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Pour faire vivre sa famille, Madame Ly s'est donnée entièrement à ses plantations de thé. L'argent est là mais ses enfants sont restés trop longtemps seuls à Saïgon pendant qu'elle veillait, dans la montagne, la Winchester prête à tirer. Son aîné, Dinh, livré à lui-même, a observé autour de lui, toutes les injustices faites à son peuple par les français, toutes les humiliations subies par les plus pauvres. Pour l'éloigner de ses idéaux, les Ly l'ont envoyé faire des études à Paris, pendant que son cadet, Tho, partait aux Etats-Unis. Mauvais calcul pour la famille. Dinh rentre au pays diplômé certes, mais sans avoir renoncé à ses idées politiques, et, pire que tout, marié à une française, sans le consentement de ses parents. La belle, la blanche, la blonde et trop jeune Iris, ne sait pas qu'elle a épousé un Viet-Cong. Dans sa maison qui prend l'eau, perdue au milieu de la forêt, rejetée par son intransigeante belle-mère, Iris met au monde la petite Xa, espère s'enrichir grâce à la culture du piment, compte les bombes pour s'endormir et attend son mari qui vient, repart, qui toujours ne fait que passer. Quand Dinh est recherché, sa photo placardée dans tout Saïgon, Iris retourne en France, arrachant Xa à sa terre, à son pays, à sa langue.


Partition silencieuse est le roman de la déchirure : Dinh et Tho, les deux frères qui luttent chacun dans des camps opposés ; le Vietnam partagé entre le Sud et le Nord ; la jeune Xa, exilée en France, le coeur dans son pays natal. C'est aussi le roman de la désillusion : Iris qui arrive de France pleine d'espoir, bercée par les promesses de son mari , ''tu verrras, tout le monde t'aimera'', ''nous aurons une belle maison'' et qui doit affronter une belle famille et une nature hostiles ; Dinh qui sacrifie sa femme, sa fille, la fortune familiale pour une cause qui n'aura été qu'une utopie ; Xa qui souffre en France de l'absence de sa montagne, de sa forêt et qui à son retour au pays ne retrouve plus rien des lieux qui ont marqué son enfance.
Mais malgré ces sentiments exacerbés, l'amour pour un pays meurtri, les descriptions de la jungle, de la pluie, de la nature, bref, malgré des qualités indéniables, Partition silencieuse pêche par son style trop travaillé, par le choix de l'auteure de s'approprier la langue, de la malmener, de la façonner jusqu'à la rendre incompréhensible. le style elliptique, les phrases courtes, la dépersonnalisation des personnages, finissent par perdre le lecteur dans les méandres de pensées dont seule Ea SOLA connaît le fil. Une belle histoire mise à mal par un style déconcertant. Dommage...
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Que ressent - t- on lorsqu'on s'est battu pour un idéal , pour la liberté , quand on a sacrifié sa propre vie , perdu l'amour de sa vie , sa fille , que l'on devient l'ennemi de sa propre famille et qu'on se rend compte à la fin de sa vie que le combat a été vain , que la situation que l'on a voulu changer ne s'est pas améliorée bien au contraire ?
C'est la situation dans cette partie du Vietnam victorieux , communiste mais qui subira l'embargo américain , qui va les familles se déchirer dans cette guerre fratricide , le vainqueur communiste n'est qu'un hors la loi en dehors du bloc communiste .
Ce livre raconte les dérives terribles du régime , qui va faire couper tous les arbres fruitiers sous prétexte que ce sont des arbres de luxe pour cultiver uniquement des pommes de terre et fera ainsi survenir la famine .
La famille de Dinh va devoir également couper les arbres de la plantation de thé car ils représentent le monde capitaliste .
Dinh fils d'une famille aisée de Saigon , est plein de paradoxes , il combat pour un monde égalitaire , pour un Vietnam libre et pourtant il demandera une Harley à ses parents , il reviendra de ses années d'étude à Paris avec Iris , sa jeune femme de 17 ans qui ne sera jamais acceptée par sa belle famille car Dinh à dérogé aux traditions , il est revenu de France avec sa jeune épouse mettant ses parents devant le fait accompli .
Iris âgée à peine de 17 ans qui a rencontré Dinh à Paris ne peut se douter qu'il fait partie du Viêt - Ninh , donc du parti communiste , et qu'elle devra habiter en forêt .
Dinh et Iris auront une fille Xa , Xa dont on va suivre le destin exceptionnel , partagée entre deux cultures , elle n'arrivera pas à trouver le bonheur , elle ne se remettra jamais de l'arrachement brutal du Vietnam alors qu'elle est encore enfant .
Une lecture assez difficile , les phrases sont parfois hachées , la narration peu compréhensible , pourtant il y a eu un miracle de dernière minute , j'ai eu les larmes aux yeux à la fin du livre , c'est super émouvant .
Ce n'est qu'en refermant le livre que je n'ai pas lu d'une traite , commençant de lectures périphériques , oubliant le livre pendant quelques jours que je me suis rendu compte de toute la poésie contenue , c'est un livre très pudique , qui parle d'une autre culture , je suis contente d'avoir pris le temps de lire ce livre , de l'avoir dégusté et d'en avoir retiré toute la saveur douce amère .
Un livre qui ne laisse pas indifférent .
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« Tu verras, ils s'habitueront, ils vont t'aimer » avait dit Dinh à sa jeune épouse inquiète de découvrir sa nouvelle famille au Vietnam.
Iris était tellement amoureuse de son mari qu'elle n'avait pas hésité à quitter la France, sa vie à Paris pour aller vivre dans ce pays en guerre.
Seulement voilà, elle était trop jeune, trop blonde, trop belle pour plaire à sa belle-mère qui avait l'habitude de tout régenter, non seulement sa plantation de thé mais aussi la vie de ses fils.
Elle a envoyé Tho faire des études aux Etats-Unis et Dinh en France et ce dernier avait osé revenir avec une épouse.
La jeune femme devra apprendre à vivre dans ce milieu hostile, se débrouiller seule avec son enfant lorsque Dinh aura rejoint les maquis.
Ea Sola dresse le portrait d'une famille déchirée dans un pays en guerre.
L'histoire pourrait être banale si elle n'était pas portée par une écriture magnifique et une subtilité dans l'analyse psychologique des personnages et des situations. La trame du récit est entrecoupé de réflexions ce qui nous donne au plus proche les émotions des protagonistes, nous forçant à la neutralité.
Le récit est aussi porté par des descriptions brillantes des sensations (odeurs, sons, couleurs, goûts), des paysages et des éléments.
Une très belle lecture.

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Merci à Babelio et aux éditions Libella pour ce livre, reçu dans le cadre de Masse Critique. Ceci dit, je ne pensai pas m'infliger un tel pensum en choisissant de lire ce livre. Non pas que l'histoire ne soit pas intéressante et aurait pu être prenante : Ea Sola nous raconte l'histoire d'une jeune française qui épouse un Viet-Cong et part vivre dans son pays. Elle sera rejettée par sa belle-mère, une maîtresse femme qui dirige la plantation de thé, subira la guerre et aura une fille, Xa, avant de fuir et de repartir pour Paris. Xa, adulte, reviendra voir sa famille, mais le riche domaine aura été morcelé et partagé entre les communistes et le Viet-nam aura bien changé. Belle histoire, à laquelle s'ajoute un conflit politique entre deux frères aux idées opposées. Mais l'écriture est alambiquée, à la fois agressive et abrupte, et elliptique jusqu'à l'incompréhension. Elle vire au jargon infantilisant, à la limite parfois de l'illettrisme ou tout au moins d'un massacre en règle de la langue française. Trop de style tue le style, et l'histoire, évoquée par petites touches, entre souvenirs et descriptions, avec parfois de jolis moments, sombre dans un salmigondis de propos tout justes cohérents et l'effet de puissance du récit meurt dans l'oeuf. En fait d'atmosphère mystérieuse on a affaire au cahos (qui ne correspond même pas à l'atmosphère d'un pays en guerre) et si la dame a mis dix ans à peaufiner son écriture, elle aurait incontestablement mieux fait de moins travailler. Comme l'a dit Pascal dans sa neuvième Provinciale " quand un pauvre esprit travaille beaucoup pour ne rien faire qui vaille, Dieu lui en donne une satisfaction personnelle qu'on ne peur lui envier sans une injustice plus que barbare. C'est ainsi, que Dieu, qui est juste, donne aux grenouilles de la satisfaction de leur chant."
Bienvenue aux grenouilles dans le doux chant de la littérature, La Fontaine les aimait déjà.
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1970, au sud vietnam. Une grande famille déchirée par les idéologies de 2 frères. le récit tourne au coeur de l'un des frères, Dinh.
Dinh, le père patriote telle une ombre part dans la forêt, revient, y retourne ; Iris, la mère française lutte contre les pluies torrentielles et la boue pour faire pousser sur les hauts plateaux des piments vendus sur les marchés ; Xa, la fille se tient au milieu, espère le retour de son père, aide sa mère sans relâche.
Xa ne comprend pas bien ce qui se passe, pourquoi son père n'est pas là. Xa attend.

Tout est beau, sombre, mystérieux dans ce récit magnifié par l'originalité de l'écriture chorégraphique : saccadée, ralentie, arrêtée. Ce mouvement se retrouve également dans l'alternance entre passé et présent du récit, des années 1948 à 1975.
Bien sûr la guerre est là, on entend au loin les grondements, les étincelles. Mais l'auteure s'attache plutôt à rendre compte de ce qui fait le quotidien de cette famille, de leur attachement à la terre quasi viscéral et pudique à la fois. La nature y est décrite avec force, les personnages apparaissent tels qu'ils sont, sans fard, sans jugement.
Des êtres happés par L Histoire dont ils ont du mal à s'échapper.

J'ai beaucoup aimé l'écriture au plus proche du naturel, au plus vrai, des mots simples très évocateurs.
J'ai lu ce livre comme on regarde un spectacle de danse tant l'auteure Eao Sola a su placer harmonieusement les mots dans le rythme.
Ce qui est envoûtant et qui me plaît énormément est l'atmosphère générale qui reste mystérieuse avec la forêt, les bornes kilométriques des routes avec toute leur symbolique, les disparitions.

Vraiment, un très beau moment de lecture.
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Partition silencieuse est un livre foisonnant et complexe. de qui lisons-nous l'histoire, finalement ? Celle des deux frères, Dinh et Tho, celle de Xa, fille de Dinh ou celle du Vietnam lui-même ? La grand-mère a enrichi les siens grâce à la culture du thé, leur a permis de faire de bonnes études à l'étranger, au prix d'un éloignement qu'elle paie à leur retour. Quant à sa belle-fille européenne, Iris, et à sa petite-fille, Xa, elle les tient à distance, même si son fils le lui reproche : ne l'a-t-il pas ramené au pays, cette blonde jeune femme, sans avertir ses parents de son union ?
Xa se trouve au milieu de ces conflits, celui de l'Histoire, en train de se faire, et celui de sa famille. Enfant, elle ne comprend pas tout, elle voit sa mère s'escrimer pour cultiver des piments, et les vendre au marché, afin de subvenir aux besoins des siens. Iris n'est pas sans rappeler l'héroïne du Barrage contre le Pacifique, toujours en train de lutter contre les éléments pour assurer la subsistance de sa famille. Elle aura le courage de fuir, avec sa fille, de regagner l'Europe - lassée d'attendre son mari. Et Xa de revenir, adulte, à la redécouverte d'un pays et de ses souvenirs.
Je n'ai garde d'oublier non plus les magnifiques descriptions de la nature, farouche, sauvage, indomptée, la nature devant lesquels les hommes ne peuvent pas grand chose.
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Très heureuse d'être tirée au sort, je me suis lancée à fond dans la lecture de ce livre dont le sujet m'interessait beaucoup. Au début le style m'a un peu surprise. Saccadé, ellyptique, il parvient pourtant à dépeindre l'atmosphère lourde et mystérieuse d'un Vietnam envoutant.
Très vite je me suis lassée de ces phrases courtes et du style haché qui manque quelquefois cruellement de naturel à mon sens.
Consciente de la chance d'avoir été tirée au sort, je me suis accrochée.
Malheureusement je ne suis pas parvenue à m'attacher aux personnages dans la mesure où l'auteur ne décrit pas leurs émotions mais juste leurs actes, leur vie et le milieu dans lequel ils évoluent. de surcroit, l'utilisation des mots "le père", "la mère"... pour les désigner rajoute de la distance. On a l'impression de voir vivre ces personnages comme on étudierait des insectes...
J'ai fini par perdre patience et le fil du récit et par décrocher complètement, agacée d'avoir passé trop de temps à essayer de trouver un intérêt à la lecture de ce livre.
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Au fond de la forêt vietnamienne, une plantation de thé, gérée de main de maître par la grand-mère, Madame Ly. Elle a été assez fine et audacieuse pour aller au Yunnan chercher la recette chinoise, celle qui fait le meilleurs thés. La vie s'écoule dans le travail, l'accession à une qualité de vie meilleure, dans la tradition des bonnes familles vietnamiennes, entre rites aux ancêtres, repas raffinés et lutte perpétuelle contre l'humidité de la jungle. Tigres et voleurs n'ont qu'à bien se tenir : Madame Ly s'est acheté un revolver, puis une Winchester !

Mais le danger vient d'ailleurs : le pays est colonisé par les Français depuis un siècle, puis les Américains se joignent au Sud pour abattre le communisme ; la résistance s'organise et dans la famille la fracture est consommée entre les deux frères, Tho, ardent défenseur des biens chèrement acquis par les anciens et Dinh, idéaliste, qui rejoint le Viet Cong. Les parents les envoient, le premier aux États-Unis, le second en France, chacun reviendra animé des mêmes convictions, Dinh accompagné d'Iris, douce blonde qui pensait être bien accueillie par les colonisés...Pour trouver sa place et en dépit de l'animosité de sa belle-mère, Iris se lance dans la culture de piments, là où tout le monde fait du riz ! Une petite fille arrive, Xa, qui éprouvera vite le désenchantement de sa maman abandonnée des jours durant par un mari militant. Jusqu'au jour où elle se fera rapatrier en France avec sa fille, laissant les Vietnamiens à leurs guerres, à leurs idéaux perdus.

Le roman fait naître des personnages de femmes au caractère bien marqué : l'imposante Madame Ly, gardienne de la tradition, Iris, jeune épousée qui a tant de mal à se faire accepter, la cuisinière fille-mère des oeuvres d'un colon, et surtout Xa, la petite-fille, eurasienne qui revient sur les lieux de son enfance, saccagés par la guerre, pour renouer avec ses racines et découvrir ce père maquisard si mystérieux, si absolu dans ses idées.

L'enfance dans la guerre, l'acculturation, les méfaits de la colonisation, la fresque historique, la mixité culturelle, ce roman a tout pour séduire. L'écriture segmentée, au rythme parfois accéléré, elliptique et évocatrice apporte une évidente poésie à une histoire somme toute violente.
L'évocation des paysages, de la touffeur tropicale, de cette eau qui coule partout et imbibe tout est tout à fait réussie. Pourtant, par moments, elle lasse un peu. le schéma narratif s'éparpille comme autant de souvenirs en reconstruction et là aussi, on se perd un peu. Il faut prendre le temps, après une lecture déjà forcément attentive, de reprendre le texte depuis le début.
Mais c'est un livre tout en délicatesse qui permet d'approcher une des plus vieilles et des plus raffinées des cultures.
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