AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Le Consentement (482)

Denis est un éditeur, ami de ma mère, encore. Un soir où il dînait à la maison avec d'autres invités, il s'est levé de table lorsque G. à débarqué et l'a violemment pris à partie. Ma mère a dû demander à Denis de quitter les lieux, ce qu'il a fait sans se faire prier. Une des très rares personnes, peut-être la seule, à avoir tenté de se dresser contre G. et moi, à exprimer publiquement son indignation.

Page 102
Commenter  J’apprécie          00
Depuis longtemps, sans doute parce que mon père m'a abandonnée sur le bord de la route, Jean Didier me regarde grandir avec affection. Et j'ai conscience de sa solitude. J'ai vu, dans son appartement, cette baignoire maculée d'encre violette, où tous les jours il doit prendre un bain de permanganate à cause d'une maladie de peau effroyable: son visage, ses mains sont toujours irrités, rouges et striés de crevasses blanchâtres. Des mains extraordinaires qui me fascinent, tellement habiles à tenir un stylo, alors qu'en plus du reste, elles sont tordues par la poliomyélite. Curieusement, son aspect physique ne m'a jamais rebutée, je l'embrasse toujours comme du bon pain. Derrière la souffrance, et l'apparente méchanceté, je sais que se cache un être doux et bienveillant.

Page 101
Commenter  J’apprécie          00
Mais depuis que G. a commencé à écrire ce roman, le réel change de camp : de muse, je me transforme peu à peu en personnage de fiction.

Page 98
Commenter  J’apprécie          50
Les garçons éprouvent à son égard, un rejet viscéral, ce qui arrange bien G., car il n'a pas la moindre envie de faire leur connaissance. Les garçons, il les préfèrent imberbes, 12 ans, maximum, comme j'en aurai bientôt la révélation. Au-delà, ce ne sont plus des objets de plaisir, mais des rivaux.

Page 87
Commenter  J’apprécie          00
La dépossession commençait comme ça, entre autres choses.
Par la suite, jamais G. ne s'intéressera à mon journal, ne m'encouragera à écrire, ne m'incitera à trouver ma voie.
L'écrivain, c'est lui.

Page 86
Commenter  J’apprécie          00
(Cela fait des semaines, en effet, que toutes les tentatives de G. pour venir à bout de mes réticences sont restées vaines. Ça n'a pas l'air de le gêner beaucoup, mes fesses lui suffisent amplement). Le docteur lève un sourcil, un peu surpris, puis déclare que j'ai en effet l'air d'une jeune fille très en avance sur son âge et qu'il est tout disposé à m'aider. Après m'avoir examinée, il décrète tout joyeux que je suis en effet la « vierge incarnée» car jamais il n'a vu un hymen aussi intact. Avec dévouement, il me propose dans la foulée une légère incision sous anesthésie locale, qui me permettra d'accéder enfin aux joies du sexe.
[...] ce médecin n'a pas la moindre idée de ce qu'il est en train de faire: aider l'homme qui se rend quotidiennement à mon chevet à jouir sans entrave de tous les orifices de mon corps.
Je ne sais si on peut dans ce cas parler de viol médical ou d'acte barbare. Mais quoi qu'il en soit, c'est bien sous le coup - habile et indolore - d'un bistouri en inox que je deviens enfin une femme.

Page 78/ 79
Commenter  J’apprécie          00
- Qu'est-ce que tu entends dans le mot «genoux», un ? Si tu décomposes le mot« genoux » ? Il y a "je" et il y a "nous", et ton problème, c'est bien un problème de «rhumatisme articulaire », donc... tu serais d'accord avec moi pour dire que tu as un problème d'"articulation" entre le 'je" et le "nous", n'est-ce pas?
[...]
-Parfois les souffrances psychiques, quand elles restent silencieuses, s'expriment à travers le corps en provoquant des douleurs physiques.

Page 71
Commenter  J’apprécie          00
Dans notre environnement bohème d'artistes et d'intellos, les écarts avec la morale sont accueillis avec tolérance, voire avec une certaine admiration. Et G. est un écrivain célèbre, ce qui est en fin de compte plutôt flatteur.

Dans un tout autre milieu, où les artistes n'exerceraient pas la même fascination, les choses se seraient sans doute passées autrement. Le monsieur aurait été menacé d'être envoyé en prison. La fille serait allée voir un psychologue, aurait peut-être évoqué le souvenir enfoui d'un élastique qui claque sur une cuisse ambrée dans un décor oriental, et l'affaire aurait été réglée. Point final.

Page 67
Commenter  J’apprécie          10
Parfois, elle l'invite à dîner dans notre petit appartement sous les combles. À table, tous les trois, autour d'un gigot-haricots verts, on dirait presque une gentille petite famille, papa-maman enfin réunis, avec moi, au milieu, radieuse, la sainte trinité, ensemble, à nouveau.
Si choquante, si aberrante, que puisse paraître cette idée, G. est peut-être pour elle aussi, de façon inconsciente, le substitut paternel idéal, le père qu'elle n'a pas su m'offrir.

Page 66
Commenter  J’apprécie          00
Un média n'est jamais que le reflet de son époque

Page 64
Commenter  J’apprécie          00





    Lecteurs (7626) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Gabriel Matzneff

    Un essai littéraire est paru en 2021 sur Gabriel Matzneff et "Le Consentement" de Vanessa Springora. Quel est son titre ?

    La Petite Fille et le Vilain Monsieur
    L'Adolescente trompée
    L'ogre
    Les Horreurs de l'amour

    7 questions
    10 lecteurs ont répondu
    Thème : Vanessa SpringoraCréer un quiz sur ce livre

    {* *}