La communauté du Vivant est constituée d'exactement 3 milliards d'humains. Chaque membre du Vivant est remplacé avant que sa sénescence ne le rende trop dysfonctionnel, se réincarnant dans une enveloppe corporelle rajeunie. La vie et la reproduction humaine sont donc sous contrôle, ce qui n'interdit pas les jeux sexuels en mode « luxure ». Les rencontres sont d'ailleurs facilitées par le Socio, un vaste système sur lequel chacun peut se connecter. La naissance de « zéro » révèle cependant des dysfonctionnements du Vivant : zéro est un surnuméraire, apparu à l'insu du Vivant et par ailleurs totalement déconnecté du Socio. Zéro et le dysfonctionnement à son origine, ainsi que l'existence de dissidents ne mettent-ils pas en danger la survie même du Vivant ?
Cette dystopie m'a souvent fait penser à l'excellent roman d'Aldous Huxley 'Le meilleur des mondes'. Le propos y est encore plus original, et les techniques imaginées par l'auteur prennent en compte des évolutions technologiques récentes. Ce monde imaginaire est prétexte à des réflexions sur le savoir et sur la place de l'individu dans la société.
La première moitié du roman est captivante. Je me suis d'autant plus senti impliqué que l'identification avec le personnage zéro est facilitée par sa ressemblance avec les hommes « de l'Antiquité » - « l'Antiquité » désignant le monde d'aujourd'hui. Il est dommage que le roman traîne ensuite en longueur, à tel point que j'ai trouvé les cent dernières pages plutôt laborieuses. Quelques concepts un peu trop flous à mes yeux (les strates) ont aussi gâché le plaisir de cette lecture.
Un roman original et imaginatif.
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"Le Vivant" est un livre étrange. Déroutant parfois, mais pertinent et créatif. J'ai rapidement accroché à l'histoire, qui fait froid dans le dos...
On découvre un système, "le Vivant", où tout est sensé être stable, parfait, équilibré, en harmonie, grâce au contrôle du nombre de vivants... jusqu'à ce qu'arrive Zéro... Mais je ne vais pas expliquer l'histoire, juste relever quelques éléments qui m'ont marquée.
Anna Starobinets nous propose de plonger dans un monde dans lequel les gens communiquent principalement de façon virtuelle, grâce à une connexion permanente au réseau social commun : le "Socio".
Tout se vit dans ce monde virtuel qui régit tous les pans de la vie : relations humaines, loisirs, TV, pub, etc. Des "applications" en tous genre existent pour faire vivre des expériences aux gens : par exemple, l'application "chien" permet d'avoir un animal de compagnie virtuel, le mode "luxure" permet de faire des rencontres charnelles virtuelles et d'y réaliser tous ses fantasmes...
"Le Vivant" est un système dans lequel les gens seraient libérés de la peur et de la mort, mais où aucune liberté n'existe réellement le contrôle des naissances et de la mort, la fin de la famille, obligation d'être connecté au réseau quasiment en permanence ... il dévoile également la déshumanisation de cette société : : les hommes "sans-visages", les bidonrobovilles, par exemple .
L'auteure a crée un vocabulaire propre à cet univers futuriste et hyper-technologique, qui fait écho à nos réseaux sociaux actuels (notamment Facebook). Je pense que cette façon d'écrire peut être déroutante pour les personnes qui ne sont pas adeptes des moyens de communications actuels (les dialogues similaires aux "tchats", les mails qui surgissent d'un coup, tels des fenêtres pop-up qui s'afficheraient sur nos ordis...).
Certains éléments de vocabulaire manquaient d'explications à mon goût : il m'était difficile de m'imaginer par exemple les codes couleurs "disponible", "jaurai de la chance" etc... D'autres éléments ne m'ont pas plu, pas indispensables selon moi (ex: Jpap, Jsié, Vezp... le lexique décrit ces expressions mais ne les explique pas...).
Mais cela ne m'a pas empêché de m'immerger dans cet univers et d'apprécier la lecture (une fois que les "codes" étaient intégrés), et de trouver le récit est captivant. Jusqu'à un certain point : j'ai été déçue par la dernière partie, la fin m'a parue un peu étrange - pas sûre d'avoir tout compris...
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Le roman se lit vite, le lecteur voyage dans une époque où les humains n'ont plus de liberté de penser, tout est réglé par des ordinateurs. J'ai eu du mal à rentrer dans l'histoire, à m'attacher à ses personnages.
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Ce livre a été difficile à lire, et m'a laissé un goût amer dans la bouche.
Mais l'auteur est un visionnaire selon moi sur l'impact des réseaux sociaux. C'est pourquoi il faut quand même le lire, hélas...
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