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Second livre (après Retour à Lemberg de Philippe Sands) centré sur cette ville d'Europe centrale qui fut tour à tour polonaise, autrichienne, ukrainienne, à nouveau polonaise, allemande, russe pour enfin redevenir ukrainienne. Elle porta plusieurs noms : Lwów (en polonais), Lemberg (en Allemand), Lvov (en russe) et aujourd'hui Lviv depuis l'indépendance ukrainienne.

J'ai lu ici de nombreuses critiques assez négatives et, quoique je sois parfois taxé de sévère dans mes évaluations, je fais une exception pour ce roman qui m'a plu !
Mes liens avec l'Europe de l'Est - mon épouse est Polonaise, une de mes plus grandes amies est Ukrainienne; j'étudie la langue russe - et mon intérêt pour l'Histoire expliquent certainement cela.

Le roman débute par un événement tragique, Marianna, la mère de la narratrice est tuée par un sniper alors qu'elle manifestait contre le régime soviétique. D'emblée nous voici plongés dans l'histoire de l'Ukraine, se glissent furtivement ci et là des personnages ayant marqué cette histoire tél que Vlatcheslav Tchornovil. La narratrice a onze ans lors de cet épisode. Nous suivrons son évolution humaine, artistique, politique et sexuelle.

Un seul homme dans ce récit, Mikolaj ex-amant de Marianna et qui deviendra celui de sa fille !
Sinon tout est centré sur d'une part, les quatre femmes de ce foyer et d'autre part la ville de Lviv.

Quatre femmes : l'arrière grand-mère, Mémé Stasia, dont le mari fut enlevé par les Bolchéviques, qui a fui Léningrad pour Lviv, la grand-mère, Aba, la mère, Marianna et la narratrice dont nous ne connaîtront pas le nom. Mélange de personnalités fortes, s'affrontant l'une à l'autre, ayant des difficultés à partager leurs sentiments, ayant toutes une fibre artistique, la plus accomplie en ce domaine étant Marianna, mezzo-soprano à l'opéra de Lviv, dont la réputation est grande. Marianna sera confrontée à un dilemme : l'art ou l'engagement politique.
La multiculturalité de la ville se retrouve dans le cercle familial {Stasia a vécu en Russie; Aba se sent polonaise et Marianna abandonne l'usage de la langue russe pour l'ukrainien).

Parallèlement à leur parcours, nous suivons celui de la ville de Lviv, à travers des turbulances de l'Histoire, la narratrice nous détaille le nom des rues, son architecture, l'état des bâtiments, les églises, l'opéra, les sous-terrains, le déboulonnement de la statue de Lénine. Lviv est un véritable personnage.
Importance aussi du vitrail qui orne leur demeure - le titre original du livre en polonais est « Dom z witrażem » (la maison au vitrail), vitrail ancien, de toute beauté. Mikolaj le fera admirer par la narratrice et voudra le sauver.
NB: intéressant de noter qu'en allemand, le titre devient «Das Licht der Frauen« (La lumière des femmes). Chaque titre me semble justifié !

J'ai lu les critiques faites quant au caractère décousu du livre ; il est vrai que l'on saute d'un chapitre à l'autre sans souci de chronologie, nous suivons plutõt le fil des pensées et des souvenirs de la natratrice, (et de plus, à ces souvenirs s'ajoutent les moments passés avec Mikolaj) mais cela n'a pas gâché mon plaisir de lecture.

C'est un livre sur l'identité, l'éveil sentimental et politique, une belle saga familiale, un portrait de femmes idépendantes et une ode à Lviv.
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La ville à coeur ouvert dont il est question dans ce roman c'est Lviv, que la narratrice arpente dans la conscience simultanée de ses multiples dominations au cours des siècles, la ville ayant fait partie de l'Empire austro-hongrois, de la Pologne, puis de l'URSS, avant de devenir ukrainienne. La narratrice, dont nous ne connaîtrons pas le nom, s'inscrit dans une lignée, celle des femmes de sa famille vivant sous le même toit, des femmes ayant vécu de près l'Histoire, et qui, à l'instar de Lviv, en portent les blessures et les traumatismes : mémé Stasia, qui a perdu son mari dans les purges staliniennes, Ada sa grand-mère, au destin de peintre contrarié, et Marianna sa mère, mezzo-soprano à l'Opéra de Lviv, morte par balle en juillet 1988 lors d'une manifestation contre le pouvoir soviétique alors qu'elle était petite. le style narratif m'a déconcerté de prime abord – on avance sans trop de repères temporels, au gré des digressions de la narratrice -, mais j'ai fini par m'y faire, y trouvant un sens dans le processus d'émancipation d'une toute jeune femme. L'auteure réussit à faire ressortir toute la complexité géopolitique de ce pays qu'est l'Ukraine, de même que les multiples traumatismes d'une population qu'on martyrise encore.
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Quatre femmes vivent sous un même toit, mémé Stasia l'arrière-grand-mère,
Aba, la grand-mère, Marianna la mère et la narratrice.

Le roman s'ouvre sur la mort de Marianna, tuée par un snipper lors d'une manifestation de patriotes ukrainiens contre le pouvoir soviétique.
Marianna est le pivot de cette histoire, le roman s'articule avant et après sa mort.
Nous découvrons peu à peu le destin contrarié de ces femmes qui à l'instar de la ville de Lviv où se situe l'action, se trouvent ballotées par des évènements qu'elles n'ont pas choisis. Je pense particulièrement à Aba qui se rêvait artiste peintre et a dû se contenter d'entreprendre des études de médecine.

J'étais très impatiente de découvrir ce livre reçu dans le cadre du « Club des explorateurs » organisé par lecteur.com. d'autant plus que j'y voyais une excellente occasion de découvrir la littérature polonaise qui m'est totalement inconnue.
Seulement voilà, rien n'a fonctionné. Est-ce dû au manque de fluidité de la narration où à mon ignorance totale de l'histoire Ukrainienne ?
Je ne sais pas vraiment. Je pense qu'un repère temporel au début de chaque chapitre m'aurait aidée à la compréhension de ce texte.
Je me suis rapidement perdue dans cette lecture au point de la terminer « en diagonale ».
De plus, mis à part quelques belles descriptions dans la première partie du livre, je n'ai pas été sensibilisé par l'écriture que j'ai trouvé assez sèche, peut-être un problème de traduction.
Des rendez-vous ratés, il en existe dans ma vie de lectrice, il n'en reste pas moins que j'en éprouve à chaque fois un léger sentiment de culpabilité et de regret face au travail d'un auteur et d'un traducteur que je n'ai pas su aimer.

Il n'est pas dans mon caractère de rester sur un échec, aussi est-ce avec curiosité que je poursuivrai ma découverte de la littérature polonaise, qui j'en suis convaincue recèle certainement des pépites malheureusement méconnues en France.

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Ce roman écrit par une journaliste polonaise est avant tout une histoire de famille, avec 4 femmes vivant sous le même toit : Mémé Stasia l'arrière-grand-mère, Aba la grand-mère, Marianna la mère, et enfin la narratrice.
Le titre est pourtant trompeur puisqu'il insiste sur la ville, qui est l'autre héroïne du roman. L'histoire se déroule en effet à Lvov ou Lviv, une ville ballotée entre différents pays au fil de l'histoire.
Je pensais que le livre traiterait plus de ce sujet, et j'ai été un peu déçue à ce niveau-là, à part dans l'introduction qui est plutôt bien faite. Je pensais que l'aspect géopolitique serait plus présent, alors qu'en fait le livre est plus poétique que politique.
Je n'ai malheureusement pas été très sensible à cette poésie, ni au style de l'auteur. Il y a quelques jolies scènes, mais l'ensemble m'a semblé trop décousu. Je n'ai pas vraiment réussi à rentrer dans l'histoire et à suivre le fil des pensées de la narratrice dans ce roman qu'on pourrait qualifier dans une certaine mesure de roman d'apprentissage. J'ai surtout été dérangée par l'absence de repère chronologique au début de chaque chapitre, on ne sait jamais trop à quelle période on se retrouve et le livre aurait gagné en clarté et en fluidité si l'auteur avait précisé des dates par exemple.
Globalement, cette lecture m'a laissé un goût d'inachevé et de confusion, et j'ai l'impression d'être passée à côté de quelque chose alors que j'étais impatiente de le lire et de découvrir l'histoire de cette ville frontière.
Je remercie néanmoins Babelio et les éditions Delcourt pour leur envoi dans le cadre de la dernière opération Masse critique, et je conseillerais plutôt ce livre à des personnes qui rechercheraient de beaux portraits de femmes au lieu de chercher à comprendre l'histoire de l'Ukraine.
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L'idée de départ est très séduisante : faire d'une ville l'un des personnages centraux, voire le personnage central d'un livre. Mais, en refermant ce livre, force est de constater que cette histoire m'a laissé sur le bord du chemin. La ville, même lorsque c'est Mikolaj, artiste passionné qui sait lire les traces de l'histoire dans les murs et les façades, me laisse la sensation d'une ville abîmée, salie, dégradée.

Est-ce parce que je ne comprends pas totalement pourquoi ce même Mikolaj, amant de Marianna, devient finalement l'amant de sa fille ?

En fait, tous ces personnages m'ont parus tristes, blasés et peu intéressants. À aucun moment je n'ai réussi à me laisser porter par la poésie de ce texte, qui n'en manque pourtant pas. Et je le regrette, parce que ces villes d'Europe centrale, riche d'une histoire complexe – le synopsis en donne une idée, même si c'est encore très survolé – ont un côté fascinant.

Je n'ai vu que les trous dans les façades, que le crépi qui tombe, que l'usure du temps. Et, chez les personnes, que les sentiments médiocres, la jalousie, l'envie, le renoncement. Je n'ai pas su les voir transfigurés par l'amour ou la volonté de résister. Même le personnage de Marianna, tuée par une balle lors d'une manifestation antisoviétique au tout début du livre, n'échappe pas à cette impression d'inéluctable. Elle, la chanteuse d'opéra, aurait pu être une héroïne, mais elle nous est surtout présentée comme une mère absente, peu investie, assez égoïste, et qui se laisse porter par les événements. Bref, ce livre n'était pas pour moi…
Lien : https://ogrimoire.wordpress...
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Lviv est une ville de l'ouest de l'Ukraine, a 70 kilomètres de la frontière polonaise, inscrite au patrimoine mondial de l'Humanité. Son histoire, mouvementée, a été marquée par différentes "occupations" : polonaise, autrichienne, soviétique, avant l'indépendance de l'Ukraine. Son nom, lui-même, a fluctué au fil du temps : Lemberg, Lwow, Lvov. Rien qu'au vingtième siècle, la cité pourrait être une symbole des convulsions de l'histoire. C'est en tous cas l'ambition de Zanna Slovionowska dans son roman Une ville à coeur ouvert, récit imbriqué de la vie de 4 générations de femmes vivant dans le même appartement. Malheureusement, l'auteure passe sans transition d'une époque à une autre, créant une sorte de confusion narrative dans cet incessant va et vient dans le siècle passé. Il n'existe aucune progression de l'intrigue dans le livre sachant que l'événement le plus important, la mort de la mère de la narratrice, intervient dès les premières lignes. Les portraits des 4 femmes et notamment leur relation plus ou moins contrariée à l'art ne sont pourtant pas inintéressants mais trop diffus et guère fluidifiés par un style un peu froid. Dommage, Une ville à coeur ouvert possède un vrai potentiel gâché par une construction trop disparate.
Lien : https://cin-phile-m-----tait..
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Une ville à coeur ouvert" de Zanna Sloniowska est un livre que j'avais acheté il y a quelques mois, avant les derniers événements de l'actualité. J'avais envie de le sortir de ma PAL afin de mieux comprendre l'histoire de l'Ukraine.

La note de la traductrice en guise d'introduction m'a intéressée, elle donne des repères historiques sur l'histoire de Lviv : "Une ville qui s'est trouvée tour à tour polonaise, autrichienne, russe, et enfin définitivement ukrainienne. Elle se situe à l'ouest de l'Ukraine, à soixante-dix kilomètres de la frontière polonaise et s'appelle aujourd'hui Lviv." Quant à la quatrième de couverture, elle promettait l'histoire de quatre femmes, quatre générations qui traversent l'histoire du pays.

Malheureusement je referme ce livre assez déçue et rejoins le ressenti qui émerge de certaines critiques de lecteurs. Je ne suis pas parvenue à m'attacher aux personnages.
Il y a Mémé Stasia, l'arrière -grand-mère;
Aba, la grand-mère, arrivée à Lviv en 1944, médecin qui voulait être peintre;
Marianna, la mère, cantatrice, atteinte mortellement d'une balle lors d'une manifestation pour l'indépendance de l'Ukraine en 1988;
Et la fille, narratrice de ce récit, née en 1978, étudiante qui entame une liaison avec Mikolaj, l'amant de sa mère...

Le résumé me laissait attendre autre chose. Je n'ai pas été convaincue par l'écriture, les nombreuses descriptions se font au détriment d'une profondeur des personnages (de mon point de vue), je n'ai pas ressenti d'émotions, je ne suis pas entrée dans les personnages. Quant à l'absence de chronologie, elle m'a donné l'impression d'un récit décousu. le début m'a plu mais j'ai rapidement décroché.
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La ville de Lviv a été polonaise, autrichienne, russe et est maintenant ukrainienne. Elle a subi guerres et révolutions et vu sa population souffrir et espérer. Un roman bâti autour de quatre générations de femmes fortes et passionnées qui brasse histoire, drame intime et moments poétiques mais n'est pas toujours aisé à suivre pour qui n'est pas très au fait du contexte.
Un livre reçu dans le cadre de Masse critique Babelio.
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C'est l'histoire de femmes d'une même famille appartenant à plusieurs générations mais aussi une évocation d'une ville qui fut polonaise jusqu'en 1772 puis autrichienne de cette dernière date à 1918. Disputée au lendemain de la Première Guerre mondiale, elle est polonaise dans l'Entre-deux-guerres, rattachée à une Ukraine quasiment vassale des dirigeants communistes de l'URSS, puis ville d'une Ukraine indépendante.

Capitale de la Galicie, elle comptait un tiers de juifs dans sa population en 1939 ; Lviv est son nom actuel. Elle est la seule agglomération du pays à être inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO en raison de la richesse de son patrimoine religieux de caractère chrétien. L'intérêt de l'ouvrage tient pour beaucoup dans l'évocation de ses bâtiments.
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Une ville à coeur ouvert est un peu à la fois l'histoire d'une famille, l'histoire d'un immeuble, l'histoire d'une ville… La famille est composée uniquement de femmes, la narratrice, sa mère Marianna, soprano à l'opéra, sa grand-mère Aba qui est médecin, et son arrière-grand-mère. Les hommes sont venus, repartis, on n'en parle guère. L'appartement où elles cohabitent fait partie d'un immeuble, remarquable pour le haut vitrail art-nouveau qui court tout au long de la cage d'escalier. Il aura un rôle symbolique très fort tout au long du roman. La ville enfin, Lwow, Lvov ou Lviv selon les périodes, selon que la ville était polonaise, russe ou ukrainienne.
Le roman commence avec la mort de Marianna, tuée d'une balle lors d'une manifestation de partisans ukrainiens en 1988. Ces manifestations anti-communistes ont réellement eu lieu, et l'auteure a imaginé le retentissement qu'elles auraient pu avoir s'il y avait eu une victime, les conséquences sur le cercle familial, professionnel, amical et amoureux de la charismatique chanteuse de l'Opéra.
[...]
Alors, ai-je aimé ce roman ? J'ai trouvé au début le style lyrique un peu déroutant et j'ai eu à m'accrocher un peu pour suivre la narration fragmentée. Ce n'est pas tant les différentes époques dans lesquelles finalement on se repère bien, mais plutôt les faits qui sont décrits, parfois un peu anecdotiques et décousus, font qu'il est assez difficile de s'attacher aux personnages. le plus passionnant est finalement l'histoire de la ville qui se dévoile par bribes mais finit par former un ensemble cohérent. le style de la jeune auteure est intéressant, orné de figures lyriques, il est accentué parfois par la propension à chercher le côté douteux, voire morbide, des situations et des gens. le choix de l'événement central du roman placé dès le premier chapitre, alors qu'il aurait été possible de faire culminer le texte autour de ce drame, peut aussi être perturbant.
Tout cela ne vous donne peut-être pas envie de vous précipiter sur le roman, mais je le conseillerais surtout à ceux que l'histoire de cette région intrigue.


Lien : https://lettresexpres.wordpr..
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