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Critique de Alfaric


Un comic sans superhéros écrit par Joe Michael Straczynski : une histoire de fantasy urbaine qui pourrait constituer un chaînon manquant entre les "Neverwhere" et les "American Gods" de Neil Gaiman (d'ailleurs les 2 auteurs de se connaissent).


Un roadmovie qui en mêlant action et réflexion s'inscrit dans la lignée des "Preacher", "Y le Dernier Homme" et autre "Walking Dead" :

- avec une dimension psychologique : les prises de bec entre les 2 protagonistes sont nombreuses car plus on avance et plus Laurel doute en revivant avec David ses multiples échecs antérieurs, et car plus on avance et plus David désespère d'échapper à sa lente et sombre transfiguration
Leurs angoisses se répondent et s'affrontent : pour tenir le coup David se défoule sur Laurel qui craint de s'attacher à lui par peur de souffrir à nouveau…

- avec une dimension religieuse et métaphysique :
De Lazare à Lucifer, la notion de libre arbitre est fondamentale dans un monde oublié de Dieu

- avec une dimension sociale : chaque étape du voyage est un combat contre les Marcheurs certes, mais d'abord et surtout et une rencontre avec les laissés pour compte de l'ultralibéralisme qui nous racontent leurs tristes déchéances
A l'image d'"Invasion Los Angeles" de John Carpenter, on nous montre un certain visage de l'Amérique moderne qui rend les gens en difficulté transparents aux yeux des gens normaux. Ces quasi-limbes dans lesquels déambulent les personnages sont ainsi engendrés par l'indifférence et l'égoïsme… Oubliés de tous, les paumés doivent lutter pour s'en sortir ou sombrer dans la violence subie ou infligée…
1 mec paumé, 1 mentor tordu, 1 univers parallèle : on retrouverait presque l'esprit des séries TV british "Life on Mars" et "Ashes to Ashes"...

Cette série bénéficie d'une unité graphique appréciable puisque que Gary Frank en signe tous les dessins. Son travail est d'une constance remarque avec moult ombres et détails, donc les personnages sont très expressifs.

Un récit sombre et sans concession, mais avec une lueur d'espoir et d'humanité. Nous nous élevons tous ensemble, nous tombons tous ensemble ; rejeter l'autre, c'est se rejette soi-même : alors pour se sauver il faut parfois savoir se sacrifier. Tel est le message humaniste de cette série courte mais intense (12 numéros seulement).
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