Qui a trahi Anne Frank ?

INTERESSANT

Nous connaissons tous Anne Frank. Cette jeune fille juive qui s'est cachée avec sa famille et 4 autres personnes dans un grenier d'Amsterdam pour échapper aux horreurs nazies et dont la cache est découverte en fin de guerre. Elle et sa soeur Margot décèderont dans les camps de la mort. Seul son père en reviendra.
Dans l'histoire d'Anne Frank, il reste une énigme : qui a dénoncé la famille ? Qui a trahi Anne Frank ?

Sur cette base, nous suivons donc la magnifique enquête d'un collectif de chercheurs qui a mis en oeuvre les documents d'époque et les moyens technologiques actuels pour étayer une trentaine d'hypothèses et les exploiter afin d'arriver à un faisceau de conviction.

Ce qui est intéressant ici, ce n'est pas tellement le nom du "coupable" (en temps de guerre, on ne sait jamais ce qui peut motiver les personnes, et nous n'étions pas dans ses chaussures à l'époque), mais bien la façon de vivre des amstellodamois en temps de guerre. Il y a ceux qui aident les opprimés, il y a ceux qui se rangent au côté des agresseurs... et ce parfois dans la même famille. Il y a des mécanismes de survie qui se mettent en place. Pourquoi la déportation des juifs a-t-elle été la plus efficace aux Pays-Bas ? Il y a pas mal d'éléments de réponse dans cette enquête que j'ai trouvée hautement intéressante à plus d'un titre.

Tout le monde connaît la triste histoire d'Anne Frank, de son journal et de sa déportation. On sait que la famille Frank se cachait à Amsterdam après avoir fui l'Allemagne nazie et qu'elle a été dénoncée avant d'être envoyée dans les camps d'extermination d'Auschwitz-Birkenau. Lors de la libération, Otto Frank, le père, revient en ville. Il est le seul survivant. Sa femme et ses filles ne reviendront plus. Abattu, triste, déboussolé, perdu, il erre sans but. Quel avenir se présente maintenant pour lui comme pour tous les survivants des camps ? Surtout dans le pays qui a le plus déporté de juifs que dans tout le reste d'Europe. Otto veut comprendre. Qui les a dénoncé ? Pourquoi ?
Durant les décennies qui ont suivi, théories et hypothèses de toutes sortes ont été évoquées. Collaborateurs et dénonciateurs ont été pourchassés. Pourtant, on a jamais su qui avait dénoncé la famille Frank.

Dans les années 2010, une équipe internationale se met en place pour découvrir la vérité.

Je remercie les éditions Harper Collins pour cette lecture.

"Qui a trahi Anne Frank" est une lecture exigeante mais passionnante. Entre la vie d'Otto après la guerre et la mise en place de l'enquête, c'est une lecture très riche.

L'enquête menée par des scientifiques, des historiens, des policiers et des informaticiens afin de reconstituer les faits et les événements est décrite avec minutie. Grâce aux archives et à l'évolution des techniques, mais aussi des témoignages et des découvertes de pièces, des résultats satisfaisants ont été dévoilés. L'enquête a duré six ans. Et, même si elle a fait l'objet de critiques par certains, elle a été menée avec intelligence et respect notamment en s'attachant à ne pas faire de torts aux descendants nazis, en changeant parfois les noms mais en dévoilant la vérité dès que les preuves étaient réunies.

J'ai aimé la manière dont Rosemary Sullivan restitue ce travail énorme tout en racontant la vie des Frank avant la guerre, pendant l'occupation puis après leur déportation.

J'ai aussi appris beaucoup de choses sur l'histoire des Pays-Bas durant le nazisme. Même s'il y a des passages un peu plus techniques sur les conditions de l'enquête, c'est une lecture vraiment addictive. On veut arriver au bout et connaître la vérité.

Ce roman met en lumière la mémoire des victimes de l'holocauste.
Une lecture instructive et nécessaire.

Dans le cadre de la masse critique babelio non fiction de février, j'ai eu la chance de recevoir le livre de Rosemary Sullivan, Qui a trahi Anne Frank ?
Comme beaucoup, j'ai lu le Journal d'Anne Frank à l'adolescence, l'ai relu une ou deux fois dans les années qui ont suivies, et j'en ai été très marquée. J'ai souhaité me remettre l'ouvrage en tête en le relisant avant de m'attaquer à Qui a trahi Anne Frank, mais je peux vous dire que ce n'est pas forcément nécessaire. En effet, la première partie constitue un rappel historique des faits : non seulement les faits propres à la famille Frank, mais aussi la façon dont les années de guerre ont été vécues aux Pays-Bas.

Pour rappel, Anne est une jeune fille juive d'Amsterdam, qui a tenu son journal à partir du 12 juin 1942, et pendant toute la vie en clandestinité de sa famille dans ce qu'elle appelait L'Annexe secrète. le mardi 1er août 1944, entre 10h et 10h30 du matin, un Oberscharführer-SS en uniforme, Karl Joseph Silberbauer, accompagné de trois policiers néerlandais, fait irruption dans la cachette. Il ne fait aucun doute que les clandestins ont été dénoncés.

Là où le Journal d'Anne Frank s'arrête de façon abrupte sur ses derniers mots, le lecteur ne peut s'empêcher de se demander qui a dénoncé la famille Frank, et pourquoi ? Des 8 résidents de l'Annexe, seul Otto Frank, le père de Anne, rentrera des camps de la mort. L'une des protectrices de l'Annexe, Miep Gies, lui remettra alors les carnets contenant le Journal de sa fille. Il les fera finalement publier dans les années 50.

Le livre Qui a trahi Anne Frank va chercher à nous raconter une autre histoire, celle de l'Après, celle du Pourquoi. Après nous avoir rappelé les faits, Rosemary Sullivan nous présente l'équipe qui, soixante ans après les faits, a conduit ces recherches, comment elle s'est formée, comment chaque « enquêteur », scientifique, historien, policier... est venu s'ajouter au groupe en fonction des besoins qui apparaissaient.

En suivant leurs déplacements, leurs découvertes, elle nous présente tous les scénarios envisagés, balaye le champ des possibles. A chaque fois, on se dit que la théorie tient la route, que oui, c'est possible, probable… Et pourtant, à la fin, on constate qu'un seul scénario répond à tous les critères, une seule personne semblait avoir à la fois la connaissance, le mobile, et l'opportunité.

Si le livre répond donc à la question initiale, Qui a trahi Anne Frank, à titre personnel, je n'ai pourtant pas pu m'empêcher de me poser de nombreuses questions. N'y aurait-il pas un autre scénario possible et dont simplement les enquêteurs n'auraient pas eu conscience ? Et surtout, était-il nécessaire, soixante ans après, de trouver et nommer ce coupable, alors qu'il semble que Otto Frank lui-même avait ses raisons pour finalement renoncer à le faire ?

Finalement, ce que j'ai trouvé le plus intéressant, c'est toute l'explication du contexte historique, de la façon dont les Hollandais ont vécu l'Occupation, forcément différente de la représentation qu'on en a en France. La présentation de tous les scénarios de trahison m'a passionnée en cela qu'elle mettait en lumière la vie à Amsterdam pendant la guerre, les raisons qui pouvaient pousser à résister, à collaborer… de façon concrète. Elle rend plus tangible la réalité de ces hommes et ces femmes qui ne sont que des êtres humains, avec leurs forces et leurs faiblesses.

Et au fond, ne pas oublier les vrais coupables, ceux qui ont réellement tué Anne Frank, et que l'on connaît depuis le début.

Ce livre, je l'avais repéré en préparant mon billet sur les sorties du mois de janvier. Il y a quelques semaines, j'ai eu la chance de le trouver dans la liste des livres proposés par Babelio pour sa masse critique non-fiction. C'était l'occasion ou jamais de le découvrir, j'ai donc postulé et coup de chance, j'ai été tirée au sort pour le recevoir !

Ce que j'en pense :
J'ai longuement hésité pour la note, 3.5 ou 4... Si j'avais écouté mes ressentis, je l'aurais noté 3.5 parce que ça a été une lecture bourrage de crâne et j'avais l'impression de ne pas avancer au même rythme que d'habitude, mais le travail de l'auteure vaut plus que ça, ce n'est pas discutable, c'est un récit qui est très bien documenté, qui contient plein d'informations, j'ai appris beaucoup de choses et rien que pour ça, je ne pouvais pas le noter en dessous de quatre étoiles.

Avec du recul, je peux dire aujourd'hui que j'ai beaucoup aimé ce livre et la façon dont il est écrit. L'enquête parle énormément d'Otto Frank, le papa d'Anne, ce qui fait qu'on a là, un livre qui est complémentaire au Journal d'Anne Frank. Si vous ne l'avez pas lu, ce n'est pas grave, il n'est pas nécessaire de lire le journal d'Anne Frank pour lire Qui a trahi Anne Frank ?
Moi, je l'ai lu il y a quelques années et je le garde en mémoire comme si je l'avais lu hier. C'est un récit fort, qui marque, un témoignage poignant et bouleversant, tout le monde devrait le lire au moins une fois dans sa vie tout comme les titres de Primo Levi pour ne citer que lui, parce qu'il y a de nombreux récits de guerre.

Pour rappel, Anne est une jeune fille juive qui habite Amsterdam avec sa soeur Margot et ses parents Otto et Édith. Son journal lui a été offert à son treizième anniversaire par son père, elle est complètement tombée amoureuse de ce carnet rouge et blanc qui est à l'origine fait pour recueillir des autographes.
Elle commence, dès le 12 juin 1942, à écrire son quotidien et chaque page commence de la même façon, comme cela : Chère Kitty..., puisqu'elle s'adresse à son amie imaginaire.
Pour revenir à Anne, cette jeune adolescente va rester cachée durant de longs mois dans une annexe secrète entourée des siens, et c'est au 1er aout 1944, au matin, qu'elle va être arrêtée. Début novembre 1944, Anne et sa soeur sont toutes deux transportées vers le camp de Bergen-Belsen. Leurs parents, quant à eux, vont rester à Auschwitz. Dans le camp de Bergen-Belsen les conditions sont dramatiques : il n'y a presque pas de nourriture, il y fait froid et tout comme sa soeur, Anne est atteinte du typhus. Elles mourront toutes deux vers février/mars 1945. Son journal sera poursuivi par son père afin de pouvoir réaliser le rêve de sa fille et faire publier ses écrits. Ainsi Anne réalisera malgré elle un de ses souhaits les plus chers : devenir écrivain.

Qui a trahi Anne Frank ? est une enquête passionnante qui lève le voile sur les personnes qui "auraient" dénoncées la famille (je mets au conditionnel parce que les faits énoncés n'ont pas été prouvés).
Le récit est lourd, il contient beaucoup de noms difficiles à prononcer, de dates et de faits, c'est beaucoup de choses à retenir d'un coup. Ma lecture a été assez difficile, j'avais l'impression d'être à un cours d'histoire, parfois passionnant, parfois fatiguant. J'aurais aimé que les textes soient plus aérés, que les photos soient dispersées au lieu d'être réunies au centre, cela m'aurait permis de faire des pauses et de souffler un petit peu ou alors, il aurait fallu le lire tranquillement, à mon rythme, mais j'avais une date butoir, malheureusement.

En bref :
Une enquête passionnante qui nous plonge en plein coeur de la Seconde Guerre mondiale auprès d'Anne Frank, d'Otto son père et de leur entourage.
L'atmosphère est pesante, la lecture difficile, certains passages sont durs, mais nous ressortons de cette lecture la tête remplie d'informations, j'ai vraiment appris plein de choses et je saurai m'en souvenir lors de mes futures lectures sur le sujet.

Livre lu dans le cadre d'un partenariat avec les Editions Harper Collins et le site Babelio que je remercie pour leur confiance.
Lien : http://www.leslecturesdelily..

En entrant ma lecture sur Babelio, je me suis rendu compte que les conclusions de cette enquête et donc de ce livre avait été le départ de polémiques à un point tel qu'il avait été retiré aux Pays Bas.
Soit, l'hypothèse avancée dérange , car s'en est une, mais elle reste plausible. L'humain reste humain quel qu'il soit. La guerre a été plus qu'un traumatisme dont personne n'est sorti indemne, avec des choix à faire éprouvants parfois, à l'encontre de la nature de chacun souvent. Il ne me revient pas de juger des conclusions que je ne lis que comme une hypothèse car dans un cold case, on peut considérer que s'en est un, c'est tout ce qu'il reste la plupart du temps.
Le résultat est le même, les vrais coupables sont les nazis qui on su donner à la sociopathie une envergure peu atteinte dans l'histoire mais avec de bons concurrents et un regain de potentialité dans notre monde contemporain. Il n'y jamais d'élu sauveur, référence à Dune mais des espoirs qui sont des tragédies comme le souligne Shalom Auslander dans son livre quasi éponyme dont le sujet est en partie….Anne Frank.
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Une introduction bien longue à la critique que je veux que l'on lise de façon formelle. le livre raconte une enquête de longue haleine dans l'idée d'identifier celui ou celle qui avait trahi les Frank. Après un rappel des conditions de vie dans les Pays-Bas nazifiés on entre dans le vif de l'enquête, sa progression, sa construction, sa logique. J'ai trouvé cela passionnant d'essayer de sonder l'âme d'un pays occupé et des mécanismes qui s'y mettent en place.
L'histoire présente n'en est pas exempte, l'humain ayant c'est facilité fascinante à ne jamais considérer le passé comme une leçon sauf sous forme de roman national.
Pour tout dire il m'importe peu de connaître le nom du coupable mais bien plus les rouages de coercition à l'oeuvre dont les nazis avaient indubitablement un sens aigu.
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Je le conseille pour travail mémoriel plus que comme une enquête stricto sensu et se souvenir que l'humain n'est qu'un animal territorial, souvent à tort, soyons honnêtes, motivé par la soumission de l'autre jusqu'à le briser. Fear is a mind killer.

Je pense que tout le monde connaît le célèbre Journal d'Anne Franck. Personnellement, je l'ai lu il y a des années sur les bancs de l'école et ensuite, une fois adulte. Avec ce documentaire, Rosemary Sullivan et des enquêteurs livrent ici une enquête minutieuse sur qui aurait dénoncer la famille.
Entre documents du passé et les nouvelles technologies, on y retrouve différentes hypothèses "plausibles", mais la véracité reste encore à prouver. Bien que ce n'est pas le premier livre qui aborde une enquête sur l'histoire d'Anne Franck, ce documentaire est tout de même intéressant à découvrir, notamment sur l'occupation à Amsterdam ainsi que la façon dont la ville vivait en ce temps abominable. le livre contient une petite partie de photos, cartes et lettres pour agrémenter la lecture qui malgré le sujet reste relativement fluide. 

Se replonger dans la triste vie, trop courte d'Anne Franck, se demander comment les hommes peuvent être aussi cruels et manipulateurs…
Tout au long de ce roman « d'investigation », nous allons revivre l'horreur du nazisme à travers des lettres, des documents officieux et officiels, des témoignages directs et indirects, tout cela dans le but de répondre à une question que tout le monde s'est posée : Qui a trahi Anne Franck ?
De nombreux suspects, de nombreux « mobiles » entre la haine des Juifs, l'appât du gain, la survie mais un seul coupable : le plus improbable pour une des raisons les plus légitimes si on peut dire ça.
Un travail de recherches titanesque, un roman incisif et inclusif que l'on n'arrive pas à refermer, du moins si on est curieux et intéressé par cette période historique si sombre.
Première lecture de 2023, que je recommande ne serait-ce que pour ne pas oublier que tout cela a été…

J'ai été ravie de recevoir ce document dans le cadre de la Masse Critique !

J'ai eu du mal pendant ma lecture pour m'y retrouver avec les noms qui parfois se ressemblent et se confondent, et ce livre est d'une densité certaine !
J'ai énormément aimé découvrir le contexte historique et comment s'est déroulé la guerre aux Pays-Bas, pays que je connais peu finalement, voire pas du tout. Je lis beaucoup de romans historiques mais au final, rien n'égale les faits, aussi tristes soient-ils.
Cette enquête est le fruit d'un travail monstre, de plusieurs personnes pendant plusieurs années. Je salue leur courage et leur ténacité. La réponse apportée n'est pas forcément celle à laquelle je m'attendais mais au moins, elle est là.
Je rejoins cependant l'avis de pas mal de personnes, malgré le fait que j'ai apprécié découvrir tout cela et avoir justement des réponses claires ou en tout cas autant qu'on le peut, était-ce si utile de découvrir l'identité de cette personne des années après ? Que va-t-on faire de cette information maintenant ?

Anne Frank. Un nom qui évoque à lui seul la folie et la barbarie nazies. Son Journal, sans doute le livre le plus célèbre de la littérature de la Shoah, constitue un témoignage inestimable de ce que fut la vie en clandestinité d'une famille juive au temps de l'Occupation.

Près de 80 ans plus tard, une question est toujours resté en suspens. Comment l'Annexe, la cachette située derrière les locaux de l'entreprise d'Otto, le père d'Anne, a été découverte ce matin du 4 août 1944 ?

Alors que l'issue de la guerre ne fait désormais plus de doute, la famille Frank, après s'être cachée pendant deux années, est repérée et arrêtée. Envoyés au camp de Westerbork, Otto, Édith, Margot et Anne feront partie du dernier convoi en partance vers Auschwitz et Bergen Belsen. Seul Otto reviendra des camps de la mort.

Une équipe internationale constituée de dizaines de personnes, enquêteurs, chercheurs, criminologues, historiens, informaticiens, psychologues autres, a travaillé pendant plus de 5 ans, s'est rendue aux quatre coins du globe pour consulter telle ou telle archive, rencontrer tel ou tel descendant d'un témoin ou d'un survivant dans l'espoir d'apporter un éventuel élément de réponse à l'épineuse question : Qui a dénoncé la famille Frank ?

Incroyable document qui relate le plus fidèlement possible la vie de la famille d'Anne, puis celle d'Otto, avant pendant et après les deux années de clandestinité. La fuite de l'Allemagne lors de la montée du nazisme, les efforts déployés par Otto pour tenter de faire émigrer sa famille hors d'Europe lorsque l'envahissement des Pays-Bas devient inéluctable, le début des restrictions, les premières déportations, la décision d'entrer en clandestinité.

Outre l'enquête en elle-même, longue, minutieuse, fastidieuse et, au bout du compte, extrêmement complète, c'est surtout le quotidien d'une ville sous Occupation que je retiens et comment l'administration et la bureaucratie nazies ont pris le contrôle de tous les pans de la société avec la rigueur que l'on connaît et une inhumanité qui fait toujours, même après avoir lu bon nombre d'ouvrages traitant du sujet, froid dans le dos.

Une quête de vérité qui, sans être spécialement étonnante car les auteurs le disent eux-mêmes, la responsabilité incombe avant tout à la machinerie nazie, est salutaire. Tout comme l'est cet ouvrage pour analyser, comprendre, revoir encore et toujours ce qu'il s'est passé ces années là.

J'ai été attirée vers ce livre par le nom d'Anne Frank, dont le journal m'avait énormément touchée, comme bon nombre de personnes je pense. Comment Hitler avait t-il pu anéantir tellement de familles et d'enfants innocents, qui étaient obligés de se cacher et de vivre en marge à cause de sa seule folie, il y a à peine 80 ans de cela ?

J'ai donc commencé le roman avec l'espoir d'en apprendre plus sur la petite Frank et sa famille, et de ce côté-là, je n'ai pas été déçue. L'équipe, notamment grave à des intelligences artificielles, a fait un travail monstre de 6 ans pour reconstituer la vie des Frank sous la Hollande occupée, et particulièrement l'Annexe, endroit où se cachait la famille. Tous les habitants pro-nazis dans les alentours ont été répertoriés, et l'équipe a réellement exploré toutes les possibilités de coupables, en s'appuyant sur les anciennes enquêtes de l'affaire, sur les discours des protecteurs des Frank, ou encore sur des archives de paiement reçus dans les années 40 pour avoir dénoncé des Juifs… Même si nous ne pouvons pas être surs que le coupable désigné l'est à 100%, en regardant toutes les pistes, on peut voir que cette hypothèse là est de loin la plus plausible. Un grand bravo à l'équipe qui se sont impliqués à fond dans ces recherches.

Au niveau des points négatifs, on se perd malheureusement dans l'enquête : trop de personnes, de lieux, d'historiens dans l'équipe (néerlandais ou allemands qui plus est) et il m'a fallu relire de nombreuses fois le chapitre d'avant pour bien comprendre de quoi il en retournait. de plus, en interrogeant les descendants des coupables potentiels, l'auteure a gardé dans son oeuvre des histoires sur la guerre qui n'avait pas d'intérêt avec celle des Frank, ce qui a encore rendu le récit plus long et plus complexe. Par ailleurs, je ne sais même pas si on peut appeler cela un récit : Rosemary Sullivan a seulement mis bout à bout les différents compte-rendus de l'enquête, un calvaire pour la lecture une nouvelle fois. Je voudrais également parler du fait que les historiens n'ont pas obtenu l'accord de la Maison Anne-Frank, dont les représentants actuels ont été désignés par lui ou sont de sa famille, pour faire cette enquête. Après avoir appris cela, j'ai failli de pas finir le livre car je pense que c'est un immense manque de respect envers les Frank de ne pas avoir leur propre consentement.

En conclusion, je suis heureuse d'avoir pu apprendre la vérité sur les Frank, bien que j'aie une pensée pour les victimes des camps de concentration qui ne pourront jamais avoir une enquête aussi complète sur leur délateur.

N'oublions jamais ce qui est arrivé, pour ne pas que ça se reproduise.