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Critique de MiaMireille


Y'a des auteurs comme ça qui vous mettent KO à petit feu et Fred Maculatures Soulier est de ceux-là.
En toute honnêteté, j'attaque la rédaction de ce retour sans trop savoir par quel bout le prendre.
Pas le Soulier, hein. le retour.
Enfin le retour du Soulier, venu d'une galaxie très très très lointaine pour nous foutre des mandales intergalactiques à l'aide de son stylo laser…

Désolée, je m'égare.

Vous l'aurez sûrement compris, mon utilisation d'un humour à deux balles et de références cinématographiques pas toutes fraîches signifie que je suis sonnée. Comment ne pas l'être, d'ailleurs, lorsqu'on vient de finir un livre comme « Des morts Des vivants ».

Ce livre est le récit de ce qui nous pend au nez, à nous autres, les « françoués » & co qui sommes bien au chaud dans nos chez-nous, à bouffer trop, râler toujours plus pour des broutilles et accepter sans broncher les tombereaux de merde que nous déversent les écrans télés. Liste bien évidemment non exhaustive.

Pour les naïfs pensant vivre dans un monde de bisounours et qui ne comprendraient pas à quoi je fais allusion, je vous laisse renseigner les mots clefs « migrants », « réfugiés », « guerre » dans les moteurs de recherche de vos navigateurs préférés… Prenez un xanax du coup, ça peut aider.

Nous sommes d'accord, lorsque j'écris ci-dessus que cela « nous pend au nez », c'est mon côté optimiste qui s'exprime (siiiiii, j'en ai un !), mais ne nous voilons pas la face, ça se passe déjà comme ça aujourd'hui, sauf en ce qui concerne les n…..dais (pas de spoil, pas de spoil).
D'ailleurs, même ça, je me demande si ça n'existe pas déjà quelque-part... mais on devient souvent méfiant après la lecture d'un Soulier.

Voilà pourquoi, si vous êtes dotés d'une capacité de réflexion, d'un estomac solide et d'un minimum de conscience sur ce qui se passe dans le monde de nos jours, vous ferez comme moi et plongerez tête la première dans ce cratère sicilien.

Je vous préviens, cela remue sec et le mérite en revient exclusivement à l'écriture vivante, corrosive, imagée, (bordel, j'en ai marre des adjectifs mais le clone de de Niro le mérite) de Frédéric Soulier.
Imaginer ce que Pip, Lulubellule, Sauveur, Nour et tous les autres réfugiés du camp d'Agira ont vécu, ne laisse pas indemne.

Ce livre déborde de rire, de mots d'enfants, de larmes, de « ouais bon bah c'est comme ça épicétou », ça pue la mort et la décomposition, mais c'est justement ça, la VIE.
Il faut se répéter encore et toujours que ce n'est pas ce qui semble sorti d'un film d'horreur qui est le plus dangereux… c'est la totale indifférence des humains les uns envers les autres.

Au fil de la lecture, les neurones sont saturés et les horreurs deviennent presque anecdotiques, l'estomac se soulève et on ne peut s'empêcher de penser « Nanmeoh, il a pas bientôt fini là, le Soulier ? » lorsque soudain, de petites fulgurances d'une beauté fragile font leur apparition, portant à elles seules un espoir ténu mais pourtant bien concret. Superbes.

J'imagine à peine le boulot que ce livre a dû représenter d'un point de vue linguistique… Putes à fanon, comme dirait Pip, quel boulot dantesque ! Il y a du secret de fabrication là-dedans où je ne m'y connais pas.

Pour conclure, si j'avais voulu un happy end, j'aurais regardé un Disney pour me laver le cerveau en me répétant que « tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes ».
J'ai préféré la compagnie des gosses galeux aux yeux sauvages luttant pour survivre. La réalité.

Quand je pense que Frédéric Soulier m'avait justement conseillé de commencer par lire « Des morts Des vivants », je me dis que c'est un sacré coquinou !
Ou alors un mec vachement dangereux, à l'humour borderline, je ne me suis pas encore décidée… 🤔😆

C'est du lourd que je recommande.

NB:
Petit conseil pas superflu, si vous ne connaissez pas déjà l'écriture de ce talentueux auteur barbu et misanthrope, faites comme moi et lisez d'abord « le Cri sauvage de l'âme » pour vous préparer à cette avalanche d'images on ne peut plus réalistes.

NB2: Pour celles et ceux que ce sujet d'actualité intéresse, et parce que cela résonne avec le livre de Fred Maculatures Soulier, voici l'excellent article rédigé par Anna Cognet sur la survie des migrants Lors des traversées et le regard que les non-migrants ont sur eux:

https://www.cairn.info/landing_tireapart.php?ID_ARTICLE=LAUTR_057_0332&ID_AUTEUR=13735%3D&CD=9988605417032463170737899

Cet article vient de paraître dans le magazine L'Autre.
Lien : https://www.facebook.com/195..
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