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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Quand deux espions se mettent à table…
Ces deux-là vont finir par parler, sans menaces, sans violences, sans tortures, tout simplement en tête à tête au restaurant, et la vérité surgira, peut-être, au dessert.
Ils se sont aimés à Vienne et, après la tuerie de l'aéroport, elle est partie, brusquement, brutalement. Il ne s'en est toujours pas remis. Elle a refait sa vie, comme on dit, et lui fait toujours partie de la maison qu'elle a quittée. La maison c'est la CIA.
Cinq ans plus tard, l'interrogatoire d'un terroriste capturé en Afghanistan laisse à penser que les pirates responsables du massacre de Vienne étaient renseignés par l'un des membres de leur équipe. Vérité ou intoxication ? Il est chargé de trouver la réponse avant que l'enquête ne soit prise en main directement par Langley. Quelle belle occasion de renouer le contact avec son ancienne partenaire ! Il l'invite au restaurant après s'être inventé une réunion secrète à proximité de la charmante ville de Carmel où elle demeure à présent. La braise couve encore sous le feu de sa passion trop brutalement éteinte ; malgré les mises en garde, ne risque-t-il pas de se brûler à nouveau ?
La cuisine de l'espionnage n'est pas très digeste, alors, quand les aigreurs de l'amour déçu s'en mêlent, c'est encore plus difficile à digérer. La seconde partie du roman est haletante et, à mesure que la vérité semble poindre, les pages tournent de plus en plus vite dans l'attente du dénouement. le lecteur est impatient de savoir qui paiera l'addition.
Quatre étoiles pour le roman, un peu moins au Michelin sans doute.
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Il y a un peu plus de cinq ans, Henry Pelham et Celia Favreau travaillaient ensemble à Vienne en tant qu'agents secrets, et étaient également amants.
Puis il y a eu un attentat terroriste qui a coûté la vie à cent vingt personnes dans un avion, Celia a quitté la CIA, a fondé une famille et vit désormais aux Etats-Unis tandis que Henry a continué d'exercer son métier.
Aujourd'hui, Henry vient visiter Celia en partie avec l'espoir de ranimer la flamme entre eux mais surtout pour accomplir sa mission : obtenir des réponses et savoir ce qui s'est exactement passé ce jour fatidique où cent vingt personnes ont perdu la vie.

Cette histoire est un huis-clos se déroulant sur un laps de temps assez court, un dîner entre Celia et Henry, mais va permettre alternativement à chaque personnage d'évoquer le passé et de se replonger un peu plus de cinq ans en arrière à Vienne en livrant leurs points de vue et leurs impressions sur les événements qui s'y sont déroulés.
Celia est une femme différente, elle est aujourd'hui mariée et mère de deux enfants et pourtant elle accepte de revoir son ancien amant : "Je suis assise en face du meilleur amant que j'aie jamais eu et nous discutons de choses qui n'existent plus pour moi. C'est un peu comme si je parlais de mes rêves.".
A-t-elle véritablement changé et a-t-elle baissé sa garde ou bien joue-t-elle un double jeu comme Henry, qui est venu avec une idée bien précise derrière la tête concernant Celia : "Je pense à ce que je m'apprête à lui faire, et je me demande si je serai capable de vivre avec ce poids sur les épaules, alors même que toute mon entreprise a pour but d'assurer ma survie, justement." ?
L'intrigue de ce roman est très prenante et fonctionne bien, une fois commencé il est difficile de le lâcher, d'autant que l'histoire se déroule toute seule et que l'alternance entre les points de vue de Henry et de Celia offre au lecteur un double éclairage sur les événements passés à Vienne et la perception de chacun.
Si Henry apparaît comme un homme perdu dans le sens où sa vie se résume à son travail d'agent secret, Celia elle a su évoluer sans perdre les réflexes de sa vie passée, ce qui l'amène d'ailleurs à s'interroger sur l'affectation que son travail passé a sur sa vie actuelle : "Est-ce que cette spirale infernale du pouvoir risque de nous jouer des tours, à nous aussi ?".
Peut-être est-ce parce que je suis une femme j'ai ressenti plus d'empathie pour le personnage de Celia et l'évolution qu'elle a connue, le personnage de Henry a su moins me toucher, en tout cas je comprenais la démarche que Celia a pu avoir à l'époque de Vienne et le choix radical qu'elle a fait de changer de vie.
Difficile de vous en dire plus sans dévoiler l'histoire mais il y a de nombreux rebondissements et je ne m'attendais pas tout à fait à cette fin, preuve que l'auteur a su endormir ma méfiance sur certains aspects de l'histoire pour me faire partir sur une autre piste.
Je ne connaissais pas Olen Steinhauer mais j'ai beaucoup apprécié cette lecture, l'intrigue policière fonctionne et il a distillé beaucoup de suspens dans son scénario.
D'ailleurs j'imagine assez bien cette histoire en version cinématographique.
Mon léger regret est que j'ai été attirée par ce livre car une partie de l'intrigue se passe à Vienne or au final je n'ai pas vraiment retrouvé cette ville que je connais, les personnages ne font que citer des noms de rues ou de boîtes de nuit, je m'attendais à ce que des monuments ou des lieux emblématiques soient évoqués, à part la Gloriette dans le parc du château de Schönbrunn je n'ai pas été servie pour des retrouvailles littéraires avec Vienne.
Enfin, c'est un coïncidence avec le contexte actuel mais c'est le deuxième roman que je lis en l'espace de quelques mois où il est question d'un attentat terroriste majeur, je préfère bien entendu que ce genre d'événement reste du domaine de la fiction plutôt que du réel mais je trouve toujours intéressant de lire ce type d'histoire pour voir la façon dont l'auteur le traite.

"A couteaux tirés" porte bien son nom car d'un simple dîner de retrouvailles ce roman se transforme en joutes verbales entre les deux protagonistes jusqu'à ce que la vérité éclate, ne pas hésiter à consommer si vous êtes curieux de voir les coulisses des services secrets et de la lutte antiterroriste.
Lien : http://lemondedemissg.blogsp..
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Grâce à Masse critique de Babelio et aux éditions Presse de la cité , que je remercie, j'ai découvert un nouvel auteur.

Henry Pelham est espion pour la CIA et son terrain de jeu est l'Autriche après avoir été la Russie .

Quelques années auparavant un drame a eu lieu sur l'aéroport de Vienne. Des terroristes ont pris un avion en otage et personne n'a survécu. Ce lourd échec a laissé des traces chez tous ceux dont la mission était d'éviter un tel évènement. La fiancée d'Henry, Célia qui travaillait avec lui, est d'ailleurs partie pour les USA . Elle a décidé de changer de vie , s'est mariée et a deux enfants.

C'est vers elle que Pelham revient. Il a été chargé d'enquêter sur une éventuelle trahison touchant à ce drame. Son ex-fiancée est la dernière personne qu'il doit interroger sur cet évènement. Ce n'est pas seulement l'enquête qui l'intéresse mais aussi la possibilité de revoir cette femme qu'il a profondément aimé.

Ils se retrouvent dans un restaurant pour un interrogatoire qui croise leur vie professionnelle et leur vie privée, le passé et le présent. La version de l'un complète celle de l'autre et la vie d'une unité des services secrets prend forme, peu à peu.Un repas poker où chacun joue sa partie et où nous suivons le jeu de chacun sans savoir qui va gagner...
Lien : http://theetlivres.eklablog...
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Tout d'abord, merci à Babelio et aux éditions Presses de la Cité pour l'envoi de ce livre.

Les romans d'espionnage ne sont pas le genre que je préfère, pourtant lorsque Babelio m'a proposé de participer à cette masse critique privilégiée, j'ai sauté sur l'occasion, adorant découvrir de nouveaux auteurs. Et je n'ai pas été déçue, dès les premières pages, j'ai été plongée dans ce huis clos fantastique qu'est ce roman.

La trame de l'histoire est pourtant simple, tout se passe autour d'un repas entre Henri et Celia, anciens agents secrets mais aussi anciens amants.
Tout au long de ce repas, de nombreux flash-back nous permettent de comprendre ce qu'il est arrivé 5 ans auparavant et pourquoi Celia a quitté l'agence et son amant du jour au lendemain.
Pendant tout le récit, une seule question se pose : de quelle manière Célia est-elle impliquée dans cet attentat ?

Un roman dont toute l'action se déroule en quelques heures, autour d'une table, pourrait sembler long mais il n'en est rien.
L'alternance entre les dialogues des convives et les nombreux flash-back évoqués par Henry et Célia donne un rythme tout à fait appréciable à notre lecture.
On enchaine les pages et les chapitres sans pouvoir s'arrêter afin de découvrir la vérité.

Du côté de l'auteur, l'écriture est fluide, agréable et ne souffre d'aucune lourdeur nous donnant envie de refermer ce roman.

Seul petit bémol, je n'ai pas réussi à ressentir de l'empathie pour les personnages, autant pour Celia que pour Henri.

Si vous chercher un bon roman d'espionnage, à lire sans vous prendre la tête, n'hésitez plus et foncez chez votre libraire.
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Vienne, en 2006. Les services secrets américains n'arrivent pas à empêcher un carnage à bord d'un avion.
5 Ans plus tard, il ne fait plus de doute qu'il y avait une taupe dans ces services . Henry rouvre l'enquête et va vite éliminer beaucoup de protagonistes...sauf deux, dont son ancienne maitresse, Celia, aujourd'hui "retraitée " en Californie. Il part la retrouver pour un rendez vous qui mêlera l'interrogatoire officiel et la tentative de "re" séduction.

Bon roman d'espionnage avec une fin bien ficelée. On hésite longuement entre les deux principaux protagonistes. Très agréable à lire, intéressant dans l'étude des connexions de la vie privée et du rôle d'agent.
On aurait sans doute aimé un ou deux rebondissements de plus, mais l'intrigue est quand même intéressante. Un des suspect aurait pu être plus "travaillé". Ceci dit , on aurait alors perdu la coté face à face.
Merci à Babelio de m'avoir permis de découvrir ce livre.
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Le livre se découpe en parties : Les parties racontées par Henry se déroulent 5 ans après un attentat en Autriche qui a fait 120 morts dans un avion. Henry enquête sur ce qu'il s'est passé cette journée-là : il cherche un responsable, peut être un agent double. Lorsqu'il donne rendez-vous à Celia, celle-ci a quitté les services secrets et n'est pas emballée à l'idée de revenir sur cette histoire.
Les parties racontées par Celia se passent au moment de l'attentat et on voit en temps réel comment elle a vécu cette affaire, ce qu'elle a fait, qui elle a contacté etc…
D'ailleurs son interprétation des faits est souvent contraire à celui d'Henry, surtout en ce qui concerne leur relation.
Au milieu du livre, il n'y a aucune trace d'un quelconque coupable au sein des services secrets, du moins aucun que j'ai décelé.
Au fil de la lecture, cependant, j'ai acquis une certitude et je commence à développer une hypothèse.
Ma certitude est que peu importe que Celia soit coupable ou non, Henry a décidé d'en faire un bouc-émissaire car elle vit à présent à l'écart de tout, ce qui l'isole de ceux qui pourrait s'élever contre sa mise en cause et donc son exécution.
Quant à mon hypothèse, c'est que Celia n'est pas la taupe, elle ne l'a jamais été, mais elle sait peut-être de qui il s'agit et a essayé de protéger cette personne et cela se retourne contre elle. Je pense que confier l'enquête sur la recherche de la taupe à Henry, reviendrait à confier l'enquête sur les meurtres du fils de Sam à David Berkowitz. Je me trompe peut-être, mais chaque conversation, chaque pensée des protagonistes, les transcriptions des enregistrements… tout me laisse penser à ça… et tout me laisse penser que Celia n'est pas aussi sans ressources que l'imagine Henry.
Je ne sais pas si elle l'a percé à jour, mais il se passe quelque chose. Est-ce une coïncidence ? Est-ce quelque chose de totalement différent (une autre affaire par exemple) ? Est-ce que je me fais des idées parce que le personnage d'Henry est limite paranoïaque et que je forge mes convictions sur son attitude ? Il faudra, je pense, attendre la fin du livre pour voir mes hypothèses confirmées ou infirmées.
Et c'est effectivement dans les 50/60 dernières pages que l'on connaitra avec certitude la vérité et ses conséquences.
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Reçu dans le cadre d'un MASSE CRITIQUE exceptionnel en partenariat avec BABELIO et l'éditeur. Merci à eux.


Déjà lecteur des deux premiers volumes de l'auteur sur "le tourisme" (division de la CIA employant un certain Milo Weaver: voir les critiques sur ce site ou mon blog), j'ai trouvé cette fois un récit assez différent. En effet, ici nous ne sommes pas véritablement dans l'action, mais dans un tête à tête entre deux agents évoquant le passé. Evoquant le passé par le mensonge. Car Henry n'avoue pas son véritable but à Celia, qui elle même ne lui dit peut être pas toute la vérité.

Celia a quitté Henry sans explication après le drame, s'est enfui loin, s'est mariée est aujourd'hui mère de famille dans un coin tranquille de Californie. Henry est toujours un agent, toujours amoureux et nostalgique de leur vie commune. Dans ces conditions l'entrevue ne peut pas bien se passer.

Nous sommes dans une oeuvre littéraire, donc le "huis clos" n'en est pas vraiment un, la joute verbale entre les personnages étant régulièrement interrompue par des évocations de ce trouble passé commun et du mystère qui y est dissimulé.

De plus, le récit à la première personne fait alterner 3 narrateurs: Henry et Celia, bien sûr, et pour ajouter à la dynamique, une retranscription de leur conversation qui a visiblement été enregistrée.

Certains rebondissements se devinent assez tôt, d'autres nous tiennent dans le doute jusqu'au bout. Que s'est il passé dans autrefois, qui est coupable de quoi, comment tout cela va-t-il finir?

Assez simple dans son déroulé et en cela le récit se lit vite et facilement, l'intrigue reste suffisamment addictive pour nous pousser à tourner les pages et à nous interroger. Normal, dans un univers d'espions, c'est le règne des faux semblants.

Moins complexe et moins trépidant que les aventures de Milo Weaver, mais une bonne petite histoire d'espionnage (sauf si vous recherchez de l'action, ici tout est très psychologique et presque statique)
Lien : http://leslivresdemavie.over..
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A couteaux tirés est vraiment digne de grands films d'espionnage. Cela ne m'étonnerait pas qu'il soit adapté au cinéma dans quelques années...

L'histoire est narrée par deux narrateurs, tous deux protagonistes, tous deux ayant été agents secrets à Vienne, en Autriche. D'un côté, nous avons Henry, toujours membre de la CI. D'un autre, Célia, qui a arrêtée de travailler pour l'agence d'espionnage pour fonder une famille loin de ce métier dangereux. Cinq années plus tard, les ex-amants et collègues se retrouvent dans un bistrot, pour parlementer. Mais surtout, ils veulent tout deux percer à jour le mystère de l'attentat terroriste qui a fait cent vingt morts, cinq ans plus tôt. Une taupe de l'agence a donnée des renseignements aux terroristes. Célia et Henry se soupçonnent mutuellement, sans jamais s'être dénoncé.

L'histoire se déroule en plein huis-clos, dans un bistrot, où Henry et Célia se retrouvent à dîner après cinq ans sans s'être revus. C'est à partir de ce présent que se reforme le passé. L'auteure jongle donc entre présent et passé, tout comme les personnages, qui eux, jonglent en discussions personnelles et discussions professionnelles, entre mensonges et vérités. C'est à celui qui sera le meilleur comédien, celui qui sera le plus convainquant et le plus convaincu.

Le lecteur est plongé dans le monde obscur des espions. On se retrouve dans les bureaux, comme simples spectateurs, regardant avec appréhension les événements se dérouler sous nos yeux.

Des terroristes ont prit les commandes d'un avion, à bord duquel se trouve cent vingts innocents passagers. Que doivent faire les agents secrets ? On découvrir les méthodes employées, le travail auquel ils doivent faire face, ce qu'ils doivent gérer ; le tout dans l'ombre, sans jamais être découverts. Car un agent secret doit rester secret, c'est là sa première mission.
Le jour de cette prise d'otages phénoménale, un coup de téléphone a été passée du bureau de la CIA, en direction d'un terroriste liée à l'affaire. le roman d'espionnage se transforme aussitôt en roman policiers ; on s'interroge, on cherche le coupable.

Sans vouloir vous révéler le dénouement, je dirais seulement qu'il est vraiment unique en son genre. Je ne m'attendais pas à une fin telle que celle-là. Vraiment, j'ai été bluffée et estomaquée. Je ne dirais seulement ceci : un agent secret reste agent secret durant toute sa vie.

Dans ce livre d'espionnage, la parole prime sur l'action. L'auteur soumet ses lecteurs à une épreuve majeure : serons-nous assez lucides pour détecter le vrai du faux, l'illusion de la vérité, l'innocent et le coupable ? Plongez au coeur de la CIA et laissez-vous porter par ce huis-clos phénoménal. J'ai adoré !
Lien : http://addictbooks.skyrock.c..
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John le Carré a un fils (ou un petit-fils). Il se nomme Olen Steinhauer. Comme le maître contemporain du genre, Steinhauer fait de l'espionnage en gants blancs. A l'inverse des Fleming (James Bond) et plus près de nous les Ludlum, Forsyth…etc ses personnages ne défouraillent pas à tout va, ne tirent pas sur l'adversaire pour un éternuement, ne filent pas les individus suspects, ne torturent pas pour soutirer des informations capitales. Pas de déluge de feu, pas de batailles, rangées ou non, pas de courses poursuites, pas de poussée d'adrénaline.
Les armes à feu sont laissées au vestiaire, en l'occurrence celui d'un restaurant chic de la ville de Carmel en Californie. Les deux tiers de ce « thriller d'espionnage » s'y déroulent. Une sorte de huis-clos à l'image des Dix petits nègres d'Agatha Christie. Mais cette fois, la liste des suspects est moins longue. Deux êtres s'affrontent devant un repas en une sorte de duel verbal où l'intelligence et la psychologie de chacun, ne laissent aucune place à l'improvisation. Il pourrait s'agir d'une banale enquête sur un dysfonctionnement dans une entreprise. Seulement cette entreprise pèse sur l'équilibre mondial. Elle se nomme la CIA.
Dès lors la banalité ne peut être de mise car
cinq ans auparavant, le station de Vienne a été confrontée à un problème majeur : un détournement d'avion, pire l'assassinat de tous les passagers et le suicide collectif des terroristes. Soit 120 personnes. Un coup de téléphone donné d'un des bureaux de l'ambassade où siègent les agents laisse à penser qu'il y a eu trahison. Les suspects ne sont, après écrémage, plus que deux. Bill, le chef de la station et Celia son adjointe. Henry, le troisième personnage principal présent également au moment des faits, enquête. Il est celui qui fait face dans le restaurant à Cee (Celia). Ils ont été amants. Ils se connaissent très (trop) bien. Mais l'art de Steinhauer, dont on sent à travers ses origines la rigueur allemande dans la construcion du récit, aura été de donner la plume à chacun d'entre eux, de s'installer dans leur cerveau, de jouer sur la sensibilité et les sentiments. Et dans des analepses permanentes de ne dévoiler la vérité que dans les toutes dernières pages, même si elle paraît prévisible en ce qui concerne le véritable coupable. le dénouement est cruel, mais logique, l'arroseur est arrosé.
Et la morale devient simple : ne laissez jamais les affaires de coeur interférer dans les affaires (professionnelles) de cour.
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Un homme et une femme ont rendez-vous pour dîner . Ils ne se sont pas vus depuis cinq ans . Lui , arrive directement de l'aéroport ; elle, habite là, en Californie . Elle est mariée et a deux enfants , ils ont été amants , avant ... dans une autre vie .
Une histoire banale entre un homme et une femme ? Hum...non, pas tout à fait...
Elle a quitté la CIA , lui , y bosse encore , et ce soir , il est en mission . Il doit l'interroger, découvrir ce qu'elle sait sur un attentat terroriste qui a coûté la vie à 120 personnes , passagers d'un avion pris en otage .

Oubliez les romans d'espionnage où les personnages sont dans l'action . Dans "A couteaux tirés" , vous serez dans un huit-clos , attablés avec ce couple , à les regarder discuter , plaisanter, s'interroger, se manipuler . Les espions sont les meilleurs comédiens du monde , et ils travaillent sans filet de sécurité . Une erreur et c'est leur vie qui peut s'arrêter ...
C'est à l'occasion d'une adaptation télévisuelle mettant en scène le regretté , Alan Rickman et Emma Thompson que l'auteur a eu l'idée d'écrire un roman d'espionnage dont pratiquement toute l'intrigue se déroulerait autour d'une table de restaurant . C'est peut-être à cause de cela que ce roman rendrait très bien adapté au cinéma et donnerait deux très jolis rôles ..
Bien sûr , on assiste à des flash back , mais l'essentiel se passe autour d'un repas, dans un jeu de ping-pong verbal où l'un des deux aime encore l'autre , ou l'un des deux a peut-être commis une erreur , où l'un des deux a peut-être trahi , ou l'un des deux essaie de sauver sa peau .
L'agence ne tolère pas l'erreur .
Mais est-ce vraiment l'agence qui a commandé cette enquête ?

Il n'y a pas vraiment d'émotion , de suspens dans ce roman , tous les détails sont fournis pour qu'on en devine l'issue . Un tout petit mot vient clôturer une discussion, à la fin , (petit mot qui m'a fait consulter le dico car je ne maîtrise pas l'allemand ) . C'est ce petit mot qui m'a fait mettre 4 étoiles parce qu'il laisse planer le doute, ( une sorte ""d'ouverture") , et j'aime cette liberté ...
Je dis toujours que c'est à la fin qu'on reconnait un bon roman policier ou un bon roman d'espionnage , et là ,les dernières lignes sont "top", du même "taupe" que la couleur de la couverture , du "taupe" dont on fait les meilleurs espions ...

(Je remercie babelio et les éditions Presses de la Cité pour cette mission spéciale )
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