Il n’y a pas de grand dessein. L’univers n’est ni bon ni cruel . L’univers est immense et indifférent à nos désirs.
Notre défaut fatal à tous est de croire en notre propre existence jusqu’à ce qu’on nous détrompe. Tout ce que nous voyons, tout ce que nous sentons nous affirme que nous sommes vivants, que ce qui nous entoure l’est aussi, mais c’est une erreur, une illusion que nous sommes incapables de percer.
QUATRIEME PARTIE : 2015-2016 – Chapitre 3
Il se déplaçait avec une grâce ophidienne, la bouche entrouverte, le bout de la langue touchant les lèvres, comme s’il avait pu me goûter dans l’air.
QUATRIEME PARTIE : 2015-2016 – Chapitre 3
Quelqu’un lui avait dit qu’on ne pouvait pas plier une feuille de papier plus de onze fois, si grande qu’elle soit. Ayant essayé avec des feuilles de journal très fines, des rectangles géants, elle n’avait de fait jamais réussi à les plier plus de onze fois, et encore les derniers plis avaient-ils été difficiles, le papier se retrouvant réduit à une brique minuscule. […] Quand ses émotions bouillonnaient et la bouleversaient ainsi, elle visualisait sa vie comme une feuille de papier aussi grande qu’une voile de navire, qu’elle pliait jusqu’à ce que ses émotions soient comprimées dans son cœur en une petite brique compacte ayant la dureté du diamant.
TROISIEME PARTIE : 1997 – Chapitre 2
Le temps, c’est une brûlure, en fait. On croit les blessures cicatrisées, mais elles n’arrêtent pas de se rouvrir.
DEUXIEME PARTIE : 2015-2016 - Chapitre 4
Je suis toujours un homme de foi puisque je crois. Mais, quand je pense à Dieu, j’imagine une espèce de parasite.
DEUXIEME PARTIE : 2015-2016 - Chapitre 2
Certaines personnes avaient tout à fait abandonné leurs corps, devenant immortelles sous la forme d’ondes lumineuses – mais, une fois qu’ils en ont été incapables, ces immortels ont imploré de mourir, car la vie sans le passage du temps devenait sans objet. On croyait jadis que l’enfer était l’absence de Dieu alors que c’est l’absence de mort.
DEUXIEME PARTIE : 2015-2016 - Chapitre 1
Moss savait que des montagnes se dressaient autour d’elle mais ne les voyait pas – sinon comme des poches d’obscurité gigantesques qui éteignaient les étoiles.
PREMIERE PARTIE : 1997 - Chapitre 3
La procédure de l’autopsie l’aidait à clore ses expériences avec la mortalité – la mort restait un mystère, mais la vie d’une personne pouvait être résumée dans un dossier, par des poids et des mesures.
PREMIERE PARTIE : 1997 - Chapitre 2
Elle regrettait de n'avoir pas eu une vie normale, avec des hommes, du stress et des boulots de merde.