Il fixa la gueule de l’arme quelques secondes, avec le sentiment d’être un cambrioleur pris sur le fait. Ou un daim prisonnier des phares d’un camion. Un gros camion, qui aurait roulé beaucoup trop vite.
Il leva les mains au-dessus de sa tête, bien haut, tout en combattant son envie de sourire.
- Ne visez pas le torse, Stacy, par pitié !
Elle abaissa le canon de son arme de quelques centimètres.
- C’est mieux ?
- Cet équipement m’est plus précieux que n’importe quelle autre partie de mon anatomie, répondit Spencer en se protégeant des deux mains. Ça ne vous ennuierait pas d’oublier ça, ma belle ?
Un sourire aux lèvres, elle vint poser l’arme sur le lit.
- Ça va ? lui demanda-t-il une nouvelle fois.
Elle se frictionna les bras.
- J’ai froid.
Spencer avait toutes les raisons de croire que ce n’était pas uniquement à cause de la température. Il éprouva le désir soudain de la prendre contre lui pour la réchauffer et la réconforter.
Ce n’était pas le jeu en lui-même qui était dangereux, mais l’obsession du jeu.
Lundi 28 février 2005
1 h 30 du matin
La Nouvelle-Orléans, Louisiane.
Stacy Killian fut réveillée en sursaut par le bruit d'un coup de feu.