Daniel, qui travaille dans le grand train, est embarqué dans une aventure infernale car il détient malgré lui le secret de
la clé de l'abîme.
Après l'exaltation de
Clara et la pénombre et la folle déception de
la Théorie des cordes, c'est avec appréhension que j'ai ouvert ce livre.
Je n'avais moi-même pas toutes les clés pour le lire, à mon avis, j'ai certainement dû rater de nombreuses références. Cependant, je me suis laissé prendre dans ce train sans train-train, comme on me surprend parfois à regarder un film d'action… Parce que, ça, ça s'enchaîne ! Des péripéties, en veux-tu ? En voilà ! Et des retournements de situation, des coups de théâtre à gogo… Oui, mais trop. le livre est très épais, et si j'aime la manière qu'a Somoza de maintenir le suspens, j'apprécie aussi ses pauses réflexives. Or, là, certaines actions m'ont paru purement gratuites, uniquement pour épater ou appâter le lecteur (qu'il ne décroche pas). Ça marche, mais je ne suis pas dupe non plus.
Pourtant, tout me laissait présager une intéressante réflexion sur Dieu, la religion, la foi et la croyance, mais c'est vite devenu une bouillie pseudo-magique pseudo-terrifiante qui m'a laissé un arrière-goût un peu amer. Un peu déçu.
Le décor seul est réellement intéressant, à vrai dire. Les personnages sont trop faciles à cerner, et leur conduite se devine à des kilomètres. L'univers, lui, a beaucoup plus d'atouts ; l'ambiance est posée dès le départ, et le parti pris de présenter des aberrations (création artificielle d'êtres humains, par exemple) comme tout à fait normales me plaît bien.
À qui aurait découvert Somoza par ce livre : ne baissez pas les bras.