

Première impression l'inspecteur Beck me semble plus jeune et plus dynamique que dans Roseanna.

L'inspecteur est chargé, confidentiellement par les Affaires Étrangères, de retrouver un journaliste suédois disparu à Budapest.

La plus grande partie du roman se déroule à Budapest. Avec l'inspecteur seul ou accompagné soit d'un de ses collègues hongrois soit d'une jeune femme énigmatique nous visitons Budapest, nous déjeunons à l'Hôtel. L'enquête au point mort s'accélère enfin.

De retour en Suède, les faibles informations et indices relevés à Budapest sont justifiés. L'affaire est résolue.

Avec ce livre écrit en 1966 on se retrouve dans un monde presque archaïque ! L'Europe était divisée en deux par le rideau de fer, la circulation entre ces deux Europe n'est pas simple tant au niveau fourniture de papier administratif que transport. Beck pour se rendre de Stockholm à Budapest prend un avion à Copenhague avec escale technique à Berlin-Es, puis arrêt à Prague pour enfin atterrir à Budapest avec autorisation de fumer dans les avions. Pour téléphoner il faut passer par des standards.
Excellent polar à l'ancienne.
Commenter  J’apprécie          60

Dans les années 60. Un journaliste suédois, alors en reportage en Hongrie, est porté disparu.
Un policier de Stockhlom se rend à Budapest pour enquêter. Il semble que l'homme soit parti en fumée…
Les auteurs sont connus pour avoir fait naître les lettres d'or du polar scandinave. Nous sommes dans du roman noir et très loin de Camilla Läckerg (tant mieux).
Pour autant, l'intrigue ne semble pas être le sujet principal du roman qui fait aussi office de guide du tourisme de Budapest. N'oublions que le mur de Berlin modifiait la conception des voyages et que c'est pourtant d'un oeil bienveillant qu'est décrite l'atmosphère de la ville.
Le policier ressemble un peu à un Bogart suédois, le style est d'une qualité indiscutable mais j'avoue que je me suis ennuyée.
Commenter  J’apprécie          61
La deuxième enquête de Martin Beck envoie le policier en Hongrie, dans une Europe encore scindée en deux. Sans mission officielle, il marche sur des oeufs et finit par trouver son alter ego hongrois, avec lequel la collaboration fonctionne, en toute cordialité, et avec une belle pointe d'humour.

Comme pour Roseanna, le tempo est lent, mesuré. On progresse peu à peu et les auteurs donnent progressivement toutes les clés au lecteur pour qu'il débrouille l'écheveau.

Martin Beck réussit à y voir clair, grâce à son flegme et à son pragmatisme. Tenace, il ne lâche pas sa proie. La scène où il fait "craquer" son agresseur à Budapest, ou la confrontation finale, sont deux moments forts, démontrant l'âpreté de Beck lorsqu'il s'agit de découvrir la vérité. Comme dans le premier tome de la série, les dialogues sentent le quotidien et l'interrogatoire détonne tout à fait. Un grand moment.

Davantage qu'à Ed McBain, j'ai pensé à Simenon, car j'ai vu un parallèle avec la progression des enquêtes du commissaire Maigret. Ici, Martin Beck commence à prendre de l'épaisseur, sa famille, ses collègues aussi. On a un microcosme complet qui prend vie. Pas de super héros. Des hommes, des maris, des gens assez simples, presque banals. C'est cela qui fait la force du livre.

Ce roman illustre un excellent aphorisme de Didier Daeninckx, "le personnage le plus important dans un roman policier, c'est le disparu".

Enfin, lire ces romans 40 ans plus tard, cela permet de se figurer la vie d'alors. Les vols fumeurs, les formalités d'aéroport, d'hôtel, etc. le livre prend alors la forme d'un témoignage, social, culturel, sociétal. Pour cela, déjà, il vaut la peine d'être lu.
Commenter  J’apprécie          60
Plutôt qu'une critique, je donnerai mon ressenti après cette lecture où on (re)plonge dans une vie, pas si lointaine que ça, où les portables n'existent pas, ni l'Internet, ni l'identification par cellule adn ...
Bref, on est loin des" experts"!!!
Les personnages qui ont une trentaine d'années dans le livre sont nés vers 1935, on vit donc à la mode suédoise des années 60.
L'histoire est lente, les personnages sont plutôt montrés de façon très froide, quelques pics ironiques à droite et à gauche assez inattendus, bref l'ensemble est pour moi rafraîchissant.
L'enquête est secondaire, l'ambiance prime.
Commenter  J’apprécie          50
Deuxième volet du Roman d'un crime de Maj SJOWALL et Per WAHLOO, L'homme qui partit en fumée est un journaliste suédois qui disparaît derrière le rideau de fer, à Budapest pour être précis. Martin Beck est envoyé sur place avec une contrainte : éviter tout incident diplomatique...

Avec ce roman le lecteur prendra déjà conscience de la filiation entre Martin Beck et Kurt Wallander, notamment quand ce dernier enquête en Lettonie. SJOWALL et WAHLOO mettent en avant pour leur part les collusions entre la presse et la politique, émettent quelques doutes sur les compétences des fonctionnaires de l'Etat suédois, et révèlent une véritable ordure sous le masque d'un spécialiste de la guerre froide. En d'autres termes, il est urgent d'aller au-delà des apparences pour démêler le vrai du faux, ce qui est bien tout l'objet de la série.
Commenter  J’apprécie          50
Très belle ballade en Hongrie, de l'autre côté de l'ex rideau de fer.
On de laisse prendre à la lenteur de cette enquête où, longtemps, il ne se passe pas grand chose. Et puis on finit par découvrir soi même la vérité, ou du moins à largement l'entre-apercevoir.
Dommage que Beck soit aussi inhumain : pas de désir, pas de faiblesse.
Commenter  J’apprécie          40




Lecteurs (343) Voir plus



Quiz Voir plus

R.I.P Maj Sjöwall (1935-2020)

Mon entourage me reprochait de ne pas être la femme qui ressemblait à ...?..., il y avait en effet loin de la coupe aux lèvres comme disent mes amis français

Audrey Hepburn
Marylin Monroe
Greta Garbo
Jeanne Moreau

10 questions
11 lecteurs ont répondu
Thème : Maj SjöwallCréer un quiz sur ce livre

{* *}