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Citations sur Du cap aux grèves (13)

L’idée est bien de passer du cap aux grèves, et de notre propre destruction à notre lente et profonde réparation.
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Oui, c'est vrai, écrire des livres ne prédispose nullement à la mobilisation, et bien souvent, cela conduit même à se séparer du monde. Mais écrire et lire des livres, enseigner, étudier et chercher, c'est aussi tenter de se transformer soi-même et de comprendre ce qui nous entrave pour se redonner une réelle puissance d'agir. P.117
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Plutôt que de continuer dans la lutte à courir après l’accélération des flux, qui nous décentre sans cesse vers un ailleurs et qui renvoie toujours tout à plus tard, notre grève est toute simple. Il s’agit juste de prendre le temps de s’asseoir ensemble sur nos rives, et de se laisser gagner par ses stases pour réinventer ensemble, sur le parvis, dans nos couloirs, dans nos salles de cours, dans nos amphi-théâtres et dans nos bureaux, par de grandes et minuscules discussions, ce que nous voulons pour cette université, pour ce lycée, pour cet hôpital, pour cette ville, pour cet endroit où nous sommes et que nous contribuons chaque jour à transformer. Plutôt que de se donner un agenda mondial et de contempler lucidement la fin du monde, plutôt que de se soumettre à un agenda national pour affronter le verdict des urnes et retourner nous coucher découragés, il s’agit de dés-automatiser nos conduites et de renouer avec un rapport critique à ce qui nous entoure. Il s’agit au fond de redonner à nos métiers de soin, d’éducation et de santé leur sens et leur légitimité sociale, qui n’est pas seulement de produire de la connaissance ou de la santé, mais d’abord de la pensée, capable de faire face à ce qui nous arrive.
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Car comment le cap peut-il à la fois prôner la mondialisation des échanges et lutter contre le réchauffement climatique, la destruction des écosystèmes et la prolifération des crises sanitaires ? P.36
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Défier l'agenda mondial des experts, en montrant qu'il nous mène vers la fin du monde, et redonner un sens collectif, ici et maintenant, à nos milieux de vie. P.43
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Le temps de la retraite ne peut-être qu’un archaïsme, une sorte de déviance inadaptée qui, comme la vie des surnuméraires qui peuplent les zones rurales et périurbaines, nous fait prendre du retard dans la compétition mondiale, et dont l’État lui-même doit programmer la disparition progressive.
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Le modèle est celui du jeu vidéo : à chacun de gagner, dans tous les temps de son existence, des « points » de vie ou de survie, et à chacun dès lors de s’en prendre à lui-même si son score est trop bas. 
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Ce que tout le monde pressent de plus en plus clairement, c’est que le modèle de société qu’il cherche à nous imposer conduit à l’épuisement généralisé de toutes les ressources vitales : celles des écosystèmes, des espèces et des organismes, mais aussi de celles de nos propres ressources somatiques et psychiques, nous condamnant à nous battre jusqu’à l’effondrement de nos corps et de nos esprits. De ce point de vue, la mobilisation contre la réforme des retraites ne me semble pas seulement le signe d’une peur de la fin. Elle m’apparaît surtout comme le symptôme d’un courage nouveau, celui d’affirmer une autre vision des rythmes de la vie, du sens de l’évolution et de l’avenir de notre vie sur terre.
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Démondialiser la cible et miniaturiser nos luttes dans ce qui se joue ici et maintenant, sur les rivages où l’on a détruit nos barques et où il faudrait les réparer à la main, voilà l’issue. Car (…) notre premier adversaire n’est ni ailleurs ni lointain, et il ne sera pas plus combattu plus tard, dans un hypothétique grand soir. Il est devant nous et il est même en nous, et c’est maintenant, dès aujourd’hui, qu’il s’agit de le bloquer pour lui imposer une chose. Ce qui fait écran ici, ce qui sans cesse renvoie la lutte à un adversaire lointain et qui indéfiniment fait différer la victoire, au point que plus personne, comme au loup de l’histoire, n’y croit plus désormais, c’est d’abord un contresens massif sur le néolibéralisme que nous avons tous véhiculé. C’est la croyance (…) que le néolibéralisme serait conduit depuis les grandes entreprises et les places financières, avec leur logique de privatisation. La réalité, c’est que le néolibéralisme se joue d’abord en nous et par nous, dans nos propres manières de vivre. Que qui est en cause, c’est bien nous-mêmes et notre intime transformation, dans notre rapport au travail, à l’éducation et à la santé, dans notre rapport intime à l’espace et au temps. Et que cette transformation est conduite par l’État et par le bataillon de ses agents, qui entendent tout cadrer et réguler, autant que par tous ceux qui leur obéissent, croyant faire tellement mieux que « le privé » ou « le marché ». Telle est la première erreur qui conduit nos révolutionnaires à regarder très loin et ailleurs, et à nous donner des cibles hors de portée, quand elles sont en réalité juste là, sous nos yeux, dans nos locaux, nos présidents, nos responsables et nos collègues et dans nos propres manières de faire. Cette première erreur d’analyse les conduit à une seconde erreur stratégique, qui renvoie nécessairement l’issue à plus tard.
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La dissolution immédiate de toutes les agoras, de tous les conseils et de tous les groupuscules où la démocratie tentait de reprendre vie, désormais identifiés comme de dangereux foyers infectieux, réalise au fond le rêve biopolitique du néolibéralisme : celui d’un monde pleine risques et de menaces, où les troupeaux, par nature irrationnels et ignorants, doivent apprendre à suivre sans résistance et dans la discipline les ordres éclairés des berges.
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