J’étais soulagée que mon voyage touche à sa fin, mais les arrivées différaient des départs. Retrouver mon chez-moi après une si longue absence ne m’inspirait aucune exaltation, au contraire : voir cette Terre du futur revenait à se regarder dans un miroir et découvrir le visage de quelqu’un d’autre.
Moss avait appris depuis longtemps la technique dissociative permettant de voir les cadavres d’un œil différent, de séparer autant que possible les corps mutilés de la personnalité qu’ils avaient de leur vivant. Elle voyait ses collègues autour d’elle par la lentille de l’humanité, mais les cadavres par celle de la police scientifique, au point qu’ils devenaient des objets.
Durant toute son enfance, elle avait passé plus de temps ici que chez elle, lui semblait-il – elle se rappelait encore l’ancien numéro de téléphone des Gimm. Sensation huileuse d’une réalité bavant sur une autre, comme du blanc d’œuf échappé d’une fêlure de la coquille.
Les morts sont plus nombreux que les vivants, déclara Nestor. C'est mon père qui disait cela. Mais il me parlait aussi des nouveaux corps que nous recevons tous à la fin des temps, des corps auréolés de lumière. Quelles idée exaltante, renaître en Dieu ! Les morts recevront de nouveaux corps. (pages 230)
La totalité des entreprises humaines n’est rien quand on la compare aux étoiles.
Il se déplaçait avec une grâce ophidienne, la bouche entrouverte, le bout de la langue touchant les lèvres, comme s’il avait pu me goûter dans l’air.
QUATRIEME PARTIE : 2015-2016 – Chapitre 3
La totalité des entreprises humaines n'est rien quand on la compare aux étoiles.
Le temps, c’est une brûlure, en fait. On croit les blessures cicatrisées, mais elles n’arrêtent pas de se rouvrir.
DEUXIEME PARTIE : 2015-2016 - Chapitre 4
La procédure de l’autopsie l’aidait à clore ses expériences avec la mortalité – la mort restait un mystère, mais la vie d’une personne pouvait être résumée dans un dossier, par des poids et des mesures.
PREMIERE PARTIE : 1997 - Chapitre 2
Notre défaut fatal à tous est de croire en notre propre existence jusqu’à ce qu’on nous détrompe. Tout ce que nous voyons, tout ce que nous sentons nous affirme que nous sommes vivants, que ce qui nous entoure l’est aussi, mais c’est une erreur, une illusion que nous sommes incapables de percer.
QUATRIEME PARTIE : 2015-2016 – Chapitre 3