AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,08

sur 57 notes
5
5 avis
4
2 avis
3
1 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
L'auteur le plus lu du XIXème siècle (c'est le préfacier Francis Lacassin qui le dit) ne l'est plus du tout actuellement. Quel dommage!
A titre d'exemple, il n'y a guère que 39 personnes qui ont noté ce livre alors que c'est un chef d'oeuvre d'aventures, de magouilles et d'émotions avec un scénario d'exception.

Oh, le brave Eugène sait y faire pour attirer le lecteur! Des rebondissements réguliers, des frissons, des aventures parisiennes, sibériennes, napoléoniennes ou orientales dans la secte des étrangleurs! Et il mobilise même le célèbre Juif errant pour apporter une touche fantastique à son récit.

Paru sous la forme d'une feuilleton, on comprend l'engouement du lecteur de 1844 pour connaître la suite du récit.

Et cela fera 1100 pages et c'est écrit tout petit.

Il faudra sûrement regretter sa longueur car la première salve d'aventures terminée, il faut user de patience pour retrouver de l'allant du fait d'une deuxième partie plus laborieuse avec l'installation d'une nouvelle intrigue plus tarabiscotée.

Mais l'écrivain est inspiré, il emmène le lecteur hors là comme dirait Maupassant, sur tous les continents, et il lie l'ensemble de manière pratique grâce à l'histoire avec un grand H et une sombre affaire d'héritage.

Eugène Sue a aussi une pensée politique et il n'hésite pas, tel un Hugo ou un Tolstoï, à dévoiler des prises de position enflammées pour les plus démunis. Dans le récit ce sont les couturières du XIX ème siècle ou les ouvriers de la forge qui, sous-payés, s'alimentent moins, ne se chauffent plus, tombent malades et meurent dans l'indifférence. le récit pose ce diagnostic effarant sur la misère ouvrière mais il propose aussi des solutions, chiffrées et peu coûteuses, pour améliorer les choses.

L'autre combat d'Eugène Sue, celui qui concentre la plus grande part de ses critiques, celui qui attise le plus sa colère va à l'encontre d'une célèbre congrégation religieuse dont le roman dissimule quelque temps le nom pour entretenir le suspense.
Présentés comme hypocrites et cupides, ces religieux, très puissants, sont le carburant principal de cette tragédie humaine. Ils offrent l'un des plus beaux méchants que j'ai lu mais il ne faut le nommer car il fait partie du coup de théâtre de la fin de la première partie.

Je n'en dirai pas plus: lisez ce roman "à la Dumas", vous ne serez pas de Sue.
Commenter  J’apprécie          454
Se plonger dans un grand feuilleton publié depuis plus de cent cinquante ans , nécessite une mise à l'écart de nos habitudes de lecture.
Il ne faut pas s'attendre à entrer dans l'intimité de personnages complexes mus par des intérêts contradictoires, ni à tourner les pages avec avidité tant l'action se précipite, et pas plus à laisser libre cours à son imagination en raison de l'exposé succint du cadre de l'intrigue.
Non, ici nous rentrons dans le temps long du récit avec plus de mille pages, des descriptions soigneuses et poétiques, des envolées lyriques, des aventures qui se mettent en place avec une lenteur savoureuse.
Aujourd'hui , le lecteur fuirait .... Hier, il en redemandait et au fil des jours et de la parution des épisodes dans la presse quotidienne, nos ancêtres qui pourtant n'accédaient pas aussi facilement que nous à l'éducation qu'elle soit primaire ou secondaire , se passionnaient pour les malheurs de la famille Rennepont persécutée par les cupides jésuites qui ne reculeront devant aucune turpitude pour faire main basse sur leur fortune.
Et la lenteur du déroulement du récit ne décourageait personne, bien au contraire, car il fallait faire durer le plaisir...
J'ai lu ce roman avec délectation, charmée par sa prose impeccable, sa construction parfaite et son vocabulaire choisi. Quelle élégance dans ce texte qui pourrait faire rougir de honte certains de nos écrivains contemporains pourtant encensés par la critique !
Mais au delà de la forme, le fond est remarquable car dans ce roman engagé, Eugène Sue attaque non seulement l'Eglise dans son ensemble à travers les charges impitoyables menées contre les Jésuites qui en représentent les pires travers, mais aussi contre la société toute entière, les excès du capitalisme naissant et les injustices sociales qu'il exècre.
Non seulement l'auteur met en évidence la triste situation de la classe ouvrière, mais non content de décrire par le menu les mécanismes de la pauvreté , il propose des solutions pour y remédier et se fait le chantre d'un nouveau projet global de société.
Dans la France de Louis-Philippe en proie à une agitation sociale et à la remise en cause d'un ordre ancien qui se maintient contre vents et marées, Eugène Sue fait partie de ces intellectuels engagés qui par le biais du roman populaire, cherchent à répandre des idées fortes qui sont susceptibles de faire réellement changer les choses.
Quelle modernité dans sa critique acerbe de la situation des femmes ! Toujours en pendant de la dénonciation, il y a le projet pour améliorer l'avenir dans le respect de tous.
Le roman se lit aussi comme une approche historique de la seconde moitié du 19ème siècle avec ses incursions dans le milieu ouvrier, dans le monde des fêtards, dans les palais et les sacristies.
L'ironie est aussi omniprésente et les forces manipulatrices mises en oeuvre par les féroces jésuites en la personne de Rodin, ce méchant parfait, sont admirablement analysées avec un sens aigu de la psychologie.
Et le juif errant dans tout cela ?
Finalement il apparait bien peu et son action reste marginale car il est bien loin de venir au secours de ces héros que l'on a appris à aimer au fil de la longue lecture de leurs aventures.
Qu'importe si le titre parait plus destiné à attirer le lecteur potentiel en reprenant une légende populaire de l'époque, il n'en demeure pas moins que ce feuilleton grandiose, moins connu que "les Mystères de Paris" mérité la plus éclatante des réhabilitations .



Commenter  J’apprécie          92
J'adore toute l'histoire de ce livre dans la lutte qu'il nous montre entre des innocents et la puissance d'une force comme les jésuites... Les feuilletonistes ont occupé une grande place dans mes lectures d'adolescent et celui-ci est mon préféré !
Commenter  J’apprécie          40
Pourquoi les prêtre ne peuvent pas se marier ?

J'ai lu ce livre avec des yeux ébahis , apprenant maintes choses sur les ramification et la montée au pouvoir des Jésuites . c'est aussi dans ce même livre que j'ai découvert pourquoi les prêtre ne peuvent pas se marier ( je vous laisse le soin de découvrir par vous même ) , ce n'est pas comme le prétendent le clergé , leurs relations avec Dieu etc .... Livre marquant , lu il y a longtemps et il m'en reste des choses
Commenter  J’apprécie          20
On sent bien que l'auteur est payé à la ligne mais on ne s'ennuie jamais tout au long de ce grand roman méconnu.
Commenter  J’apprécie          10


Lecteurs (175) Voir plus



Quiz Voir plus

Le XIX° siècle comme vous ne l'avez jamais lu !

Théophile Gautier a écrit "Le roman de ..." ?

la mémé
la momie
la mamie
la mommy

10 questions
418 lecteurs ont répondu
Thèmes : 19ème siècleCréer un quiz sur ce livre

{* *}