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Critique de traversay


Depuis Small World, son tout premier roman, le succès ne quitte plus Martin Suter, non seulement dans sa Suisse natale, mais un peu partout dans le monde. Ses livres ne sont pas à proprement parler des polars mais contiennent tous un élément criminel qui sert de révélateur ou de catalyseur à une intrigue dont le sujet contient des éléments politiques, sociaux et artistiques. On a l'impression que l'alchimiste Suter concocte dans sa tête un certain nombre d'ingrédients, qui, une fois dosés et assemblés, se dissolvent en un roman ficelé de main de maître. Bien entendu, l'alliage est plus ou moins convaincant, et s'il peut donner de petits chefs d'oeuvre (La face cachée de la lune), il peut aussi s'avérer indigeste (Le dernier des Weynfeldt). La dernière création en date du maître queux zurichois s'intitule le cuisinier et mérite de figurer parmi ses plus belles réussites. Suter y donne une image de la Suisse peu reluisante, xénophobe et ultra conservatrice, dont la douce neutralité cache malversations financières, trafic d'armes, prostitution de haut vol, entre autres joyeusetés. Ceci est la toile de fond d'un roman où le personnage principal est un émigré tamoul, véritable génie de la cuisine moléculaire et ayurvédique, entraîné, à son corps défendant, à confectionner des "Love menus" à une clientèle haut de gamme et douteuse, sur le plan éthique. Comment Martin Suter arrive t-il à concilier guerre civile au Sri Lanka et cuisine aphrodisiaque ? C'est tout l'art d'un écrivain qui, dans les dix dernières pages du livre, rassemble tous les éléments du puzzle qu'il a longuement mis en place, avec un sens du détail prodigieux, pour délivrer une conclusion limpide et mortelle. Imparable !
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