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Critique de kielosa


Ne cherchez pas dans les dictionnaires, le mot "caboulotte" est une simple contraction par l'auteure de roulotte et cabane. Un "habitat" fort personnel de 8 mètres carrés dans lequel Fabienne Swiatly a passé trois cent soixante-cinq jours ou presque. Il faut dire que cette caboulotte ne se trouvait pas n'importe où, mais dans les hauteurs d'un village drômois, où venaient braire les ânes de la couverture.

J'ai été tellement charmé par son bref roman ou longue nouvelle "Saïd" que j'ai commenté ici favorablement le 4 mars dernier, que je n'ai pas pu résister à la tentation de me commander son histoire de caboulotte, qui venait de paraître chez la Fosse aux Ours à Lyon, où a habité d'ailleurs l'auteure.

"L'année de la caboulotte" est aussi bref que "Saïd" : tout juste 120 pages. Comme le note Fabienne Swiatly elle-même "la brièveté est mon territoire, alors que j'aime les écritures longues, baroques."

Pour aller s'installer à un endroit aussi isolé dans une résidence plutôt ultra-primitive, où elle a été le plus souvent absolument toute seule les longs mois d'hiver 2021-2022, lorsqu'on a dépassé la soixantaine, a vraiment de quoi surprendre, qu'il y ait oui ou non une grosse déception amoureuse à la base.

Mais comme l'auteure indique, "Rouge-gorge" (son nom pour la caboulotte) lui a permis de réaliser l'essentiel, à savoir écrire. Et écrire elle a fait. Ses nombreuses chroniques, contributions à différentes associations culturelles et sociales, la version définitive de son "Saïd" et la préparation d'une biographie littéraire de l'écrivaine Violette Leduc.

Incroyable mais vrai, Fabienne Swiatly a considéré ce séjour à bord du Rouge-gorge comme un entraînement à la vie d'une écrivaine- nomade à bord d'un fourgon aménagé en fonction de ses besoins spécifiques et dans les limites de ses moyens financiers.
Et effectivement, début août 2022 elle met cap sur la Haute-Loire à bord de son Volkswagen Crafter de 5m60 de long sur 2m70 de haut, sa nouvelle maison, pour "au moins 2 à 3 ans".

J'admire ce côté aventurier de cette dame, tout comme j'apprécie son style d'écriture concis, précis et plein d'aphorismes et de citations et renvois littéraires à des auteurs aussi variés que Chateaubriand, Sylvain Tesson, Annie Ernaux et Marlen Haushofer du "Mur invisible".

Typique pour l'auteure est aussi sa façon de s'adresser directement au lecteur à propos du temps qu'il fait, la pandémie du Covid-19, la guerre en Ukraine, la situation de la femme, les impératifs de mesures climatologiques, etc.

Quel chemin parcouru de la fille partie comme adolescente de chez elle d'Amnéville en Moselle, de serveuse au restaurant le Donjon et de femme de ménage du casino d'Étretat à l'écrivaine qu'on connaît.

Je vous suggère d'aller faire un petit tour sur son site de voyages "latracebleue.net" avec d'impressionnantes chroniques et de très belles photos.

À la page 13, Fabienne Swiatly note : "Vieillir est une longue liste de renoncements". Un adage qui n'a apparemment pas trop l'air de s'appliquer à elle.
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