Tes courbes sont comme ... les pleins et les déliés d'une histoire.
Le silence ne me fait pas peur, il a longtemps été mon seul ami.
Ti tengu cara per l’eternità.
( Je t’aime pour l’éternité )
Je hais cette solitude, mais elle est la seule chose constante dans ce monde incertain.
Je profite du calme et du doux bercement du bateau pour regarder les lignes bleues des veines courir le long de son cou et les suivre du bout des doigts. J'aimerais pouvoir me glisser sous sa peau et envelopper son cœur pour la réchauffer et la protéger. Mais aurait-elle envie de m'y donner accès ? Moi qui suis incapable de protéger ceux que j'aime.
Une douce chaleur passe de sa peau à la mienne et je me fais violence pour ne pas l'attraper par la taille et l'attirer vers moi. J'ai tellement envie, non, besoin, de sentir de nouveau son corps épouser le mien.
- Bon alors, ce BG ?
- Comme tous les BG.
- Mais encore ?
J'entends des pas derrière moi. Je fais volte-face et tombe nez-à-nez avec le BG en question. Bon sang, qu'il est beau. Sa bouche...
Non, non, non !
Je me poste devant son visage, où est plaquée une expression professionnelle bien différente de celle de la veille à l'intérieur de l'ascenseur, et réponds à Fabien :
- Grand, musclé et un pois chiche en guise de cerveau.
Je fixe Alexis et attends sa réaction. Ses yeux se plissent mais il se contente de consulter sa montre avant de me fixer à nouveau.
- Pas sûre qu'il reste longtemps, j'ajoute dans le combiné sans baisser le regard.
- Pourquoi ?
Mes prunelles accrochées aux siennes, j'assène :
- Sa gueule ne me revient pas.
J’ai l’impression d’être exactement là où je dois être.
Je sais que c’est défendu. Interdit. Idiot.
Je presse plus fort la chair entre mes doigts, prends une profonde respiration et repousse doucement le corps brûlant soudé au mien.
— Il ne faut pas…
Les cils de Letizia papillonnent pour se reconnecter à la réalité.
— Non ? me demande-t-elle avec un air perdu adorable.
Non ?
Je pose mon front contre le sien et tente de calmer mon cœur.
— Où est-ce que cela nous mènerait ?
Elle a fermé les yeux, sûrement concentrée sur sa respiration. Je me mords la langue pour éviter de céder à l’attraction et recule d’un pas.
Ma volonté capitule et ma bouche s’écrase sur la sienne pour lui offrir ce qu’elle réclame, ma chaleur, ma force, mais aussi ma vie si nécessaire.
Je lance mes mains en avant, tente de griffer le visage de notre attaquant, mais je parviens seulement à déchirer son t-shirt, découvrant une croix noire tatouée le long de son épaule et de son cou.
Je rue de nouveau et tombe lourdement en arrière.
J’ignore la douleur qui vrille ma colonne et dès que l’air rempli mes poumons, je hurle :
-ALEXIS