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Critique de Ambages


« - Sherlock Holmes est déjà trop ''élémentaire'', dear Watson, remarqua Nacho. Aujourd'hui chaque crime est une équation que résolvent les ordinateurs quantiques.
- Les détectives, policiers, médecins légistes... c'est fini, compléta Monte, sentencieux. Place aux ordinateurs, profileurs, appâts et Shakespeare. »

Diana est un appât. Elle a été entraîné pour cela et c'est l'une des meilleures. Elle souhaite cependant mettre un terme à ce métier si particulier, elle chasse les psychopathes grâce à ses qualités développées pendant son entraînement avec le docteur Gens qui fait un lien étroit entre le théâtre de Shakespeare et la représentation que l'appât doit jouer pour capter l'attention d'un tueur en touchant son désir.

« (...) ce que nous sommes, pensons et faisons dépend exclusivement de notre désir et nous exprimons ce désir à chaque fraction de seconde par les gestes, les mouvements de yeux, la voix... »

Dans cette unité spéciale, les appâts sont tenus secrets afin de ne pas effrayer la population.

« Qu'une drogue vous provoque des hallucinations est une chose, mais c'en est une autre bien différente qu'un geste, un ton ou la vision fugace d'une partie du corps puissent vous rendre fou. »

José Carlos Somoza pose le problème de la liberté dans ce roman, l'action se situant dans un futur proche dominé par les progrès de la technologie et la peur du terrorisme.

« On ne peut pas immoler un innocent pour apaiser le monstre. C'est barbare et inhumain. »

C'est un roman étonnant, un très bon thriller qui évoque également les relations entre Diana et sa soeur Véra. « Sa soeur. Son univers. Son ciel et son enfer privés. Il lui arrivait de penser que toute sa vie était centrée sur Diana. » Orphelines très jeune suite au meurtre de leurs parents, elles n'ont pas pu surpasser cette atrocité à laquelle elles ont assistée.
Cela explique en partie leur volonté de devenir des appâts. Mais l'aînée veut toujours protéger Véra et le jour où Véra part chasser un psycho de toute première classe, Diana a peur et veut l'en empêcher, par tout moyen. Mais le désir est plus fort que tout.

« Le psynome est comme un poulpe invisible : il étend ses tentacules et te palpe. Il touche ta sexualité, ton inconscient, tes pensées. »

Lorsque Véra disparaît, Diana est persuadée qu'elle seule pourra la sauver. Elle reprend l'entraînement pour trouver le masque parfait qui pourra neutraliser le tueur par une « disruption ».

« La disruption est une explosion du désir : tu plonges tellement dans le psynome que c'est comme si tu perforais la terre et, soudain, tu vois monter le pétrole comme un vomissement noir et visqueux. »

Et oui, c'est un thriller noir.

Sera-t-elle assez forte ? Qui trompera l'autre en premier ? Quelle pièce jouer ? ...est-ce un jeu ?

« Que j'admette l'existence du psynome ne signifie pas que je pense que nous manquions de liberté de choix. (...) Nous pouvons tous changer. »
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