Citations sur Lockwood & Co., tome 4 : L'ombre qui parlait aux morts (8)
- Et j’espère que tu retrouveras le crâne un jour. Je sais combien il compte pour toi.
J’aurais pu nier. J’aurais sans doute dû le faire.
- Oui, admis-je. Il me manque d’une certaine façon.
- Franchement, je ne comprends pas pourquoi. Il est horrible et je crois qu’il ne m’aimait pas.
Je ne pus m’empêcher de ricaner.
- Non, vraiment pas.
- Il faisait des grimaces épouvantables chaque fois que je passais.
- C’est rien, ça. Une ou deux fois, il m’a fortement encouragée à t’assassiner. Mais ne t’inquiète pas, je n’écouterai pas ses suggestions, même le coup du cintre.
Je parlais d'un ton décidé pour projeter un sentiment d'assurance. Ne jamais montrer sa peur ni son angoisse, ne pas donner de quoi se nourrir à cet esprit tourmenté. Néanmoins, je ne tenais rien pour acquis. Ma main gauche était posée sur ma ceinture, entre ma rapière et mes fusées au magnésium.
- Il faut voir le bon côté des choses, commenta Lockwood. Kipps a déjà travaillé avec nous. Il sait que nous n’écouterons pas un seul mot de tout ce qu’il dira. Cela nous fera gagner un temps précieux. Ravi de te voir, Quill (Kipps) ! Quoi de neuf ?
- Allons, George, on ne peut pas dénigrer quelqu’un sous prétexte qu’il n’a pas voulu de gâteau.
- Bien sûr que si ! À mes yeux, refuser du gâteau est un acte immoral. "Je ne suis pas très gâteau", voilà ce qu’il a dit. Brrr.
- À part ça, poursuivit George, aucune présence spectrale pour l’instant. J’ai cru voir un squelette dans la cuisine, mais il s’agissait de Kipps.
- Tu as oublié une chose, rétorquai-je. Je ne fais plus partie de Lockwood & Co. Je ne suis pas obligée d’obéir à tes ordres, si ? Et puis, tu opères d’une certaine manière et moi aussi. Tu devrais le savoir, depuis le temps.
Je le gratifiai de mon sourire à la Carlyle.
- Oh, bon sang. Je devrais le savoir, oui.
Il haussa les épaules avec fatalisme, puis sourit.
(Le crâne) *Non. Je suis toujours dans mon bocal, hélas. Et je ne dormais pas. Je ne dors jamais. Ça fait partie des nombreuses choses que je ne fais pas. Comme me décrotter le nez, soupirer quand je rêve ou péter quand je fais ma gym matinale. Et la liste est encore longue, Lucy.*
Je regardai mon sac d’un air désapprobateur.
– Je ne fais pas ces choses, moi non plus.
*C’est ce que tu dis. Mais on vit dans un petit studio.*
- (...) Quand la police a forcé sa porte, la maison était pleine d’appareils ouverts, tous fils et mécanismes dehors.
George leva les yeux de son dossier pour nous gratifier d’un grand sourire, avant d’ajouter :
- On a découvert par la suite qu’il n’éventrait pas que les réveils.