AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur L’appât (20)

Qu'une drogue vous provoque des hallucinations est une chose, mais c'en est une autre bien différente qu'un geste, un ton ou la vision fugace d'une partie du corps puissent vous rendre fou. 
Commenter  J’apprécie          280
J’avais parfois la sensation de jouer dans une pièce romantique, très naïve, très creuse. Quand nous nous enlaçâmes, j’y pensai, j’imaginai même que cela pouvait ressembler à une sorte de musique. Je me sentais aimée et encouragée, à l’abri contre cette poitrine solide, enlacée par des bras comme par un manteau de soie, mais en même temps sotte et faible, comme si une partie de moi n’était pas d’accord avec cet abandon. Un chien qui se laissait caresser le ventre, mais qui avait également envie de mordre.
Commenter  J’apprécie          70
[...] ... Le psynome.

L'expression mathématique de notre plaisir.

Il semble aujourd'hui avoir été découvert depuis des siècles mais il ne s'est pas encore écoulé cinquante ans. Sung Yoo, Giacomo Pallatino, David Allen, Charles Bliss, Nathalie Parks : leurs noms ne te diront rien mais ils ont prouvé son existence. Et les expérimentations de David Sun l'ont mis en pratique.

Un mur bleu, un drap rouge, une veste noire, un corps, un geste ou une voix vous procurent divers degrés de plaisir. Un plaisir aussi subtil et changeant que la forme des nuages dans le ciel, même si on ne le perçoit pas toujours soi-même. Les ordinateurs quantiques sont parvenus à l'enregistrer et à le classer en folders. Chacun est une sorte de code génétique du désir d'une personne : il s'y trouve inscrit avec des numéros. On l'a appelé "psynome." Puis on a constaté qu'on pouvait les regrouper selon des caractéristiques communes. Chaque groupe a été appelé "philia." Il existe cinquante-huit sortes de philias répertoriées dans le monde.

Surprenant. Il se trouve que, face au même stimulus de plaisir, on réagit comme tous ceux qui possèdent la même philia : on se gratte la jambe, on hausse le sourcil, on s'éclaircit la gorge, on dit "je t'aime", on pleure, on a un orgasme. On ne peut pas faire autrement.

Plus surprenant. Si le stimulus est très intense, on est possédé. Cela signifie qu'on devient son esclave. On fait n'importe quoi : on se tue, on tue quelqu'un, on torture, on viole.

Et tu sais le plus amusant ? Les stimuli peuvent être représentés. Feints. Comme dans un théâtre, avec des costumes, des gestes, une lumière, une voix. On appelle cela un "masque." Peu importe que l'on soit aveugle, sourd-muet, attardé mental ou génie : si le masque est bien fait, tu le sentiras d'une façon ou d'une autre, tu éprouveras du plaisir, tu seras possédé. ... [...]
Commenter  J’apprécie          30
Je leur parlerai des théâtres, des sous-sols comme celui-ci où les mineurs répètent pour le gouvernement, des garçons et des filles qui s'entraînent pour tenter les fous et de chaque opération â laquelle j'ai participê.
Commenter  J’apprécie          30
S'il utilise des complices et leur permet de choisir, alors il devrait apparaître dans l'espace quantique un ensemble compact de psynomes différents.
Commenter  J’apprécie          20
Aujourd'hui, chaque crime est une équation que résolvent les ordinateurs quantiques.
Commenter  J’apprécie          20
- Sherlock Holmes est déjà trop ''élémentaire'', dear Watson, remarqua Nacho. Aujourd'hui chaque crime est une équation que résolvent les ordinateurs quantiques.
- Les détectives, policiers, médecins légistes... c'est fini, compléta Monte, sentencieux. Place aux ordinateurs, profileurs, appâts et Shakespeare.
Commenter  J’apprécie          10
[...] ... - "Vous savez de quoi j'ai envie ?" sifflai-je. "Vous voulez le savoir ?

- Allez-y.

- J'ai envie d'attraper ce fils de pute. Mais pas uniquement. J'ai envie de lui pisser au visage pendant qu'il se vide de son sang. Je me sentirais comme une petite fille à Disneyland si je le voyais se tordre de douleur en me suppliant de le tuer. Cela m'amuse et me détend plus que tout au monde : le taï-chi n'est rien à côté.

- Un moment, je ne vois pas où vous voulez en venir ... Vous insinuez que vous êtes la seule à vouloir attraper le Spectateur. Que moi, je ne veux pas ?

- Je ne sais pas ce que vous voulez. Je vous dis juste ce que je veux, moi.

- On veut tous attraper cet animal, Blanco.

- Mais avec des degrés d'envie différents. Nous sommes cinq pour couvrir un rayon qui s'étend jusqu'aux environs de Madrid. Au début, on était quinze, aujourd'hui cinq. On appelle ça des restrictions de budget. Sans compter que les profileurs ne nous apportent aucune nouvelle information sur les changements de son modus operandi, ni sur la rumeur selon laquelle sa philia ne pourrait pas être d'Holocauste. Voilà les "envies" des gens dont vous défendez les intérêts. Cinq appâts ignorants pour tout Madrid et ses environs. Il nous a fallu presque une journée entière pour parcourir les périmètres de chasse et, bien sûr, nous commettons davantage de faux positifs à la fin de la journée. Et vous savez pourquoi il n'y a pas de budget ? Je suppose que oui, mais je vais vous le dire. Parce qu'il tue des putes. Il ne se contente pas de ça, il les envoie en enfer pendant quinze jours, avant de laisser leurs dépouilles dans un champ comme quelqu'un qui ôte de la crotte collée à la semelle de sa chaussure. Des femmes âgées de quinze à trente ans, oui, mais dans leur majorité des immigrantes et des putes. Il vaut mieux employer le budget de la Psychologie criminelle à protéger les fesses de ceux qui aiment se piquer avec des couteaux de chasse. Mais en fin de compte, pourquoi est-ce que ça m'étonne ? Nous, les appâts, nous sommes comme les putes, n'est-ce pas ce que l'on dit ? Nous feignons les sentiments pour plaire à des gens indésirables. Je suppose donc que faire baisser à la fois le nombre d'appâts et de putes est un succès pour le nouveau Madrid de vos amis le maire et l'évêque. "Un Madrid sans appâts ni putes" sera le slogan de la prochaine campagne de ...

- Ca suffit, Blanco.

- Nous devrions peut-être remercier publiquement le Spectateur de nettoyer la ville de ses déchets. Que pensez-vous d'une messe à la Almudena ? [= cathédrale madrilène où sont célébrés les grands événements] ... [...]
Commenter  J’apprécie          10
- J'ai réfléchi à ta curieuse profession, Diana, dit-il. Je dois reconnaître que j'ai vu de nombreux sacrifices dans ma vie, des gens donnant tout pour les autres... Mais le tiens est énorme. Tu es une personne très spéciale.
Je fis un signe de dénégation de la tête.
- Je ne suis pas spéciale, et je ne suis pas d'accord non plus avec le sacrifice. Nous obéissons tous à notre psynome. Nous faisons tous ce qui nous plaît, même si nous ne comprenons pas pourquoi cela nous plaît. Simplement, c'est la seule chose que nous pouvons faire.
- Tu es trop dure avec toi même. Ce doit être terrible, de vois les choses comme ça...
...
- Je vois les choses différemment - ... - nous avons tous besoin de manger : certains, des légumes ; d'autres, des animaux ; d'autres, des personnes. Mon travail consiste à éviter que les derniers s'alimentent. Coupables ? Innocents ? Je ne m'occupe pas de ça.
Commenter  J’apprécie          10
“C’est parce que je ne le cherchais pas.” C’était arrivé. Et c’était réel. S’il y avait une chose véritablement réelle dans ma vie à cette époque, c’était que nous nous aimions.
Commenter  J’apprécie          00






    Lecteurs (408) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

    Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

    seul
    profond
    terrible
    intense

    20 questions
    2877 lecteurs ont répondu
    Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

    {* *}