Même si,malgré les années je suis restée mince,le ventre juste assez rebondi pour être attirant,les jambes déliées.Je sais que c'est une illusion.La jeunesse c'est autre chose.Il suffit de marcher dans la rue pour s’en convaincre.Dévêtu on ne trompe personne.
Seulement, dire en face, c'est plus compliqué qu'au téléphone. Les idées, on ne les découvre vraiment qu'au moment de les énoncer. Lorsqu'on constate l'effet dévastateur qu'elles peuvent avoir, elles perdent de leur limpidité.
Mathilde a et un béguin pour Raphaël.Devrais-je m'en alarmer?Je ne le crois pas.Cela prouve qu’après toutes ces années à mon côté ,elle respire encore.
L'amour courtois n'est pas platonique.
La passion vibre dans la voix de Mathilde. Les étudiants ne s'y trompent pas. La jeune maîtresse de conférences ne cherche pas à séduire son auditoire. Non. C'est l'intimité de son rapport à son sujet d'étude qui impressionne. En cet instant, elle incarne la poésie courtoise. Depuis des années, elle vit au milieu des troubadours et des trobairitz1. Au long des chemins de leurs errances. Au cœur des châteaux perchés. Dans un imaginaire où tout est signe. À force d'étudier et d'observer ce jeu étrange auquel se livrent hommes et femmes de l'aristocratie occitane, une part d'elle est devenue songe.
Dans la logique de la fin'amor, la femme est supérieure. Elle règne sur l'homme.