La poésie est la maladie du monde, Salomon, la fièvre de la réalité.
(p.448)
Parce qu'il y a des choses que l'on ne peut raisonner mais qui sont les plus importantes de toutes. Un cyclone. Un poème. Une vengeance.
(p.503)
Le silence se transforma presque en obscurité. Ce fut un silence très long et très profond, comme si le monde avait cessé d'exister.
(p.424)
Le silence se dilata dans les ténèbres comme une pupille.
(p.210)
Puis il comprit que cette apparence était elle aussi une illusion, une illusion friable. Les dames pouvaient être des louves, des guépards, des serpents ou des chouettes. En fait, elles ne possédaient pas une seule forme, c'étaient des choses qui habitaient dans les interstices du langage, des logogriphes profonds.
(p. 496)
Il se rappela soudain le regard de l'infirmière, froid comme du liquide enfermé dans deux petits aquariums de glace, et celui du gardien, tellement semblable, tous deux fixés sur lui.
(p.241)
Elle tourna soigneusement les pages, penchée en avant, la lumière de la lampe plongeant sur le texte. Elle ne s'arrêtait pas à la beauté des mots, la netteté des strophes, l'importance des poèmes ou de leur possible signification. Ce n'était pas ce qu'elle tentait de capter. Elle voulait qu'un vers la BLESSÂT. Elle voulait découvrir dans un mot des reflets de couteau, le fil de la lame de rasoir, la dureté du diamant. Elle voulait trouver un poignard de syllabes pour le plonger dans la poitrine de Saga. Elle était à la recherche d'une balle en argent, d'une ligne qu'elle pourrait charger dans la chambre de sa bouche afin de la tirer sur Saga entre les deux yeux.
(p.512)
- [...] Tu es un poète, et vous le poètes vous avez toujours opté pour le mensonge quand il est plus beau que la vérité...
(p.502)
La réalité était si faible. Comme un fœtus à l'intérieur d'un utérus : c'était ainsi.
(p.454)
Une alarme retentit, affolée, engloutissant le bruit de verre brisé. Quelqu'un venait de forcer les portes de ce centre psychologique privé, non pas pour y entrer, mais pour en sortir.
(p.481)