« Cheveux aux vents » nous invite à Staven, une riche cité pétrolière. Ne me demandez pas où c'est, je ne le sais pas et cela n'a pas d'importance. Ce qui en a, de l'importance, c'est que là-bas, les femmes y vivent soumises et haïes si elles ont le malheur de vouloir sortir du cadre qu'on a tracé pour elles.
C'est ici qu'Alma et Maïdann ont trouvé refuge, après avoir fui leur village natal et un mariage arrangé.
Ici qu'elles iront travailler malgré le regard des hommes et malgré le fait que tout le monde les préfèrerait soumises et chez elle.
Ici qu'elles s'affranchiront des règles : adieu le chapeau noir et les vêtements informes pour l'une et bonjour la danse, passerelle exaltante, pour l'autre.
Ici enfin qu'elles tenteront de trouver liberté et amour, à n'importe quel prix.
« Cheveux aux vents » nous dresse une jolie galerie de personnages. La lumineuse et amoureuse Maïdann, l'audacieuse en apparence plus sage Alma, l'effrontée et mutine Salomé, sans oublier les personnages secondaires, féminins ou masculins, les personnages sont bien écrits et décrits.
« Cheveux aux vents » nous dépayse. On ne sait pas où se situe ce pays. Des indices (pétrole, habits, chaleur, guerre) nous guideraient vers le Moyen Orient, mais d'autres indices rendent le lieu universel. Idem pour l'époque : même si des dates sont notées, on ne sait exactement quand cela se passe. Cela pourrait être il y a mille ans, comme aujourd'hui ou demain.
Je pourrais vous dire ça et plus, vous parler de la plume agréable qui vous emporte de
Garance Solveg, mais la vérité toute nue c'est que ce premier roman m'a émue, énervée, attristée, révoltée, tant la liberté qu'on y cherche entre les lignes manque à ses héroïnes. Cette liberté que nous ressentons souvent ici et maintenant est terriblement fragile, n'occultons pas les épreuves que les femmes vivent et les couleuvres qu'elles doivent avaler tous les jours. Vivons donc « cheveux aux vents », libres et fortes !
(Et vivement le deuxième tome !)