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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Voilà un bien joli livre, surprenant, qui monte lentement mais délicieusement en puissance pour passer du domaine de l'intime à celui du drame présent et passé. Se cacher pour l'hiver de Sarah St Vincent – traduit par Éric Moreau – est un premier roman maîtrisé et réussi, étonnement très (trop) peu vu ici ou là.

À Gardners en Pennsylvanie, au coeur de ces Blue Ridge Mountains quasi désertes en hiver, vit Kathleen. Enfin vit… Ses journées s'écoulent entre le « diner » où elle sert le café à des clients fantômes, et sa chambre chez sa grand-mère vieillissante. Là elle y trouve le réconfort de ses petits cachets blancs qui l'aident à oublier : le passé ; l'accident ; le drame ; Amos, ce mari mystérieusement défunt… On n'en saura pas plus. Enfin pas tout de suite.

Quand Daniil, réfugié ouzbek débarque de nulle part, un lien distant mais subtil se lie avec Kathleen, de ceux qui unissent les corps et les âmes meurtries. Peu à peu, ils s'apprivoisent et leurs passés se dévoilent. Il les rapproche, avant d'apparaître si opposé, confrontant à nouveau Kathleen au dilemme du remords ou du pardon.

En nous dressant cet attachant portrait de « femme en hiver », Sarah St Vincent aborde de front mais avec beaucoup de subtilité l'autre face des violences conjugales : celle des vies définitivement éteintes par les séquelles psychologiques, le poids de l'insupportable sentiment de culpabilité partagée et l'impossible pardon à soi-même et aux autres.

Le récit est simple et lent à souhait, comme les jours qui s'étirent à l'identique. Mais aussi particulièrement réussi quand il s'égare pour décrire la nature rédemptrice de ces montagnes sauvages, où l'on croit pouvoir se perdre dans le décor alors qu'on y est tellement visible… Un bien joli titre pour un bien joli livre !
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Décembre 2007, Kathleen, l'héroïne du premier roman de Sarah St Vincent, travaille dans un snack situé dans un parc naturel coupé du monde, perdu dans les forêts oubliées de Pennsylvanie, perché à la pointe septentrionale de la chaîne des Blue Ridge Mountains. Venu de nulle part, surgit « Daniil », un étranger qui se dit étudiant ouzbek, que Kathleen héberge pour la nuit dans le gîte attenant.

L'arrivée de Daniil marque le début d'une amitié timide entre deux êtres cabossés par un passé que l'on devine trouble voire tragique. Daniil prend ses quartiers dans le gîte avec la bénédiction de Martin, personnage étrange et lumineux, qui gère l'établissement. Il passe la plupart de son temps reclus dans sa chambre, dont il ne sort que pour échanger quelques mots avec Kathleen, se montrant particulièrement discret sur la véritable raison de sa présence au coeur des Blue Montains.

Kathleen a elle aussi fui le monde, en proie à de lancinantes douleurs qui irradient sa hanche, elle vit avec sa grand-mère dans la bourgade la plus proche. L'auteure lève peu à peu le voile sur le passé de son héroïne, qui se procure auprès de l'oncle de sa meilleure amie Beth des opiacés qui la plongent chaque soir dans un sommeil sans rêves. La jeune femme de vingt-sept ans a été une brillante étudiante de physique, elle a été mariée et un mystérieux accident l'a poussé au ban de l'austère communauté de la région.

Le passé de Daniil paraît plus obscur encore, en permanence sur le qui-vive, il semble redouter une menace aussi terrible qu'invisible. le mélange d'inquiétude et d'une étrange douceur qui émane du longiligne étranger émeut Kathleen à qui il se confie lors de longues parties d'échecs et raconte être un avocat ayant fui la police secrète d'Ouzbékistan, réfugié au Etats-Unis grâce à l'obtention d'un visa étudiant qui vient d'expirer.

Dans ce roman aussi sombre qu'envoûtant, une angoisse insidieuse étreint progressivement le coeur du lecteur, qui saisit que l'enjeu du livre a finalement peu à voir avec l'intrigue qui, telle une araignée géante, déploie lentement sa toile. Non, ce qui se joue ici, c'est le puzzle du passé des protagonistes qui se construit au fur et à mesure que se déroule le récit.

Comme le suggèrent les vestiges d'un camp de prisonniers allemands et japonais datant de la seconde guerre mondiale situés à quelques encablures du gîte, « Se cacher pour l'hiver » est avant tout un roman qui affronte la question du Mal. On peut même affirmer qu'il nous rappelle le sens d'un mot galvaudé, en osant nommer l'indicible. Les destins croisés de Kathleen et de Daniil illustrent à la fois sa terrible banalité et son innommable horreur, de la violence conjugale « ordinaire » aux séances de torture pratiquées par la police secrète ouzbek.

Tapi dans une nature inviolée dont la beauté sauvage coupe le souffle, serti dans l'écrin délicat d'une écriture empreinte de poésie, « Se cacher pour l'hiver » est un roman noir comme l'ébène, un souffle glacé qui s'engouffre dans les plus sombres recoins de l'âme humaine, qui propulse son lecteur dans les dédales obscurs d'une forêt souterraine hantée par le malin. Et pourtant, au coeur des ténèbres, on aperçoit parfois une flamme tremblante, sur le point de s'éteindre, telle une lueur d'espoir qui vacille au coeur de la tempête.
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Il est des romans sur lesquels on ne misait pas grand-chose et qui vous cueillent par surprise.
En Pennsylvanie, au coeur d'un parc naturel, Kathleen travaille dans un snack fréquenté uniquement par les chasseurs et les randonneurs l'été. La jeune femme ne voit donc pas grand-monde et cela lui convient ainsi. A l'âge de 22 ans, la jeune femme a survécu à un accident de voiture qui l'a laissé veuve et dont elle a gardé des séquelles physiques. Son quotidien se résume donc à son travail au snack, à sa vie chez sa grand-mère dont elle prend soin et quelques rares sorties avec sa meilleure amie Beth.
Tout est bouleversé le jour où un étranger se présente au refuge du parc. Daniil prétend être un étudiant ouzbek mais très vite Kathleen, qui nous une relation amicale avec lui, devine que l'homme cache un secret.

Secret. C'est peut-être bien ce mot qui résume le mieux l'ambiance de "Se cacher pour l'hiver" dont l'intrigue monte progressivement en intensité. Sarah St Vincent prend son temps pour situer le cadre et les personnages, plongeant le lecteur dans un paysage hivernal, sauvage, beau et isolé. Nous découvrons lentement le quotidien de Kathleen dont le passé va être peu à peu dévoilé au lecteur, de même que celui de Daniil. On pourrait tomber dans une certaine monotonie mais l'auteure évite cet écueil en menant une narration ponctuée de flash back qui nous tiennent en haleine car forcément, on veut connaître toute l'histoire de la jeune femme. Les personnages secondaires tiennent également leur place, révélant des hommes et des femmes aux fêlures gardées secrètes.
L'intensité de ce roman tient donc dans la profondeur psychologique de ces personnages, dans l'affrontement moral - car pour moi il s'agit de cela - qui se joue entre Kathleen et Daniil, ce dernier symbolisant toute l'ambivalence des êtres humains.
Violences domestiques et droits de l'homme - l'auteure est avocate spécialisée dans ces domaines - sont les principales thématiques de ce roman où l'on on pourrait dire qu'il ne se passe pas grand-chose mais où tout réside dans le passé des personnages et la réflexion que l'on peut en tirer sur le pardon, le repentance ou la révolte.
Une très belle découverte.
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Pennsylvanie, un parc naturel au coeur de l'hiver, déserté de ses touristes.
Kathleen travaille dans le petit snack du Parc.
Daniil arrive à pied d'on ne sait où à la recherche d'un gîte pour la nuit.
Elle souffre d'anciennes blessures suite à un accident de voiture qui a coûté la vie à son mari.
Il est maigre et sans argent.
Elle a toujours vécu dans ce coin retiré où elle vit de sa grand-mère.
Il arrive d'Europe de l'Est.
Elle est pleine de rage et de rancoeur.
Il est habité par la peur et la honte.
Mais ils ont en commun la littérature, les échecs et un passé lourd de secrets qu'ils ne peuvent partager.
Le temps d'un hiver, ils vont s'apprivoiser à coup d'aveux et de mensonges.
C'est une très belle histoire qui garde jusqu'à la fin une part d'ombre en ce qui concerne Daniil.
Le personnage de Kathleen est superbe. Cette jeune femme contient en elle tant de souffrance, de colère, de regrets, de rancune qu'elle en devient une sorte de martyr, victime de rejet, de violence, seulement coupable d'être toujours là pour les autres.
Celui de Daniil est volontairement plus flou, incernable.
Tout dans ce roman est voilé de secrets. le lieu et son passé caché, la grand-mère de Kathleen, Martin qui travaille avec la jeune femme, tous ont un secret qui sera dévoilé au fil du récit.
L'auteure, avocate des Droits de l'Homme, nous parle ici de violences conjugales et familiales au travers de Kathleen mais aussi d'atteinte aux droits de l'Homme au travers de Daniil.
Dans un style tout en nuances et de façon subtile, Sarah St Vincent éveille la curiosité du lecteur pour amener ces deux thèmes et évoquer l'inacceptable que, finalement, les deux personnages principaux ont accepté, ont subi et tentent de se pardonner à eux-mêmes.
Dans un décor magnifique, Sarah St Vincent dévoile une histoire tragique superbement écrite.

Lien : http://www.evadez-moi.com/ar..
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Dès les premières lignes, Se cacher pour l'hiver m'a frappée par la précision, la poésie et la justesse des mots que l'on sent choisis avec soin et dont l'on perçoit toute la puissance. Ainsi, bien que la plume de l'autrice soit d'une telle beauté que l'on tendrait à s'en abreuver au lieu de la savourer, il serait dommage de ne pas prendre le temps de se laisser imprégner de l'implicite, de ces informations et émotions qui, sans être tues, nous apparaissent presque cachées à l'image d'une héroïne tout en pudeur et en retenue.

Kathleen, dont la vie est rythmée par son travail et ses petits moments de vie qui font passer le temps, à défaut de véritablement l'occuper, voit son quotidien bouleversé par l'arrivée d'un étranger, un réfugié ouzbek. Il se prétend étudiant, mais des questions se posent sur les véritables raisons de sa venue au sein d'un parc naturel, certes splendide, mais désert en cette saison. de fil en aiguille, et de manière assez inattendue, Kathleen n'étant pas du genre à s'épancher, une amitié se noue entre elle et Daniil, cet étranger auréolé de mystère. À mesure que les jours passent, chacun se dévoile peu à peu et les drames du passé se dessinent lentement, laissant le temps aux personnages de trouver le courage de les énoncer, et aux lecteurs de les accepter.

Cette amitié, douce et mélancolique à l'image des personnages, poussera Kathleen à faire un véritable travail d'introspection sur son passé, et « l'événement », cet accident qui a meurtri son corps tout en délivrant son âme. Avec une maîtrise totale, l'autrice mêle présent et passé : présent dans lequel Kathleen semble stagner, sans vouloir se l'avouer, et un passé qui se révèle bien difficile à oublier. Il est ici question de résilience, de pardon et du deuil d'une relation idéalisée qui s'est fracassée contre la réalité, et qui est venue éteindre toute la vitalité d'une jeune femme en devenir jusqu'à la transformer en ombre. Avec une pudeur et une force qui réside autant dans le choix des mots que le cheminement de l'héroïne, on découvre différentes formes de violence et ses conséquences, mais aussi toutes ces petites lâchetés qui révoltent et qui blessent aussi durement que les coups. Lâcheté d'un représentant de la religion qui se cache derrière des écrits pour fermer à clé la porte d'une prison, et lâcheté de parents tellement engoncés dans leur petit confort qu'ils se révèlent bien incapables de faire autre chose que penser à eux-mêmes.

Comme si l'on ne souhaitait pas brusquer une femme que l'on sent bien plus fragile qu'elle ne veut bien l'admettre, on attend le souffle coupé qu'elle se dévoile à nous dans son entièreté et que toute la lumière se fasse sur son passé ainsi que sur celui de son nouvel ami. Sans réellement s'en apercevoir, on se retrouve ainsi petit à petit piégé au coeur du somptueux décor d'un parc régional que l'on rêve de parcourir autant pour l'évasion qu'il promet que les personnes qu'il abrite. Que ce soit Kathleen et sa gentillesse teintée de retenue, sa grand-mère et sa belle force de caractère, Daniil, sa pudeur et son esprit tourmenté, ou encore Martin et son altruisme sincère, les personnages nous attirent inexorablement à eux. Très différents les uns des autres, ils ont pourtant en commun un passé fait d'ombre qui les réunit autour de la même compréhension de la vie et de ses aspérités.

L'amitié entre Daniil et Kathleen permet à l'autrice d'aborder un panel de thèmes forts : la situation politique en Ouzbékistan, la violence physique et psychologique et les mécanismes emprisonnant les victimes bien plus solidement que la plus infranchissable des barrières, l'amitié, la résilience, le poids de la culpabilité, la rédemption, ces choix de vie qui finissent par nous écraser… Sans tomber dans la condamnation ou le jugement péremptoire, Sarah St Vincent nous montre à quel point la vie est complexe à l'image des êtres humains qui possèdent différentes facettes et qui peuvent, selon les circonstances, être capables du pire comme du meilleur. Peut-on vraiment arriver à détester sans réserve une personne qui a fait du mal à autrui et des choses impardonnables, mais qui nous a offert son amour, son amitié et/ou son affection ? Peut-on pardonner le passé d'un individu au regard de la personne qu'il est devenu ? Quelques questions, d'ordre éthique et moral, qui s'imposeront à vous, mais qui n'occulteront jamais la force d'une amitié inattendue qui donnera à une jeune femme l'impulsion d'être au lieu de rester enfermée dans ce qui a été…

Empreint de pudeur, de poésie et d'une douce mélancolie, voici un roman d'une grande force à l'image d'une femme sur le chemin de la guérison et de la renaissance. Entre amitié, secrets, rédemption, froid mordant de l'hiver et décor somptueux, Se cacher pour l'hiver confrontera les lecteurs à la complexité de l'être humain tout en les baignant dans un halo de lumière, leur rappelant que toute obscurité est destinée à être un jour percée.
Lien : https://lightandsmell.wordpr..
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Se cacher pour l'hiver est un roman que l'on découvre sous un nouveau jour à chaque chapitre. de nombreux thèmes sont abordés, certains auxquels on ne s'attend pas en ayant lu le résumé.
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Notre narratrice est une femme, meurtrie dans sa chaire et son esprit par un terrible accident de voiture, dans lequel son mari est décédé. Elle a décidé de vivre recluse chez sa grand-mère. Elle fait un travail sous-payé, dans un petit magasin où l'activité est peu présente. Perdue au fond des vallées et des montagnes, elle se réfugie dans une vie simple, éloignée de tous. Mais voilà qu'un jour débarque un homme étranger, qui semble timide, craintif. N'ayant pas d'endroit où dormir, elle lui propose de prendre une chambre dans le gîte d'à côté. Un élément étranger vient de s'introduire dans sa routine bien huilée et va bousculer sa vie.
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L'autrice prend son temps pour installer ses personnages, son décor, son intrigue. le début peut sembler long au point qu'on se demande ce qu'on est en train de lire et où l'autrice veut nous amener. Et du coup, on attend, on guette le moindre signal, le moindre indice qui pourrait nous mettre sur la piste d'une pièce du puzzle. Par ce biais, elle crée une certaine tension qui nous fait avancer dans le récit sans pouvoir s'arrêter. La personnalité des personnages est très bien travaillée, on est loin des clichés et de certains personnages types que l'on peut retrouver dans des romans traitant des mêmes thématiques. Je n'en dis pas plus car le point fort de ce roman réside dans tous ces tiroirs que l'autrice nous fait ouvrir au fur et à mesure de l'histoire.
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Kathleen a 27 ans, elle est veuve, vit chez sa grand-mère et travaille dans un snack en plein montagne qui n'accueille que de très rares clients une fois passée la belle saison. Un jour d'hiver débarque un client différent, Daniil, étudiant ouzbek. Il s'installe dans le gîte voisin, visiblement à la recherche d'un abri où se cacher.
Plus qu'un roman noir, ce roman est plutôt selon moi une chronique détaillée d'un lieu, isolé dans une nature hostile dans lequel deux âmes perdues s'apprivoisent. Qui se cache et de qui ? Qui a peur et de quoi ? L'auteure s'attache aux menus détails du quotidien de Kathleen, aux gestes répétitifs que chaque jour elle accomplit dans une sorte d'oubli, sans que cela ne soit ennuyeux, à aucun moment. L'atmosphère est plantée, on visualise parfaitement bien les lieux et on s'attache à cette jeune femme.
Petit à petit, par petites touches, on en apprend un peu plus sur elle, son mariage, elle se réveille au contact de "l'étranger", même si c'est cela la met danger, l'oblige à interroger le passé, le sien comme celui de cet homme.
J'ai vraiment aimé ce premier roman, même si le sujet principal n'est pas évoqué tout de suite, même et peut-être surtout parce qu'il faut un peu de temps au lecteur pour comprendre qui est Kathleen et les difficultés qu'elle éprouve à se reconstruire.

Traduction Éric Moreau
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Certains livres ont le pouvoir de vous embarquer dès les premières pages vers une aventure hors du commun et donne une folle envie de Se cacher pour l'hiver, pour les savourer.

Se cacher pour l'hiver comme Kathleen et Daniil nos deux personnages qui hantent les pages de cette histoire.

Se dévoilant peu à peu l'un à l'autre, nos deux écorchés, blessés physiquement et psychologiquement tentent de s'apprivoiser nous livrant peu à peu leurs blessures et leurs secrets par petites touches comme lorsque le printemps libère l'hiver de ses paysages enneigés avec l'espoir de voir renaître des jours meilleurs.

Avec douceur et subtilité malgré la violence des faits, l'auteure Sarah St Vincent aborde la violence conjugale, la culpabilité et l'espoir du pardon par la rédemption.

Une histoire tragique portée par une plume magnifique qui sied à ravir à ce décors hivernale des Blue Ridge Mountains où nos deux âmes perdues s'apprivoisent, s'entraident malgré la noirceur qui les habitent.

Un magnifique premier roman qui donnent vies à des personnages inoubliables dans une ambiance sous tension où l'intrigue se libère au fil des pages, pour que la souffrance s'envole et que le soleil illumine enfin leur vie.

Une superbe découverte comme sait nous offrir la maison d'éditions Delcourt.

Chronique complète sur mon blog Dealerdeligne sur WordPress lien ci-dessous :
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Kathleen vient de perdre son compagnon dans un accident de voiture. Elle passe l'hiver retranchée dans une auberge perdue au coeur d'un parc naturel où elle a trouvé un petit boulot. Les visiteurs se font rares. Un beau jour elle croise Daniil, un étudiant ouzbek qui semble aux aguets. Petit à petit leur amitié prend de l'ampleur et les amène à se révéler mutuellement leurs secrets. Mais la menace se rapproche...
Se cacher pour l'hiver est un très beau roman noir qui m'a un peu rappelé les ambiances des livres de Patrice Gain et dont l'écriture poétique et directe m'a bouleversée. A lire!
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Au coeur de forêts de Pennsylvanie, Kathleen vaque jours après jours à ses occupations. Région coupée du monde dès les premières neiges, le snack où elle travaille devient silencieux. Les heures et les jours s'égrènent selon un rituel fallacieux. Un pas après l'autre Kathleen, survit à sa vie devenue un sale enfer. le corps douloureux, l'âme en peine, Kathleen est devenu le fantôme d'elle même. Blessures visibles, blessures invisibles se côtoient cette chair meurtrie au delà du concevable. Kathleen avance tant bien que mal, s'efforce d'être la jeune femme qu'elle devrait être, s'efforce de sourire à sa grand-mère soucieuse et malade, s'efforce de se cacher sous cet artifice qu'est l'apparence.
Alors que les premières neiges font leur apparition, un étranger fait irruption. Un premier contact aussi froid que délicat, mais qui pousse la curiosité de Kathleen à son maximum. Alors qu'il s'éternise dans le coin, une étrange liaison s'installe entre eux. D'abord silencieuse, elle évolue vers l'amitié. Une relation où la méfiance est de mise dans un premier temps, s'effilochant vers les confidences. La neige resserre les liens, les tisse, sur le chemin de la résilience, de l'acception et de la rédemption. Alors que cette dernière fuit à l'arrivée du printemps, la vérité explose, effraie.


Sarah St Vincent signe un premier roman d'une rare intensité. Elle met en scène posément ses personnages et les amène avec une délicieuse délicatesse à la délivrance. Elle virevolte dans les airs une douce mélopée, laissant ici et là des notes acides, dramatiques. Avec grâce, mélancolie et dans ce silence qui annonce le pire, Sarah St Vincent met en scène l'innommable, la violence. D'abord tapie dans ce silence morbide, l'arrivée de l'étranger va la réveiller, mais au lieu de surgir, elle va tisser sa toile solidement pour que rien ne lui échappe. Elle se nourrit des peurs, des souffrance et des cauchemars. Et puis le moment venu, elle s'octroie le rôle principal. Cette montée crescendo est très perfide dans le sens où elle surprend littéralement et on comprend qu'au point final pourquoi. Sous la cadence latente des trois quarts du roman, le pire se prépare. Sarah St Vincent traite un thème fort et actuel : violence domestique, celle psychologique et physique. Elle aborde avec une véritable sensibilité et avec une force considérable, celle qui permet la délivrance fictive ou réelle.


Kathleen et Daniil, c'est en quelque sorte Le Blanc et le Noir qui se rencontrent. Chacun dans sa manière d'interagir avec l'autre va servir de miroir révélateur. Une histoire d'amitiés qui n'aurait pas dû être, une histoire d'un homme et d'une femme transfigurés à tout jamais par la noirceur la plus abyssale de l'âme humaine.


A découvrir de toute urgence !
Lien : https://lesmisschocolatinebo..
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