- Tu rêves de voir Paris. On peut y être dans moins de douze heures. Je te ferai écouter Edith, Brel et Barbara sur un bateau-mouche, si les convives ne te jettent pas dans la Seine en apprenant que tu confonds Lady Gaga et Piaf. Je t'emmènerai au Louvre, au musée Pompidou, même à Versailles si tu en as envie. Il te suffit de dire « oui ».
[...] - J'ai toujours été amoureux de toi, et rien que de toi. J'ai pas d'expérience dans ce domaine. Je ne sais pas comment t'aimer, comment concilier mes sentiments et mes désirs. J'ai envie de te protéger et de te blesser, de te choyer et de te punir, de te baiser dans tous les sens et de simplement m'endormir à tes côtés. C'est un dilemme permanent et insoluble, qui me torture. Et, oui, j'ai une trouille bleue, Ellie, peur de tout ruiner alors que ça commence à ressembler à quelque chose, peur que tu finisses par me haïr. J'ai peur de te perdre pour de bon, cette fois.
- Je t'aime aussi. Mais si tu veux que ça fonctionne, tu dois me faire confiance. Tes ténèbres ne m'effraient pas, Cass. Elles me semblent bien plus lumineuses que les miennes. On va trouver un équilibre; ensemble.
On rate trop souvent l'occasion de dire aux gens ce qu'on a dans le coeur. On croit qu'ils sont éternels, qu'ils resteront toujours près de nous. En amitié comme en amour, les mots sont importants. Les actes aussi.
- Je te hais.
- Moi aussi.
Parce que je veux être ta femme, pas ta maîtresse.
Ta seule et unique femme.
Mais on ne dit pas ces choses-là à l'homme qu'on a attendu toute sa vie. A celui qui vous enlève au milieu de la nuit pour vous emmener dans la capitale du romantisme.
On ne dit pas ça à l'homme qu'on aime.
On prend les miettes qu'il nous donne, aussi infimes soient-elles, de peur de le perdre.
- Avec ou sans mes cicatrises ?
- Elles font partie de toi.
- Ellie, arrête de me chercher.
- Pourquoi ?!
- Je le sens. Tu le sens. Pourquoi lutter ?
- Parce que je ne suis pas pour toi.
- Et pour qui d'autre serais-tu fait, Cassius Blackwell, si ce n'est pour moi ?
Parce que je suis mort, ce jour-là. Quand son sang imbibait mes vêtements. Quand la douleur pulsait si fort dans mes cellules que je n’avais plus conscience de gémir.
Je fais un pas en avant, le défiant sans ciller. C’était déjà ça comme ça à l’époque. Cette tornade d’émotions contraires, cette violente envie de se foutre sur la gueule autant que de s’embrasser dans un coin sombre.
Est-ce juste un mirage dans mon esprit de croire que Cassius pourrait être ma rédemption ? Une seconde chance ? Suis-je trop naïve de croire que je pourrais enfin rappuyer sur play, et reprendre ma vie là où elle s’est arrêtée ?