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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Bâti comme une forteresse , il n'en ressent pas moins de la passion pour sa dulcinée qui l'a quitté , et , vers l'inconnu , cet au-delà , s'en est allée .
Terrassé , il laisse sa guitare pour nous retracer les moments intenses de sa destinée .

" Et Sophie se bidonne de la première à la dernière minute de mon passage sur scène (...) Lui , je l'épouse ! "

Bob part dans ses délires ; il semble dialoguer avec lui-même , sans retenue , sans amour-propre . Il veut que l'on en prenne de la graine , que sa misère soit la nôtre qu'afin l'on sache réagir si un jour , la poisse s'invite à notre table et nous confronte à l'horreur de la mort .
Il est conscient de sa décrépitude .

"Sophie n'est plus là pour voir quoi que ce soit , point final , alors fichez-moi la paix ! "

Lui qui se battait pour s'en sortir , le voilà de nouveau plongé dans l'incertitude : le covid a amené ses valises pleines de bactéries et l'éloigne encore une fois dans ses pensées morbides , dans ce noir où les nuits sont si blanches !

A-t-il mérité son sort ? A-t-il ménagé la santé de Sophie " petit phare infatigable " qui a parcouru tant de villes , et , souvent s'est démenée pour faire bouillir la marmite quand ses propres contrats laissaient à désirer ? Est-il vraiment cet humoriste plein de talent qu'elle se plaisait à lui rappeler ? Lui a-t-il dit assez qu'il l'aimait ? Peut-il exister encore dans ce monde torve , peuplé d'automates , qui ne vivent que pour la frivolité , le propre bien-être et l'égoïsme ?

Et pourtant des amis l'entourent ; il leur doit un retour : continuer à vivre car on ne revient pas en arrière , ni sur la Terre , et , sa Sophie jamais ne sera égalée et puis personne ne remplace personne bien que demain soit une énigme .
Piano piano il retravaille ses chansons qu'ils avaient pris plaisir à composer ensemble .
Heureusement , Néo leur chien , oblige à se secouer ce grand enfant si malheureux , désorienté , détruit .

" Si je n'avais pas Néo , je ne prendrais même plus la peine de m'habiller et de sortir . "

Bob se répète ; nous plonge dans un chapelet de regrets , de volupté ,d'euphorie où tout se mêle et s'enfuit avec sa belle .

Trop de poses , trop de larmes à la lecture de ce drame , surtout après la perte de deux femmes essentielles dans un clan de joyeux drilles en très peu de temps . Seuls les veufs anéantis restent . Notre couple les accueille du mieux qu'il peut , Henri avec son éternel humour qui me fait rire tous les jours depuis 47 ans et moi avec ma cuisine italienne qui plaît tant . Car ce sont les petites joies et les grands coeurs qui aident dans des moments pareils . Qui sera le suivant ou la suivante ?

Bob m'a étourdie dans son manque de sa Sophie , et en même temps m'a confortée dans la force de l'amour qu'ils ont eu la chance de vivre réciproquement comme peu d'élus ont la fortune d'éprouver .
Il nous oblige à réfléchir sur le verbe "parler " , parler encore et encore pour extérioriser ses démons et ses chagrins , grâce à son grand talent rempli d'émotion , d'amour et d'admiration qui donne à son récit cette immense ferveur .

" Peut-on jouer éternellement avec la vie sans reconnaissance ni amour pour elle ; car elle est un cadeau , et , on ne crache pas sur un cadeau quel qu'il soit ! "

Je remercie cecille et les Editions du Yeti , à travers pierricktillet pour cet aimable envoi numérique afin que je partage avec l'auteur ses tourments dans cette période bien sombre et triste de notre existence : un deuil impensable , un cauchemar !



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Doit-on juger le fond ou la forme, ou les deux en même temps ? C'est à un sacré dilemme auquel je suis, en quelque sorte, le prisonnier. "La Fée lumière" est le témoignage de Bob Solo, son carnet de bord où il nous décrit le deuil terrible qui l'a frappé : Sophie, sa chère et tendre arrachée en plein vol à cette existence par ce foutu cancer. Son texte est fort, pleins d'émotions, poignant, empli d'amour et de fraternité. Bob est d'une sincérité désarmante, il est pris dans ce tourbillon, ce cyclone qui ravage tout sur son passage : le deuil, la dépression, le manque abyssal de Sophie. Dix sept ans de vie commune, des hauts et des bas comme tout le monde, mais un amour indéfectible pour sa compagne. On pourrait dire de Bob qu'il "aimait tant l'aimer" Sophie. La rencontre entre les deux âmes soeur est très belle. Ces échanges, cette attraction irrésistible de deux êtres fou amoureux. Comment rester de marbre face à cela. Pourtant ça et là, j'avoue avoir été quelque peu agacé par cette absence d'espérance, ce vide laissé et que rien ne viendra combler. le deuil, c'est bien sûr, affronter le vide laissé par l'autre mais c'est aussi un moment on l'on doit être moins intransigeant avec ces idées sur la mort. Pourquoi ne pas croire aux signes qui apaisent, aux rêves qui sont autant de messages de l'inconscient pour nous empêcher de sombrer totalement. J'ai trouvé, au fond, les idées de Bob solo sur le deuil et la mort, très (trop) dans "l'air du temps." Bien sûr, Bob est sincère dans son refus de toute espérance mais j'aurais aimé un regard sur la disparition de sa compagne, un peu moins nihiliste en somme. Sur le plan littéraire, sur la forme, malgré toute la sincérité dont fait preuve Bob, je dois dire que sur ce thème, j'ai lu des textes plus profond, plus inspiré. Là encore, le dilemme s'offre à moi. J'ai envie de serrer Bob dans mes bras et dans un même élan, puisque nous sommes sur une plateforme d'échanges autour de la qualité littéraire d'un texte, je suis dubitatif sur la forme. Certains propos me semble également hors sujet et, là encore, dans "l'air du temps." Cela ne remet bien sûr pas en cause ma profonde empathie pour ce deuil qui foudroie Bob. Je vous le redis, Bob est d'une sincérité désarmante. "La fée lumière", malgré ces quelques écueils, reste un texte fort, à lire comme un témoignage sur l'affliction, la dépression, le manque.
Je remercie chaleureusement Cécile et Bob Solo pour cette lecture et leur confiance.
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La fée lumière - Bob Solo - septembre 2021****
.....................pause... le temps de retrouver le recul et écrire quelques mots étranglés par l'émotion et secoués par mon vécu, une amputation sans anesthésie de la meilleure partie de moi...
Cher Bob,
"On donnait jadis un nom aux diverses tranche de la durée : ceci était un jour, cela un mois, cette église vide, une année. Nous voici abordant la seconde où la mort est la plus violente et la vie la mieux définie", je commence par une phrase entre guillemets, elle appartient à René Char, dans Feuillets d'Hypnos, phrase que j'ai faite mienne depuis des années maintenant, il n'y a pas si longtemps que ça.
La vie fait se croiser des chemins pour le meilleur et pour le pire, une fraction de seconde suffit pour passer au pire, un tout autre temps pour le surmonter.
Notre vie un équilibre dont l'instabilité dépasse souvent tous nos efforts pour l'éloigner, et ce que nous croyons entier peut se trouver dans un instant pulvérisé.
Le récit poignant de ton amour, foudroyé cruellement en l'espace de quelques semaines est un hurlement de douleur, une musique d'orgue dans une cathédrale qui l'accueille et la laisse s'élever vers le ciel et les nuages qui à leur tour l'emportent vers Sophie, où qu'elle se trouve, où qu'elle voyage, musique qui garde son sourire et sa lumière. Tu la gardes vivante, elle t'a laissé le vide...tellement plein de cet amour sans pareil.
Les mots que je t'adresse sont ceux aussi que j'ai adressés à mon mari, avec lesquels je lui parle tous les jours. J'étais avec lui, je vis et continue à le faire vivre.
Des mots d'amour pour ceux qui nous ont quittés, ... pas tout à fait, et pour ceux qui sont encore de ce monde, avec qui nous partageons nos vies, de près ou de loin, en amis ou étrangers.
Ta plume crie ta douleur et ton déchirement, elle fait sortir ta colère et le poids lourd d'une certaine culpabilité qui s'installe sans demander son droit. Ta plume interroge le sens, cherche à le trouver là où on croit qu'il n'existe pas "on ne maîtrise pas les forces et les lois de la nature en les dominant, mais en leur obéissant. Ainsi l'accord est parfait. C'est une harmonie dont on se demande si ces humains qui se pensent si forts et si malins l'ont seulement connue, ne serait-ce qu'une fois, au cours de toute leur Histoire."
"C'est la route qui compte, le chemin que l'on trace et se rendre compte à quel point aimer nous humanise".
Récit fil rouge où la plus chère, la plus précieuse t'a été arrachée, de quel droit ? Son droit !...
Récit qui reconstruit et nous fait partager, avec amour et générosité, une belle et lumineuse histoire, et fait revivre dans toute sa splendeur, une femme, la tienne, la fée lumière.
Récit construit avec un amour immense, récit émouvant, poignant, léger et éblouissant par le sourire de Sophie, à chaque moment.
Le chaos se transforme, par petits pas, lourds et éprouvants, en prière, en analyse, en histoire, doux souvenirs, mémoire, souffle de vie à garder pour l'existence entière.
Sophie, partie, vit maintenant avec nous et continue à vivre avec toi, Bob, autrement, et pour toujours. Fée lumière, Phoenix.
Votre amour te donnera la force qui te fait défaut aujourd'hui, pour t'y appuyer et avancer.
Je cite émue «le truc que vous dégagez tous les deux», on nous l'a dit aussi, avec exactement ces mêmes mots !...
Je te cite encore, Bob, ton récit nous fait vivre "...des moments susceptibles de provoquer des rapprochements...capables de faire tomber des barrières, d'aplanir, de gommer, au moins pour un temps, ce qui ordinairement nous tient éloignés, nous laisse indifférents les uns aux autres, ou même nous divise. Pour enfin nous rassembler."
"Peut-être devrons-nous aussi, toutes et tous, faire le deuil de certaines choses, peut-être est-il sage de s'habituer à cette idée dès maintenant. Et sans être d'un optimisme un peu puéril, il est possible que ce ne soit pas qu'une mauvaise nouvelle, qu'on pourrait en tirer des avantages.
De quel ordre ? Je reconnais que je n'en sais rien. Quand on en est encore à se débattre en pleine tourmente, parant au plus urgent, il est assez difficile de saisir ce qu'il peut y avoir de positif dans une situation aussi critique, et d'imaginer ce que sera le calme après la tempête. Au moins conserve-t-on l'espoir que le calme finira effectivement par revenir. L'espoir fait vivre, c'est bien ce que dit l'adage, n'est-ce pas ? Alors espérons et vivons. Et à y être, tentons de vivre vraiment, le plus pleinement possible, de ne pas recommencer à laisser filer les heures et les jours sans même y penser, mais de parvenir à en goûter la saveur, à en trouver le sens, à emplir tout ce temps de quelque chose de vrai, de tangible, quelque chose qui puisse avoir de la valeur, qui puisse justifier notre existence, qui nourrisse notre humanité, qui nous aide à garder notre dignité."
L'histoire est écrite par les survivants qui font vivre ceux qui sont partis, maintenant silencieux mais point muets, grâce à notre promesse de vivants : "ne plus laisser passer une occasion de dire je t'aime."

Amie Cécile, merci.
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Bob Solo a perdu sa compagne tant aimée , sa chère Sophie , la fée lumière car Sophie s'est épanouie dans l'éclairage des spectacles de son compagnon . Dès la première rencontre , Sophie tombe littéralement amoureuse de l'univers artistique de Bob Solo , s'y investissant corps et âme dès le début de leur vie en commun comme la femme amoureuse qu'elle est .
Et puis brutalement c'est la maladie qui fait son apparition , bouleversant le quotidien de façon bien cruelle . Jusqu'à l'ultime dernière nuit , cette dernière nuit dont on ne peut jamais profiter car c'est tellement impensable qu'il existe une dernière nuit pour la femme aimée , impensable de penser que la vie va s'arrêter si vite .
Récit d'un amour disparu à jamais , récit qui rend hommage à la lumineuse Sophie , récit d'un deuil récent , rendu encore plus difficile par le début de la pandémie Covid , que nous livre Bob Solo .
Avis mitigé pour ma part , je n'ai pas été très touchée par ce récit sans doute trop personnel , il m'a manqué un petit quelque chose d'inexplicable pour apprécier pleinement ma lecture . Lecture que malgré tout je ne regrette pas , j'en profite pour remercier les éditions du yéti .
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Comment continuer de vivre lorsque l'on a perdu l'être aimé, l'amour de sa vie?
Comment faire face à cette absence physique alors que l'on pense sans cesse à cette personne? Les souvenirs et les objets nous hantent , rendant le manque encore plus palpable.

C'est ce que nous raconte Bob Solo dans son récit suite au décès de sa femme, l'amour de sa vie pendant 17 ans.
17 années de vie commune qui s'arrêtent lorsque la maladie emporte brutalement Sophie.
Vient le long chemin du deuil, qui même si l'on est entouré par ses proches et ses amis, reste dur à accomplir.

Bob Solo se raconte, nous parle de leurs souvenirs, de ses regrets, de son amour inconditionnel pour sa femme, du vide qu'il ressent.

Un bel hommage à Sophie, sa fée lumière. Un livre qui je pense lui fait du bien et qui fera aussi du bien aux personnes, qui elles aussi, ont perdu un être cher.
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