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Critique de LaBiblidOnee


« L'art remplit une autre fonction : Il nous aide à voir le monde de façon plus nette. Comme les lunettes chères à mon père, l'art aiguise notre perception. Si après avoir vu les oiseaux de Max ou les baigneurs de Jim, nous regardons vers la mer, il y a des chances pour que nous la comprenions mieux. »


L'histoire :


A Londres, Juliet avait un mari (Georges), un fils et une fille. Mais un jour, son mari part sans prévenir en emportant le portrait qu'un peintre avait fait de Juliet lorsqu'elle était petite. Depuis ce jour, en plus de subir l'absence de son mari, de ne pas comprendre cet abandon qui l'a détruite et de devoir gérer ses enfants ainsi qu'un travail alimentaire qu'elle n'aime pas, Juliet se sent amputée d'une partie d'elle-même : la part que représentait ce tableau.


Un jour, en traversant une exposition en plein air de jeunes peintres, elle remarque un inconnu dont le talent lui fait ressentir le tableau dans ses tripes. Elle lui demande alors de faire son portrait, pensant qu'il sera un nouveau départ pour elle. Mais si le résultat lui plaît, il ne remplace pas le premier tableau volé par son mari : S'il voulait l'abandonner, pourquoi Georges a-t-il emporté avec lui son tableau ? Pour le revendre ? D'ailleurs, pourquoi a-t-il quitté sa famille ? Les parents de Juliet engagent un détective privé qui retrouve sa trace en Californie et sous un autre nom, dans un journal publiant une « galerie des maris disparus » : Que fait-il là et qui est-il vraiment ?


En attendant, Juliet poursuit sa quête d'elle-même à travers la peinture : Son don est de savoir reconnaître le tableau qui fera la différence ; Tous les jeunes peintres qu'elle repère pour faire son portrait lui demandent donc d'ouvrir une galerie où elle exposerait leurs meilleures oeuvres. Juliet, qui n'aime pas son métier actuel et qui se sent vivante entourée de peintures, accepte cette proposition. C'est le début de sa véritable guérison, ses retrouvailles avec elle-même et même le début d'un nouvel amour, avec un artiste déchu qui, finalement, sera le seul à lui montrer qui elle est vraiment.


« Je choisis une oeuvre par rapport au frisson qu'elle me donne. Les tableaux réunis ici ont eu cet effet sur moi. J'espère qu'ils provoqueront aussi en vous l'impression que quelque chose remue votre âme. »


Mon avis :


Je ne suis pas particulièrement amatrice de peinture, mais j'ai trouvé l'idée du livre formidable ! Ayant adoré « le Manoir de Tyneford », j'étais vraiment très curieuse de découvrir ce que Natasha SOLOMONS nous avait offert cette fois-ci. J'ai été vraiment surprise de la différence de style et de ton de cette auteure caméléon, mais je n'ai pas été déçue du tout car ce roman est frais, enlevé, divertissant et en même temps profond.


Couvrant une large période de 1958 à 2006, qui nous donne l'occasion de voir réellement évoluer les personnages, il parle de l'art mais surtout de l'identité : l'identité dans le couple, la famille, la religion, le travail. Chaque compartiment de notre vie nous morcelle mais, mis bout à bout, forme un tout qui est nous-même. Juliet doit se reconstruire et cherche son identité. L'art l'y aide. Tous les portraits d'elle, que les jeunes artistes qu'elle expose lui ont offert, représentent des bouts d'elle-même qui l'aident à se trouver, se reconstruire et qui, ensemble, la représentent. Jusqu'à l'ultime tableau, celui l'homme dont elle tombe amoureuse et qui, lui seul, parvient à capter son être tout en entier dans son portrait. Finalement, blessée par le regard de sa communauté religieuse sur son statut de femme abandonnée, elle se soigne grâce au regard que les peintres lui permettent de poser sur elle-même.


C'est encore un sans faute pour Nathasha SOLOMONS, un très beau roman tant sur la forme (chaque chapitre porte le titre d'un portrait de Juliet mis en avant) que sur le fond. Il se lit tout seul et énormément de passages pourraient faire l'objet de jolies citations. Je ne vous en mets que quelques-unes mais vous incite vivement à découvrir le reste par vous-même, car c'est un coup de coeur en ce qui me concerne !


« Qu'il soit ressemblant ou non m'importe tout aussi peu. Ce n'est pas ce qu'on attend d'un portrait. Si vous voulez une parfaite ressemblance, vous n'avez qu'à prendre une foutue photo. »

Lien : http://onee-chan-a-lu.public..
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