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Citations sur Le voyageur des bois d'en haut (19)

Je n'oublierai jamais les jours qui ont suivi. Ma mère et moi nous ne pouvions plus nous parler, nous regarder. Nous nous frôlions comme deux fantômes. Au début, les voisins sont venus nous dire leur tristesse. Ils jetaient un coup d'œil sur moi, histoire de vérifier si j'étais prêt à prendre la relève. Ma mère s'en rendait compte et m'agrippait par les épaules. Puis les visites se sont espacées. Notre ferme est à l'écart du village, et bientôt il se trouva peu de monde pour emprunter le chemin qui monte chez nous. Nous ne sommes allés à aucune des veillées cette année-là. Ni les années qui ont suivi. Le malheur, c'est comme le choléra. Il s'attrape aisément.
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Ma mère m'a doucement repoussé par les épaules, m'obligeant à me détacher d'elle. Nous nous sommes regardés comme si nous allions être séparés pour toujours. J'ai dû m'accrocher à l'idée que j'étais un homme pour ne pas fondre en larmes. Mais est-on vraiment un homme à seize ans ?
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Puisque aucun vivant ne lui avait fermé les yeux, mon père n'était peut-être pas mort. Cette pensée, que nous n'exprimions jamais, nous causait beaucoup de souffrance. Elle nous empêchait de recoudre notre peine et de l'ensevelir.
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Malgré la fatigue, la difficulté des leçons, la faiblesse de ses connaissances, Camille ne se décourage pas. Il accède à cette forme de sérénité que procure le bonheur, peu à peu, de comprendre.
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- Son corps n'a pas été retrouvé, monsieur le commissaire. Il a été emporté par le Rhône.
- Emporté par le Rhône! Comme ça!
Il a un geste de marionnettiste.
- Evaporé! Bien sûr...Il y a toujours un problème avec vous les Auvergnats. Vous vous évaporez facilement.
- Alors, pas de corps? Pas de tombe, pas de certificat d'inhumation signé par le curé. Pas de trace de sa présence sur terre en somme...Il vivait où, cet homme discret?
- A la Guillotière
- La Guillotière, évidemment!
Le commissaire se lève...Il poursuit :
- La Guillotière, vois-tu, c'est un lieu particulier. On croit savoir où vivent les gens. On consulte les registres des garnis. On va taper à leur porte. Et les voisins te jurent que personne n'habite plus là depuis des années. Comme par hasard, c'est dans cet arrondissement que vivait ton père. Au milieu des Italiens, des maçons, des Auvergnats. Et de toute cette racaille qui afflue de partout. Des étrangers qui prétendent venir de là et qui arrivent en réalité de là! Et de là encore!
Son index frappe à toute vitesse différents points. Au nord, au sud, en Italie...
- Des étrangers irréguliers! Voilà ce que vous êtes. rien ne vous attache ici. Vous venez vous remplir les poches dans notre ville et vous repartez. Où ? On n'en sait trop rien. Alors tu peux imaginer que cela fait longtemps que je ne crois plus ce qu'il y a marqué la-dessus.
- Tiens ! je vais te faire une confidence : lorsque j'ai un de ces gaillards devant moi, je doute de son existence. Je veux parler de son existence réelle, administrative. Alors quand il s'agit d'un corps qui vogue dans le courant, permets-moi de te dire que cela relève d'un effort que je n'envisage pas.
- Il y a des témoins qui habitaient l'immeuble où il vivait, monsieur le commissaire.
- Quels témoins ? Des Auvergnats, des Piémontais! Rien, tu m'entends! Rien qui pourrait me pousser à rédiger un certificat et y apposer un coup de tampon. Allez, Fous-moi le camp!
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Ce n'est pas en abandonnant sa famille qu'on gagne sa liberté....
page 232.
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La mort attendrit, elle lave, elle exonère. Des images anciennes se sont imposées. Tes mains posées sur mes épaules lorsque tu me tenais devant toi pendant que tu discutais avec d'autres hommes à la foire de Gentioux. Ces heures passées à m'apprendre à pêcher dans l'étang de la Genette. Ta voix, ton regard indulgent même lorsque j'avais fait une bêtise. Parce que tu avais beaucoup à te faire pardonner toi-même, mais ça je ne la savais pas. Je t'ai revu en père affectueux. Tel que tu te comportais aux Bois d'en Haut.
page 221.
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Jeté dans la rivière. (un livre)
Que le courant le rapporte au Diable !
Est-ce à toi, mon père, que je dois cette facilité à me séparer des objets comme des êtres ? A me méfier des uns comme des autres. Est-ce là l'essentiel des valeurs que tu m'auras léguées ?
Bel héritage !
page 147.
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Le malheur, c'est comme le choléra. Il s'attrapa aisément.
page 19.
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