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Critique de florigny


Lily Kintner est une jeune femme bien dans sa peau et droite dans ses bottes, jolie, épanouie, active. Seule sa morale la distingue un peu de ses semblables. Elle pense, depuis que très jeune, elle a tué un chat agressif envers le sien, que tous les mauvais méritent de mourir. Lily applique ce principe aussi souvent qu'elle le juge utile, en fonction de ses critères personnels de sélection.


Dans le salon classe affaires de l'aéroport d'Heathrow, Lily fait la connaissance de Ted, passager sur le même vol que le sien à destination de Boston-Logan. Quelques Martini désinhibiteurs plus tard, ils décident de jouer au jeu de la vérité durant les 8 heures de leur traversée transatlantique. Lorsque Ted confie à Lily son infortune conjugale et son envie de tuer l'infidèle Miranda, Lily ne voit pas où est le problème.


Sur le thème éternel de l'élimination d'un conjoint par l'autre, Peter Swanson invente une variation inédite et réjouissante, dépoussiérant l'une des plus vieilles histoires du monde. Les personnages s'expriment à la première personne et à tour de rôle. En vrac, on trouve une tueuse free-lance, un couple mal construit sur des bases cupides, un amant crédule et un policier qui souffre d'un problème relationnel avec les femmes.


Tout ce petit monde se croise, se surveille et se traque, chacun ayant une bonne raison de tuer ou faire tuer l'autre, pour le plus grand bonheur du lecteur. La psychologie des personnages est occultée au profit d'une action rondement menée, de rebondissements rapides, de dialogues intelligents, l'ensemble baignant dans une atmosphère étrangement primesautière, comme si la préméditation de meurtres était l'activité la plus réjouissante qui soit.


Peter Swanson connaît parfaitement les codes du polar classique auquel il s'apparente, femmes fatales, appât du gain, trahison amoureuse, désir de vengeance, et les déglingue pour habilement les réinjecter dans son histoire, au gré de sa fantaisie. On sent à la lecture de ce roman combien l'auteur s'est amusé à l'écrire : il adresse un clin d'oeil littéraire à Patricia Highsmith lorsqu'il met Les deux visages de janvier entre les mains de Lily, puis à Caroline Quine, créatrice de Nancy Drew, rebaptisée en France Alice Roy, fleuron de la bibliothèque verte. C'est à cette jeune héroïne intrépide, détective amateur que s'identifie à de nombreuses reprises Lily dans Parce qu'ils le méritaient. Il y a pire comme référence.
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