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Critique de cyan


Ecosse, 1745. La guerre fait rage entre les jacobites et les partisans des Stuart. L'aîné des Durie rejoint les rebelles tandis que le cadet reste fidèle au trône.

Ce roman, c'est à la fois l'histoire du fils prodigue et des frères ennemis, sur fond de guerre civile, d'aventures et de romance. James, l'aîné de la fratrie, est le préféré de son père invalide, malgré son caractère égoïste et calculateur, et le fiancé d'Alison, la pupille de la famille, dont la fortune doit permettre de redorer le blason; Henry, malgré ses qualités de coeur et son honnêteté, est un peu le laissé pour compte de la famille et le souffre-douleur de son frère.

Les rebelles sont battus par l'armée loyaliste.

James, qui était aimé de tous malgré sa personnalité sombre et ses mauvaises actions, est désormais un traître à la couronne et finalement présumé mort. Pour sauver le domaine, Alison se résout à épouser Henry, qu'elle n'aime pas. Mais la nouvelle de la mort de James était prématurée.

J'en dis beaucoup sur le résumé de l'intrigue, mais ces évènements surviennent assez rapidement dans le récit et sont nécessaires pour comprendre de quoi il sera question tout au long du roman: la lutte entre deux frères que tout oppose et l'évolution que cette lutte provoque chez l'ensemble des personnages.

L'histoire nous est racontée par l'intendant de la famille, MacKellar, et cela soulève la même interrogation qu'on rencontrait dans Les Hauts de Hurlevent d'Emily Brontë: peut-on se fier à ce que nous raconte le narrateur? Surtout qu'il se fie lui-même au récit d'autres protagonistes pour étayer son point de vue. En tant que lecteur-ice-s, on est forcément « du côté » des personnages qui nous sont présentés comme les héros et on s'associe à leur lutte contre leurs antagonistes. Est-ce à raison qu'on fait confiance à ce narrateur, qui est nécessairement de parti pris, ou à tort?

En général, je ne suis pas particulièrement amatrice de narration subjective: on n'a pas tous les éléments en main pour se faire une idée de ce qui est le plus proche de la réalité et on n'a pas de certitude sur la fiabilité du narrateur. Dans certaines histoires, ça sert l'intrigue. Je ne suis pas sûre que ce soit le cas ici, du fait que le narrateur est extérieur aux personnages principaux. J'aurais trouvé intéressant de suivre tour à tour le point de vue des deux frères. Ceci dit, c'est probablement une façon de voir très contemporaine et qui ne correspond pas à ce que souhaitait nous proposer Stevenson.

On est ici plus dans le récit d'aventures avec une longue introduction que véritablement dans le roman psychologique, bien qu'on prenne le temps de nous exposer la personnalité des protagonistes et les raisons de leurs dissensions de manière assez détaillée. Les deux aspects étaient intéressants, surtout du fait qu'il s'agit d'un classique. Aujourd'hui on raconterait probablement cette histoire très différemment, mais sans doute que le but ne serait pas le même.

Tel qu'il est, ce roman est un bon classique du récit d'aventures. Il nous fait voyager et nous offre des personnages suffisamment fouillés pour maintenir l'intérêt, même quand il y a peu d'action et même s'ils ne sont pas sympathiques. ça manque un peu de personnages féminins un minimum intrigants (seulement deux femmes, et elles ne sont pas réellement développées), mais j'imagine que ça tient à l'époque d'écriture et au sexe de l'auteur.

Malgré tout, j'ai passé un bon moment de lecture. La plume est agréable, il y a suffisamment de descriptions pour poser le contexte sans que ça en devienne rébarbatif. le seul reproche que je pourrais faire est que l'auteur abuse un peu du truc du « récit dans le récit », mais je pense que c'était assez courant dans les livres de cette époque.

Si vous appréciez ce genre, n'hésitez pas à lire le Maître de Ballantrae, il se lit très facilement et avec plaisir.
Lien : https://bienvenueducotedeche..
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