Amusant comme la vie est un éternel recommencement. Nous en sommes toujours au même point : elle flirte, je lutte, et ne pas céder à ses avances me tue à petit feu.
Toi et moi, on a traversé l'enfer. Aujourd'hui, j'ai trouvé mon paradis. Il a le goût de tes baisers et la musique de ton rire, la chaleur de tes bras autour de moi la nuit, et le parfum de ta peau.
Je me redresse pour happer ses lèvres. Mon cœur se dissout dans ce baiser. Doux. Tendre. Langoureux. Il n'a pas l'urgence de mes étreintes habituelles, c'est plus comme si nos âmes ou nos cœurs communiaient.
— Tu es magnifique, murmure-t-il, son nez fourrageant dans ma chevelure, tout près de mon oreille.
Son souffle s'échoue dans mon cou, ses mots réchauffent mon âme glacée.
— Avec ou sans mes cicatrices ?
— Elles font partie de toi.
— Tu fais quoi dans la vie ?
Elle garde le silence un instant, se contente de suivre mes pas, la joue appuyée contre mon épaule. Puis, elle finit par répondre :
— Je fais de mon mieux.
Les gens que l'on aime ne nous offrent pas assez d'instants en leur compagnie pour qu'on les gâche.
Je plaque mes lèvres contre les siennes.
Elles n'ont plus le goût des cendres.
Elles ont le goût de la vie.
Je préfère être heureux. Et je ne le suis qu'avec toi.
Parfois, j'ai l'impression que notre amour se tisse plus autour de tous ces secrets que l'on tait qu'autour des vérités qu'on partage.
Quelque part, je le remercie d'allumer ce brasier de fureur en moi. Parce que la rage est plus facile à gérer que la peine.