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Citations sur Little Rock, 1957 : L'histoire de neuf lycéens noirs qu.. (17)

S'appuyant sur l'arrêt Brown, le Conseil scolaire d'Hoxie décida de procéder à l'intégration. Un officiel justifia ainsi cette décision : "C'est la loi, c'est inévitable, c'est la volonté de Dieu et c'est moins cher." Des quatre arguments, c'est indéniablement le dernier qui avait fait pencher la balance.
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Tu es pleine de haine... La haine peut te détruire, Daisy. Ne hais pas les Blancs juste parce qu'ils sont blancs. Si tu hais, fais en sorte que ça soit pour quelque chose. Hais les humiliations que nous subissons dans le Sud. Hais la discrimination qui détruit l'âme de chaque homme et femme noirs. Hais les insultes hurlées par les Blancs. Et essaye de faire quelque chose de cette haine, sinon elle n'aura servi à rien.
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Assise sur le banc, à l'angle de la Seizième rue et de Park Street, Elizabeth attendait toujours le bus. Soudain un homme blanc franchit la barrière de la troupe hostile qui continuait de l'insulter et s'assit à côté d'elle. C'était le journaliste Benjamin Fine, du New York Times [...] Et comme Elizabeth paraissait enfin en confiance, Fine passa, comme son père, son bras autour de ses épaules. Ce geste déclencha les foudres des manifestants restés autour du banc. Qu'un homme blanc touche une femme noire, autrement que pour abuser d'elle sexuellement, était pour eux une ignominie sans nom.
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L'année scolaire 1958-1959 fut la plus étrange de toutes à Little Rock. Les lycées publics restèrent désespérément vides, un jugement ayant interdit à la ville de les louer à des établissements privés. Chaque matin cependant, pour ne pas perdre leur salaire, les professeurs devaient se présenter devant leur classe sans élèves. Et ils devaient rester dans le lycée jusqu'au milieu de l'après-midi, le temps de faire quelques cache-cache dans les couloirs, de s'échanger des cours de couture contre des cours de langue ou de monter une chorale. Une fois la journée finie, certains filaient chez des élèves à qui ils donnaient des cours particuliers.
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A Little Rock, comme ailleurs, les parents n'acceptaient plus que leurs enfants reçoivent une moins bonne éducation que les Blancs. La situation était d'autant plus scandaleuse que les impôts des familles noires étaient utilisés pour financer le système scolaire des Blancs, tandis que les Noirs devaient compter sur la générosité des philanthropes du Nord du pays ou de riches Noirs locaux pour compléter des fonds publics largement insuffisants.
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Il fallait éteindre le feu, d’autant que le 17 septembre, le jazzman Louis Armstrong avait annoncé son refus de se rendre en URSS pour une tournée financée par le Département d’État américain. « Vu la façon dont ils traitent mon peuple dans le Sud, le gouvernement peut aller en enfer », avait-il déclaré pour justifier son refus.
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Neuf en 1957, huit en 1959. L'intégration ne s'était pas vraiment accélérée. Pourtant, pour la nouvelle année scolaire, une soixantaine d'élèves noirs avaient déposé des dossiers d'inscription dans les anciens lycées blancs de la ville. Mais, aussi modéré fût-il, le Conseil scolaire avait été aussi sélectif que deux ans plus tôt et les critères avaient été les mêmes: des élèves dociles, aux résultats académiques excellents et, si possible, avec les traits fins associés à une peau claire.
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Personne ne le savait encore mais si les Neuf avaient pu pénétrer dans le lycée, c'était que la foule blanche était occupée ailleurs. Cinq minutes plus tôt en effet, les quatre journalistes noirs avaient garé leurs voitures un peu plus loin sur la Seizième Rue. « Les voilà ! Voilà les nègres ! » avait-on hurlé. La foule s'était déchaînée contre ces journalistes qui avaient le tort d'être noirs. Plusieurs hommes se jetèrent sauvagement sur Alex Wilson. Le longiligne directeur de la rédaction du Tri-State Defender de Memphis était d'une grande élégance. Il portait un costume sombre cintré, une chemise blanche, une cravate sombre et un chapeau beige à larges bords. Un premier coup de pied l'atteignit, puis un second, qui le fit vaciller. Mais le visage du journaliste ne traduisit aucune émotion. Il ramassa calmement son chapeau, le remit en place ainsi que sa cravate, tira sur sa veste et reprit sa marche en avant. Sa réaction décupla la colère des quelques hommes qui l'encadraient. Ce nègre devait se soumettre, pour qui se prenait-il ? Les autres journalistes n'avaient pas eu l'audace ou la folie de Wilson et gisaient sur l'herbe grasse de la contre-allée. Un homme déchaîné sauta alors sur le dos de Wilson et tenta de l'étrangler pendant qu'un second, armé d'une brique, menaçait de le frapper à la tête. Le journaliste continuait à marcher malgré l'homme accroché. Il dut cependant s'arrêter lorsqu'il reçut violemment la brique en pleine poitrine. Le souffle coupé, Wilson tomba à genoux, son chapeau à la main. L'homme à la brique en profitant pour lui asséner un coup de pied dans le visage. Le jeune photographe Will Counts prit un cliché de la scène qui se retrouva le lendemain en première page du New York Times. En se relevant péniblement, Wilson reçut un nouveau coup sur la tête. C'est à peu près à ce moment-là que la foule se rendit compte que les Neuf étaient en train d’entrer dans le lycée. Ses bourreaux laissèrent enfin Wilson tranquille. Le journaliste ensanglanté se relevant, remit son chapeau bien en place, lissa sa veste et retourna vers sa voiture afin d'y écrire son article, où il indiqua que, « contrairement à la croyance générale, les quatre journalistes n'avaient pas servi de leurre pour permettre aux Neuf d'entrer dans le lycée. » Plus tard, Wilson expliqua qu'il avait songé à la dignité dont avait fait preuve Elizabeth le 4 septembre. Le journaliste, atteint de la maladie de Parkinson, ne se remit jamais des coups reçus ce jour-là. Le traumatisme crânien lui laissa de terribles migraines. Il mourut trois ans plus tard. Il n'avait que cinquante-deux ans.
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Ce soir-là, dans ce salon balayé par le vent chaud du mois d'août qui pénétrait par le trou béant de la baie vitrée, Daisy Bates prit conscience qu'elle était une cible dans la guerre qui se profilait. Non qu'elle eût peur. Ce sentiment lui fut toujours étranger, mais elle comprit l'importance historique de l'événement qui s'annonçait . Et qu'il faudrait du courage. Pour elle, mais aussi, et davantage encore, pour les jeunes Noirs qui allait braver un interdit séculaire. Daisy refusa de faire réparer sa baie vitrée. Cela aurait été un trop bel encouragement à la détruire de nouveau. Et puis, il fallait que la ville sache que la violence était du côté des ségrégationnistes et non de la NAACP.
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La seule chose qui puisse expliquer cela, c’est la conviction profonde que le peuple qui fut réduit en esclavage doit être maintenu dans un état le plus proche possible de celui-ci. Il est temps, selon nous, que la Cour affirme clairement que ce n’est pas l’esprit de notre Constitution
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