« Ce que beaucoup de grands seigneurs ne purent faire en nombre d’années, une seule femme l’accomplit en peu de temps, grâce à son travail et à sa bonne administration. »
Hernando del Pulgar
« Une reine qui n’est couronnée que pour se divertir est une funeste acquisition pour les peuples chargés de la défrayer. »
Abbé Desnoyers
Tout les oppose, mais physiquement ils vont bien ensemble. Grand, svelte, blond aux yeux bleus, Ferdinand est plutôt bel homme. Ses traits sont réguliers, n’était ce long nez qui lui valut le surnom de Re Nasone. Marie-Caroline est jolie femme. Une belle silhouette, une allure à la fois majestueuse et gracieuse, un teint transparent, des cheveux châtain clair, « assez potelée pour ne pas sembler maigre », un visage doux malgré une bouche quelque peu dédaigneuse mais montrant « de superbes dents blanches régulièrement plantées »
Chaque couple associe de fortes personnalités dont l’ambition, le courage, l’abnégation, l’habileté le disputent à la couardise, la maladresse, la dissimulation, le ressentiment. Chacun a vécu des moments privilégiés, souvent dramatiques – qui révèlent les caractères –, toujours hauts en couleur, jamais ordinaires. L’ouverture d’une crise politique, la naissance d’une rébellion, la défense du pouvoir suprême, le déclenchement d’une révolution, la menace d’une invasion ennemie, la guerre civile ou étrangère ont réuni ou divisé des couples auxquels un bonheur tranquille a été refusé
Dans le monde, on réserve généralement à l’épouse du président ou du prince régnant un rôle protocolaire comparable, à l’exception cependant d’une Eleanor Roosevelt (1884-1962) aux Etats-Unis, d’une Eva Peron (1919-1952) en Argentine ou, dans la Chine communiste, de Mme Mao (1914-1991), quatrième épouse du Grand Timonier et inspiratrice de la révolution culturelle.