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EAN : 9782283026939
238 pages
Buchet-Chastel (29/08/2013)
3.5/5   8 notes
Résumé :
Dinh et Tho sont les deux fils d'une famille respectée de Saigon. Mais lorsque la guerre du Vietnam éclate après le retrait de la France en 1954, la division s'introduit : Dinh s'engage dans la guérilla du Viet-công communiste, tandis que son frère prend parti pour l'autre bord. La vie de la famille s'écoule entre déchirements politiques, nécessité de survie et présence très forte de la nature En effet, Partition silencieuse est aussi une fresque sur la pluie, la ju... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Pour faire vivre sa famille, Madame Ly s'est donnée entièrement à ses plantations de thé. L'argent est là mais ses enfants sont restés trop longtemps seuls à Saïgon pendant qu'elle veillait, dans la montagne, la Winchester prête à tirer. Son aîné, Dinh, livré à lui-même, a observé autour de lui, toutes les injustices faites à son peuple par les français, toutes les humiliations subies par les plus pauvres. Pour l'éloigner de ses idéaux, les Ly l'ont envoyé faire des études à Paris, pendant que son cadet, Tho, partait aux Etats-Unis. Mauvais calcul pour la famille. Dinh rentre au pays diplômé certes, mais sans avoir renoncé à ses idées politiques, et, pire que tout, marié à une française, sans le consentement de ses parents. La belle, la blanche, la blonde et trop jeune Iris, ne sait pas qu'elle a épousé un Viet-Cong. Dans sa maison qui prend l'eau, perdue au milieu de la forêt, rejetée par son intransigeante belle-mère, Iris met au monde la petite Xa, espère s'enrichir grâce à la culture du piment, compte les bombes pour s'endormir et attend son mari qui vient, repart, qui toujours ne fait que passer. Quand Dinh est recherché, sa photo placardée dans tout Saïgon, Iris retourne en France, arrachant Xa à sa terre, à son pays, à sa langue.


Partition silencieuse est le roman de la déchirure : Dinh et Tho, les deux frères qui luttent chacun dans des camps opposés ; le Vietnam partagé entre le Sud et le Nord ; la jeune Xa, exilée en France, le coeur dans son pays natal. C'est aussi le roman de la désillusion : Iris qui arrive de France pleine d'espoir, bercée par les promesses de son mari , ''tu verrras, tout le monde t'aimera'', ''nous aurons une belle maison'' et qui doit affronter une belle famille et une nature hostiles ; Dinh qui sacrifie sa femme, sa fille, la fortune familiale pour une cause qui n'aura été qu'une utopie ; Xa qui souffre en France de l'absence de sa montagne, de sa forêt et qui à son retour au pays ne retrouve plus rien des lieux qui ont marqué son enfance.
Mais malgré ces sentiments exacerbés, l'amour pour un pays meurtri, les descriptions de la jungle, de la pluie, de la nature, bref, malgré des qualités indéniables, Partition silencieuse pêche par son style trop travaillé, par le choix de l'auteure de s'approprier la langue, de la malmener, de la façonner jusqu'à la rendre incompréhensible. le style elliptique, les phrases courtes, la dépersonnalisation des personnages, finissent par perdre le lecteur dans les méandres de pensées dont seule Ea SOLA connaît le fil. Une belle histoire mise à mal par un style déconcertant. Dommage...
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Que ressent - t- on lorsqu'on s'est battu pour un idéal , pour la liberté , quand on a sacrifié sa propre vie , perdu l'amour de sa vie , sa fille , que l'on devient l'ennemi de sa propre famille et qu'on se rend compte à la fin de sa vie que le combat a été vain , que la situation que l'on a voulu changer ne s'est pas améliorée bien au contraire ?
C'est la situation dans cette partie du Vietnam victorieux , communiste mais qui subira l'embargo américain , qui va les familles se déchirer dans cette guerre fratricide , le vainqueur communiste n'est qu'un hors la loi en dehors du bloc communiste .
Ce livre raconte les dérives terribles du régime , qui va faire couper tous les arbres fruitiers sous prétexte que ce sont des arbres de luxe pour cultiver uniquement des pommes de terre et fera ainsi survenir la famine .
La famille de Dinh va devoir également couper les arbres de la plantation de thé car ils représentent le monde capitaliste .
Dinh fils d'une famille aisée de Saigon , est plein de paradoxes , il combat pour un monde égalitaire , pour un Vietnam libre et pourtant il demandera une Harley à ses parents , il reviendra de ses années d'étude à Paris avec Iris , sa jeune femme de 17 ans qui ne sera jamais acceptée par sa belle famille car Dinh à dérogé aux traditions , il est revenu de France avec sa jeune épouse mettant ses parents devant le fait accompli .
Iris âgée à peine de 17 ans qui a rencontré Dinh à Paris ne peut se douter qu'il fait partie du Viêt - Ninh , donc du parti communiste , et qu'elle devra habiter en forêt .
Dinh et Iris auront une fille Xa , Xa dont on va suivre le destin exceptionnel , partagée entre deux cultures , elle n'arrivera pas à trouver le bonheur , elle ne se remettra jamais de l'arrachement brutal du Vietnam alors qu'elle est encore enfant .
Une lecture assez difficile , les phrases sont parfois hachées , la narration peu compréhensible , pourtant il y a eu un miracle de dernière minute , j'ai eu les larmes aux yeux à la fin du livre , c'est super émouvant .
Ce n'est qu'en refermant le livre que je n'ai pas lu d'une traite , commençant de lectures périphériques , oubliant le livre pendant quelques jours que je me suis rendu compte de toute la poésie contenue , c'est un livre très pudique , qui parle d'une autre culture , je suis contente d'avoir pris le temps de lire ce livre , de l'avoir dégusté et d'en avoir retiré toute la saveur douce amère .
Un livre qui ne laisse pas indifférent .
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« Tu verras, ils s'habitueront, ils vont t'aimer » avait dit Dinh à sa jeune épouse inquiète de découvrir sa nouvelle famille au Vietnam.
Iris était tellement amoureuse de son mari qu'elle n'avait pas hésité à quitter la France, sa vie à Paris pour aller vivre dans ce pays en guerre.
Seulement voilà, elle était trop jeune, trop blonde, trop belle pour plaire à sa belle-mère qui avait l'habitude de tout régenter, non seulement sa plantation de thé mais aussi la vie de ses fils.
Elle a envoyé Tho faire des études aux Etats-Unis et Dinh en France et ce dernier avait osé revenir avec une épouse.
La jeune femme devra apprendre à vivre dans ce milieu hostile, se débrouiller seule avec son enfant lorsque Dinh aura rejoint les maquis.
Ea Sola dresse le portrait d'une famille déchirée dans un pays en guerre.
L'histoire pourrait être banale si elle n'était pas portée par une écriture magnifique et une subtilité dans l'analyse psychologique des personnages et des situations. La trame du récit est entrecoupé de réflexions ce qui nous donne au plus proche les émotions des protagonistes, nous forçant à la neutralité.
Le récit est aussi porté par des descriptions brillantes des sensations (odeurs, sons, couleurs, goûts), des paysages et des éléments.
Une très belle lecture.

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Merci à Babelio et aux éditions Libella pour ce livre, reçu dans le cadre de Masse Critique. Ceci dit, je ne pensai pas m'infliger un tel pensum en choisissant de lire ce livre. Non pas que l'histoire ne soit pas intéressante et aurait pu être prenante : Ea Sola nous raconte l'histoire d'une jeune française qui épouse un Viet-Cong et part vivre dans son pays. Elle sera rejettée par sa belle-mère, une maîtresse femme qui dirige la plantation de thé, subira la guerre et aura une fille, Xa, avant de fuir et de repartir pour Paris. Xa, adulte, reviendra voir sa famille, mais le riche domaine aura été morcelé et partagé entre les communistes et le Viet-nam aura bien changé. Belle histoire, à laquelle s'ajoute un conflit politique entre deux frères aux idées opposées. Mais l'écriture est alambiquée, à la fois agressive et abrupte, et elliptique jusqu'à l'incompréhension. Elle vire au jargon infantilisant, à la limite parfois de l'illettrisme ou tout au moins d'un massacre en règle de la langue française. Trop de style tue le style, et l'histoire, évoquée par petites touches, entre souvenirs et descriptions, avec parfois de jolis moments, sombre dans un salmigondis de propos tout justes cohérents et l'effet de puissance du récit meurt dans l'oeuf. En fait d'atmosphère mystérieuse on a affaire au cahos (qui ne correspond même pas à l'atmosphère d'un pays en guerre) et si la dame a mis dix ans à peaufiner son écriture, elle aurait incontestablement mieux fait de moins travailler. Comme l'a dit Pascal dans sa neuvième Provinciale " quand un pauvre esprit travaille beaucoup pour ne rien faire qui vaille, Dieu lui en donne une satisfaction personnelle qu'on ne peur lui envier sans une injustice plus que barbare. C'est ainsi, que Dieu, qui est juste, donne aux grenouilles de la satisfaction de leur chant."
Bienvenue aux grenouilles dans le doux chant de la littérature, La Fontaine les aimait déjà.
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1970, au sud vietnam. Une grande famille déchirée par les idéologies de 2 frères. le récit tourne au coeur de l'un des frères, Dinh.
Dinh, le père patriote telle une ombre part dans la forêt, revient, y retourne ; Iris, la mère française lutte contre les pluies torrentielles et la boue pour faire pousser sur les hauts plateaux des piments vendus sur les marchés ; Xa, la fille se tient au milieu, espère le retour de son père, aide sa mère sans relâche.
Xa ne comprend pas bien ce qui se passe, pourquoi son père n'est pas là. Xa attend.

Tout est beau, sombre, mystérieux dans ce récit magnifié par l'originalité de l'écriture chorégraphique : saccadée, ralentie, arrêtée. Ce mouvement se retrouve également dans l'alternance entre passé et présent du récit, des années 1948 à 1975.
Bien sûr la guerre est là, on entend au loin les grondements, les étincelles. Mais l'auteure s'attache plutôt à rendre compte de ce qui fait le quotidien de cette famille, de leur attachement à la terre quasi viscéral et pudique à la fois. La nature y est décrite avec force, les personnages apparaissent tels qu'ils sont, sans fard, sans jugement.
Des êtres happés par L Histoire dont ils ont du mal à s'échapper.

J'ai beaucoup aimé l'écriture au plus proche du naturel, au plus vrai, des mots simples très évocateurs.
J'ai lu ce livre comme on regarde un spectacle de danse tant l'auteure Eao Sola a su placer harmonieusement les mots dans le rythme.
Ce qui est envoûtant et qui me plaît énormément est l'atmosphère générale qui reste mystérieuse avec la forêt, les bornes kilométriques des routes avec toute leur symbolique, les disparitions.

Vraiment, un très beau moment de lecture.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Tant qu'il y aura un être pour mettre de la vie, même le temps d'un kiosque, ceci restera pour toujours dans la mémoire des uns et des autres. Partout où il y aura un crépuscule au quinzième jour du huitième mois, rien ne finira vraiment. Tant qu'il y aura le souffle du soir, autour d'une table, avec une nappe brodée du mot bonheur, avec quelques rires, avec quelques mots. Le bonheur se bâtit d'instants. D'un ciel dégagé ou rempli de nuages.
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Iris est accroupie. Elle a envie de mourir. Elle a envie de pleurer, de vivre une autre vie. A ce moment précis, on comprend qu'on a rénové une maison pour pleurer davantage. Parce qu'on se rend compte que tout a été un songe, que c'est quelque chose d'autre qu'il fallait rénover. Quelque chose qui n'est pas la maison, mais qui serait si proche d'une maison.
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De sa chambre, elle entend frapper à sa porte. C'est Xa. Elle ne peut pas dormir.
-Qu'y a-t-il, Xa ?
-Maman, j'ai peur.
-Je t'ai déjà dit, compte les bombes, ça va t'endormir, allons, retourne au lit et ne t'inquiète plus.
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Dinh et Iris, sans le pays en guerre. Vont-ils se remettre à parler ? Et si, dans le pays en guerre, ils tentaient de se dire des mots ? Puisqu'il y a eu des mots. Il y a eu un maour. Sinon, comment auraient-ils pu affronter une telle forêt ? Comme ça, jusqu'au bout, affronter les parents ?
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Tropismes - 'Ballade d'un amour inachevé', le coup de coeur de Julien Delmaire .Retrouvez Tropismes tous les dimanches à 11h00 sur France Ô. L'invité : le Prix Goncourt 2013, Pierre Lemaitre & Ea Sola. Suivez les chroniques littéraires de Julien Delmaire sur le blog 'Nous Laminaires' : http://bit.ly/16dDg5M.
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