Je ne sais par où commencer tant ce roman m'a traversée de diverses émotions....
Certes, nous sommes dans une dystopie où le monde est ravagé, dominé par des puissances totalitaires, représentées ici de manière assez originale par ces "Seigneurs", ces puissances extraterrestre utilisant le champ magnétique d'"
Icônes" pour diriger et commander la vie sur terre.
Certes, nous retrouvons une héroïne "spéciale", une "élue" dont le prénom, Doloria Maria, évoque la Vierge "Marie", et qui se retrouve coincée amoureusement parlant entre deux garçons, la Fureur, Ro, l'Aimant, Lucas.
Un combat pour la liberté....
Rien qui sorte véritablement de l'ordinaire...
sauf, la prose....
Une prose sublime, poétique, intense, poignante qui ne peut que toucher et bouleverser...
je ne sais par quelle magie M.
Stohl arrive à dépeindre avec autant de force et d'émotions les états d'âme de son personnage principal, Dol...
Chaque mot est puissant, à sa place, fait pour nous soulever le coeur et les larmes...
L'apothéose de cette magie verbale se tient à la fin, où j'ai dû me cramponner aux pages tant j'étais chavirée par le raz-de-marée de sensations et de sentiments que nous fait partager Dol.... car Dol est une télépathe qui vit à travers les émois des autres, et à travers nous, lecteurs.....
On dirait qu'elle se nourrit au-delà des mots et des pages, qu'une interaction se fait entre un personnage fictif, un personnage de papier et des êtres bien vivants....
De ce point de vue là, le roman est brillant, une véritable réussite poétique.
Alors pourquoi n'ai-je pas mis 5 étoiles ?
Parce que le petit bémol, à mon sens, est une perte d'efficacité de l'action et de l'intrigue au profit de ces tourments intérieurs qui envahissent le roman. On perd parfois le fil, on ne sait plus vraiment comment les personnages en sont arrivés là... la poésie dépasse les péripéties et nous enlève de la clarté dans l'enchaînement des chapitres. Je n'ai pas retrouvé l'équilibre parfait entre émotion/action que j'ai pu voir dans la série Insaisissable de T.Mafi,par exemple.
Cependant, la beauté des mots et des phrases fait que l'on continue malgré tout comme on se laisserait bercer par une douce brise.