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Critique de Arthur409


L'histoire débute en Ecosse, au temps de la révolte jacobite qui visait à placer sur le trône du Royaume Uni un roi catholique. le vieux Lord Durrisdeer a deux fils : l'aîné, James, désigné comme « le Maître » puisqu'il est le premier héritier, incarne le Mal, mais un Mal presque séduisant par certains côtés : il est prêt pour toutes les aventures, même les moins recommandables, ne recule devant rien, et réussit toujours à se sortir des plus mauvaises situations. le cadet, Henry, incarne plutôt le Bien, mais un Bien « mou », un Bien « par défaut », peut-être parce qu'il ne possède pas l'audace et l'assurance de son frère.
Ce roman a été écrit trois ans après « L'étrange cas du Docteur Jekyll et de Mr. Hyde », et on y retrouve le même thème sous une forme légèrement différente : l'affrontement du Bien et du Mal, cette fois incarné dans deux personnages distincts. Mais on remarque que le Mal exerce toujours une fascination supérieure au Bien. le « Maître » est odieux, certes, mais arrive à séduire, en particulier son père, le vieux Lord. C'est un manipulateur très efficace.
Au début du récit, la famille Durrisdeer adopte une attitude très opportuniste, comme de nombreuses familles nobles écossaises de l'époque : un des fils rejoint la rébellion qui veut instaurer le « roi » Jacques, et l'autre reste au château familial, fidèle au roi « légitime » Georges : ainsi, quelle que soit l'issue du conflit, il y aura toujours un membre de la famille du côté du vainqueur.
C'est James, le « Maitre », qui rejoint les jacobites. Il disparaît après la bataille de Culloden, et on le croit mort. Henry prend donc le titre d'héritier, et épouse Miss Alison, une riche parente qui était promise à James.
Mais voici que le Maître réapparaît, à plusieurs reprises, après des aventures chez les pirates, en Amérique et en Inde. A chaque fois, il exige de grosses sommes d'argent pour des « affaires », en menaçant de révéler le fait qu'un membre de la famille Durrisdeer a servi les jacobites. Peu à peu, Henry dilapide son patrimoine pour satisfaire aux exigences de son frère. Et pour finir, il adopte à son tour les méthodes de James, en s'acoquinant avec des bandits pour tenter d'éliminer définitivement le Maître.
Sur la trame de l'affrontement des deux frères, le roman est riche en péripéties : n'oublions pas que Stevenson est l'auteur de « L'île au trésor » et de nombreux romans d'aventures. Au fil des pages nous rencontrons des pirates, des Indiens d'Amérique, des Hindous ; nous vivons des scènes mystérieuse en pleine nuit d'hiver en Ecosse, dans les marais et les forêts d'Amérique du Nord. Une touche historique vient de temps en temps nous remémorer les difficultés des familles royales anglaises, et les rapports entre l'île d'Albion avec ses colonies en Inde ou en Amérique.
Tout cela constitue un ouvrage très prenant, extrêmement bien construit, et où l'intérêt du lecteur ne fléchit jamais, malgré le style peut-être un peu daté (l'histoire est racontée par un « vieux serviteur » de la famille). J'y ai pris pour ma part beaucoup de plaisir, et je vais sans doute ajouter à ma PAL d'autres romans de Stevenson.
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