Dans toute vie, il existe des sphères hautement intimes. Il y a une différence entre cacher quelque chose et ne pas avoir envie d’en parler.
« Il reviendra en gloire pour juger les vivants et les morts » et « Jugement dernier ».
La citation n’était pas biblique mais liturgique. Appelée « le Credo des Apôtres », elle était reprise comme profession de foi par la plupart des confessions chrétiennes. Celles-ci se référaient à la croyance en un Dieu qui appellerait à lui ses fidèles et bannirait les autres dans un enfer symbolique ou réel.
Nombreuses étaient les religions à postuler un jugement final, mais seules les confessions catholique et luthérienne utilisaient l’expression exacte. Leur criminel avait donc été élevé dans la foi chrétienne, et très probablement catholique romaine, puisque c’était la religion largement dominante en Louisiane.
La violence, l’épouvante et le sang, il pouvait y faire face. Même chose pour la perversion, le crime, le non-respect de la vie, les comportements tordus que beaucoup considéraient comme la norme. Il avait appris à laisser la méfiance, la discrimination, la stupidité humaine glisser sur lui comme sur les plumes d’un canard. Et il n’avait pas besoin de boire ou de se droguer pour tenir.
Avoir à questionner un parent fraîchement endeuillé était un des aspects les plus lourds de son métier. Il n’était pas père lui-même, mais il imaginait sans peine les abîmes de souffrance dans lesquels la perte d’un enfant pouvait plonger quelqu’un. Avec l’amertume en plus, dans ce cas particulier.
Les forts remontent la pente ; les faibles gobent des cachets.