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Critique de florigny


Dans Une veuve dort seule, roman gigogne écrit en 1959 et paru en 1960, la partie la plus intéressante est la postface qui apporte un éclairage indispensable sur cette étrangeté littéraire que Stanislas-André Steeman a de toute évidence pris beaucoup de plaisir à construire ou déglinguer, en alternance.


Il est dit que l'auteur souhaite s'affranchir de son personnage fétiche, M. Wens, auquel est très attaché son éditeur, puisqu'il est déjà connu et approuvé par les lecteurs et donc vendeur. Mais Steeman souhaite mener sa carrière comme il l'entend et Dans une veuve dort seule enfreint et torture ses habitudes d'écriture. Il invente un romancier qui invente un romancier dont la vie conjugale ressemble à sa propre vie conjugale, dans une mise abyme étourdissante, un jeu de dupes ou d'échecs, ou encore jeu de miroirs. Il y a aussi un jeu de roulette qui n'a rien de russe puisqu'il s'agit de celle du casino. La fiction et la réalité se mélangent, l'illusion engendre des illusions et le vrai se nourrit du faux qui se nourrit du vrai. le lecteur a la tête qui tourne.


Il est également dit dans cette riche postface que ce roman serait onirique, freudien, un puzzle psychanalytique. Bon, faut peut-être pas pousser non plus, n'est pas William Bayer qui veut ; pour ma part, j'y vois plutôt une comédie, un vaudeville, une histoire de cocufiage peut-être émoustillante il y a 60 ans mais plus maintenant ; où les allusions sexistes, machistes sont totalement hors jeu. J'ajoute que l'humour annoncé comme désopilant dans ces temps reculés est passé de mode et que le curseur s'est déplacé sur l'échelle du rire.


Enfin, Une veuve dort seule semble avoir été écrit pour une adaptation cinématographique qui n'a jamais trouvé preneur, Henri Decoin n'en a pas voulu, Edwige Feuillère et Michel Auclair se sont excusés tout comme Simone Signoret et Yves Montand ou encore Alain Delon et Danielle Darieux. Quant à Eddie Constantine, il n'acceptait par contrat que des répliques ne comportant pas plus de 7 mots.


Bref, une curiosité littéraire – ni plus ni moins - qui a subi les outrages du temps tout en gardant de beaux restes.
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